La Vague Pa(pa)rallèle: A Night With Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra
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Auteur·ice : Charles Gallet
02/11/2017

La Vague Pa(pa)rallèle: A Night With Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra

Je tiens à rassurer le lecteur qui passerait par ici : non, le titre de cet article ne contient pas de coquille honteuse et plutôt insultante envers le nom de notre site. S’il est inscrit ainsi, c’est pour raison assez simple que je vais tenter de vous expliquer. Cette explication va de paire avec l’utilisation de la première personne. Il est souvent assez facile de se cacher derrière le “on”, pour rendre le propos universel mais aussi pour prendre une certaine distance par rapport à ce que l’on dit. Ici, cette distanciation n’est pas possible, je vous parle donc directement.

La Vague Paparallèle est un concept assez simple : depuis plusieurs années déjà, j’emmène avec moi mon père voir tout un tas de concerts. Parce que quand on vieillit, on réalise que nos parents ne sont pas des super-héros et qu’ils ne sont pas immortels, alors on cherche un moyen de se faire des souvenirs, de se rapprocher d’eux. Donc à travers cet article (le premier, je l’espère, d’une série) j’essaierai d’observer les réactions de mon père à un concert et de recueillir son avis.

Samedi  soir, on est donc allés à l’Aeronef de Lille pour assister au concert de The Ukuleleboboys et de Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra. Il faisait chaud, la salle était bondée, mais l’ambiance était bon enfant, c’était un joyeux bordel et lui comme moi, avons passé un bon moment.

Le truc avec mon père pour voir s’il passe un bon moment, c’est d’observer quelques points précis : évidemment, son sourire, le fait qu’il bouge, ses applaudissements mais aussi… sa faculté à ne pas sortir pour fumer une clope. Pour prendre un exemple récent, lorsqu’on est allés voir Polo & Pan, deux semaines auparavant, il est sorti au bout de 10 minutes de concert en me disant ” je vais fumer, c’est de la merde”. C’est ça qui est aussi drôle avec mon père: soit il déteste soit il adore. Et hier, le curseur était clairement du côté positif, puisqu’il m’a répété à plusieurs reprise “c’est vraiment bien”, tout en applaudissant avec enthousiasme entre chaque chanson. Et surtout, il a patienté 1h40 avant de descendre se griller une cigarette. Preuve s’il en est de son grand intérêt pour le concert. Le pari était donc réussi et je m’amuse déjà de sa réaction face au prochain concert auquel je l’emmènerai.

Je vais quand même donner mon propre avis sur le concert (et on repassera donc à l’utilisation de la troisième personne). La soirée a commencé avec les Ukuleleboboys. On ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangés, même si on trouvait ça assez marrant de voir des Français imiter des Mexicains tout en mettant en avant un instrument hawaïen… Gros concept méta. Mais surtout, grosse réussite. Les deux bonhommes reprenant avec un bonheur non feint et une joie très communicative tout un pan de notre culture musicale. On est ainsi partis en plein trip, enchainant du Britney Spears et du Donna Summer en passant par les Everly Brothers, Led Zeppelin et … les Spice Girls. Ce qu’il y a de beau, et qui prouve la réussite du projet, c’est que même si toutes les chansons sont jouées au ukulélé, chacune retransmet assez parfaitement l’ambiance et la couleur musicale de l’originale. Un joli moment, donc.

On a à peine eu le temps de se remettre de nos émotions qu’on a presque directement enchainé avec Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra. Ils étaient attendus et ils ont répondu présent. En quasiment deux heures de show et sans pause réelle entre les chansons, la formation serbe a revisité une grande partie de l’oeuvre cinématographique d’Emir Kusturica, puisque le groupe est à l’origine de la quasi-totalité des bandes originales du cinéaste de Chat Noir Chat Blanc à La Vie Est Un Miracle.

Ça faisait un long moment qu’on avait envie de les voir en live et on n’a pas été déçus. La générosité et la joie de vivre que dégagent les musiciens du No Smoking Orchestra est communicative et agit comme une vague. On se prend dedans et on finit forcément par chanter, danser, vivre finalement. Il est impossible de résister à ce qu’ils nous proposent. On ressort épuisés mais heureux de ces deux heures de concert. On n’en demandait pas tant.

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