Jay Malinowski a beau être majoritairement connu pour son groupe Bedouin Soundclash et son duo Armistice (avec Béatrice Martin), sa carrière solo n’est pas en reste. Un premier album pop folk ensoleillé, Bright Lights and Bruises, avait révélé de pures merveilles telles que Life is a gun ou Santa Monica en 2010.
Il revient aujourd’hui accompagné des Deadcoasts (nom donné au trio The End Tree pour l’occasion) avec qui il avait sorti Indian Summer EP en 2012. Les choses ne sont pas faites à moitié pour ce retour puisqu’il s’agit d’un double album concept de 19 morceaux s’inspirant du parcours d’un ancêtre de Jay : Charles Martel, un marin français ayant immigré au Canada il y a un peu moins de 300 ans.
Chaque piste du disque raconte une étape de ce voyage et nous fait plonger dans un univers musical subtil aux arrangements inattendus et fort différents de ceux du premier EP de Jay & The Deadcoasts. Mais l’album concept n’étonne pas seulement par sa richesse musicale puisque la cohérence du projet est également assez impressionnante. Elle est notamment renforcée grâce à ses visuels : le site whoismartel.com (ainsi que la jaquette) propose une grande carte du parcours de Martel agrémentée de photos, vidéos, dessins ou paroles pour chaque étape de son périple.
L’histoire contée ne correspond par contre pas exactement à la réalité vécue par l’ancêtre de Jay, il raconte : « En fait, Martel n’a pas vraiment visité tous ces endroits. Il s’est davantage concentré dans l’Est du Canada. C’est un symbole pour tous ces marins qui parcourent le monde. Je me suis même inspiré de mes propres expériences. Je pense que c’est davantage le souvenir qui compte. L’expérience humaine se partage dans le temps, mais elle n’est pas attachée à une logique précise. C’est ce que j’aime bien de l’océan. Elle me sert de métaphore de ce qu’on a vécu. Des faits submergés durant longtemps peuvent refaire surface… Charles Martel est donc un point de départ à un projet personnel que je qualifie de voyage introspectif ». (Propos recueillis par Huffington Post Quebec)
Jay Malinowski & the Deadcoast nous offrent un fabuleux voyage dans le temps, tanguant au rythme de chansons accrocheuses telles que Patience Phipps (le premier single) ou The Tall Shadow From Saint Malo, nous submergeant à coup de merveilles comme The Reckoning ou Low Low Low. Notons également une reprise vraiment intéressante de Sloop John B des Beach Boys.
L’album Martel est disponible depuis le 11 février chez Pirates Blend et la tournée de Jay devrait passer par l’Europe fin 2014.
J’aime bien les disques et la phrase “ils sont allés au dancing”. Je fais des podcasts (Cuistax, checke sur iTunes) et des pâtes aux lardons.