La poésie soul d’Arlo Parks s’invite dans la Chambre Noire de Radio Nova
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
25/03/2021

La poésie soul d’Arlo Parks s’invite dans la Chambre Noire de Radio Nova

| Photo : Alexandra Waespi

Dans Session Numérique, La Vague Parallèle sillonne la toile à la recherche de ce qu’Internet nous réserve de plus fort, de plus doux, de plus coloré. Aujourd’hui, c’est le timbre voilé de la Britannique Arlo Parks qui a gagné nos cœurs, dans une session guitare-voix envoûtante pour l’excellent format Chambre Noire de Radio Nova. 

Sorti fin janvier dernier, le premier album Collapsed In Sunbeams de la nouvelle pépite soul lo-fi d’Outre-Manche a fidèlement accompagné nos longs mois de confinement de sa musique douce et berçante, à quelques exceptions près. Une légèreté assez surprenante, lorsque l’on se penche sur les thèmes assez lourds abordés dans le disque : alcoolisme, dépression, violence conjugale, etc. C’est que la plume de Parks – biberonnée à la poésie de Sylvia Plath, d’Audre Lorde ou encore de Dostoïevski – parvient à enrober bon nombre de vices sociétaux d’une textuelle tantôt imagée, tantôt profondément pragmatique, et d’un lyrisme maîtrisé.

Si la sortie complète du projet nous réservait quelques jolies surprises (le chaloupé Bluish et le subtilement disco Just Go), l’essentiel de nos coups de cœur se composait des différents singles sortis en amont. Et ça tombe bien : ils se retrouvent tous dans la tracklist de sa session chez Radio Nova.

 

Pour sa visite dans l’Hexagone, Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho (de son vrai nom) est accompagnée de son fidèle guitariste, Dani Diodato, un instrumentiste londonien à la tête de son propre jazz band PYJÆN et qui nous a offert l’un des plus beaux riffs de guitare de 2020 lors d’un show d’Arlo Parks au Botanique de Bruxelles – nostalgie, quand tu nous tiens ! Le tandem nous livre des versions tout en simplicité des titres Hurt et Hopetous deux porteurs d’un message d’espoir et de résilience plus que jamais nécessaire en ces périodes houleuses de couvre-feu et autres dérives anti-démocratiques.

Sur Caroline, la chanteuse fait briller sa maestria du storytelling poétique pour nous conter une sombre histoire autour d’un couple en péril, tandis que Eugene (notre crève-cœur favori) explore le thème de l’amour à sens unique avec délicatesse et fragilité. C’est Black Dog qui clôture la prestation avec une simplicité et une mélancolie qui font la force d’une telle artiste : épurée mais bouleversante. Une manière idéale de promouvoir ce premier projet d’une finesse rare, qui n’annonce que du bon pour la suite des aventures de cette future pointure de la scène britannique.