Lagrace a récemment publié le clip Life. Par sa mise en scène, elle dissèque des états et ouvre une fenêtre sur son monde, oscillant entre un ton grave et sa voix plus innocente. Son attachement à la mentalité hip hop et son indépendance font d’elle une artiste pleine de ressources, déterminée, et sans doute une nouvelle rappeuse à suivre de près.
Lagrace est une chanteuse originaire du Congo qui rappe et chante en anglais. Dans une entrevue qu’elle affiche sur son compte Instagram, elle explique venir d’un village où il fallait marcher des heures pour aller chercher de l’eau et se considère chanceuse de pouvoir faire de la musique. Son état d’esprit va de pair avec sa débrouillardise. Elle compose et produit en effet ses morceaux seule et s’est fabriqué tout un univers avec ce dont elle disposait à cet instant : un micro, un ordinateur et une foule d’idées. Depuis 2019, elle a à son actif une petite poignée de morceaux disponibles à l’écoute (Black! B!tch, Silly, Capital G, et Private).
Elle dévoile ici un aperçu de ce dont elle est capable avec les moyens du bord. À l’aide du directeur artistique Tom Kleinberg, elle nous plonge dans un tableau dense. Dans cette vidéo, elle matérialise l’agitation qui l’habite à travers une colorimétrie aux accents froids et une dichotomie de noir et blanc.
Le propos est aussi clair que ses idées sombres. Sa proposition témoigne néanmoins d’une recherche et d’une cohésion entre ses paroles (“my emptiness grow on a day-by-day”) et l’ambiance qu’elle crée avec esthétique. Son empreinte hip hop se ressent à la fois dans l’allure qu’elle arbore, mais aussi dans un flow légèrement incisif, utile à la retranscription de ses pensées, brassé par des volutes de cuivres.
Lagrace intrigue et nous incite à garder un œil sur elle. Elle sera d’ailleurs le 11 mars au Festival Sous Le Radar, au Point Éphémère à Paris.
À la recherche des sons qui enclenchent le mécanisme de bascule de la tête et du coeur