La release party de FAIRE ? Se la pasa muy bien
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Auteur·ice : Victor Houillon
05/10/2019

La release party de FAIRE ? Se la pasa muy bien

On les avait quittés à quelques mètres de là seulement, pour une prestation torse (et cul) nu à la Cigale en ouverture de C4DI114C. On les a retrouvés ce jeudi soir à la Boule Noire pour célébrer La Vie, ce nouvel EP plus propre qu’à l’accoutumée. C’est donc avec un mélange d’appréhension et d’excitation que l’on s’est rués Boulevard de Rochechouard : les trois larrons étaient-ils encore en mesure de se salir ? Verdict, Marie-Louise ?

Premier constat : le son est nickel ! Depuis la date jubilatoire mais brouillonne de février, le rendu sonore s’est fait beaucoup plus clair et balancé. Parfait pour entamer le set par l’instrumentale Los Muertos, track de fin de La Vie. Cela a beau être une découverte pour le public de fidèles pressés dans la salle, ce démarrage en (relative) douceur semble faire mouche. Sans transition, on bascule alors dans l’ancienne ère de FAIRE, celle des odes aux femmes, de la plus belle des manières. C’est la jouissive Marie-Louise qui est à l’honneur, avec un refrain repris en cœur par un public qui s’échauffe en sautillant sur place.

Sur scène, les trois loubards font preuve d’un véritable charisme, à la fois plongés dans leur univers et (littéralement) dans la foule. Une masse qui s’agite petit à petit alors que sont présentées l’épopée 80s Laisse Lucifer et la ballade yéyé Se La Pasa Bien. On se surprend d’ailleurs à déceler de la mélancolie dans les riffs synthétiques. Alors que l’on sent quelques énergumènes trépignant d’impatience au bord de l’implosion, l’hymne queer Christiane met tout le monde d’accord en faisant naître un pogo qui ne s’arrêtera quasiment plus d’ici la fin du concert. Comme hypnotisée, la foule ondule et s’entrechoque pour notre plus grand plaisir. On frôle le comportement sectaire lors de la furieuse Anastasia, dont les rythmes industriels russes annihilent la libre pensée, lorsque la foule scande les “Anastasia” plus fort que le groupe.

Assez rare pour être souligné, les trois compères alternent les quarts d’heure Warholiens, s’échangeant les prises de chant. Nouveau chanteur principal pour Oh Marta, donc, qui semble résumer à elle seule la transition effectuée par FAIRE. On y parle toujours d’amour, de plaisir et de douleur (de vie, en somme), on garde ces riffs mélodieux, mais les arrangements se font moins violents.

FAIRE ne pouvait pas finir son concert sans la mentionner, elle qui avait été son premier tube. Et c’est avec grande tristesse qu’on apprend par le trio que Mireille Se Rappelle, peut-être la plus brutale de leurs tracks, était jouée pour la dernière fois ce soir. “Merci pour elle, elle ne vous oubliera pas“. En réponse, des “Merci Mireille” sont scandés. Et l’on ne pouvait rêver meilleur fin pour ce concert. Un concert qui nous aura rassurés : si leur son se fait légèrement plus policé, les trublions ont su garder leur esprit punk. On regrette toutefois un peu que la foule ne soit pas devenue plus incontrôlable. Une sorte de juste milieu qui chagrine forcément les jusqu’au-boutistes de l’adrénaline, mais qui pourrait bien ouvrir de nouveaux horizons. On laissera donc le mot de la fin à cette amie qui nous aura suivis dans ce drôle de capharnaüm sans savoir à quoi s’attendre : “Génial, presque effrayant, impressionnant !“.

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