Lalib : le nouveau visage du RnB à la belge
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
03/03/2021

Lalib : le nouveau visage du RnB à la belge

S’il n’est pas une surprise que la scène belge est en pleine expansion, il est vrai qu’il nous manquait encore un visage au monde du RnB sensuel, direct et franc. C’est désormais chose faite, son nom est Lalib. Et on vous conseille de le garder à l’œil. Pour son premier single, Palpable, le crooner nous immerge dans son univers suintant d’érotisme et teinté d’un réalisme captivant. Ici, pas de faux-semblant : Lalib nous chante sa vérité et le voyage est aussi visuel que sonore. Plongez-y sereinement, ça en vaut le détour. 

 

Dans une industrie où le son et l’image semblent se valoir, c’est avec toutes les cartes en mains que Lalib se lance. Il y a tout d’abord chez lui cette sensibilité assumée. Cette façon de nous parler d’amour et de désir sans filtre aucun. Des textes qui résonneront sans doute chez vous comme un déjà vu tant on le connaît toustes, ce sentiment du love/hate. Les “je t’aime” donnent alors la réplique aux “j’te déteste”, dans des lignes qui content les méandres sinueux d’une romance corrosive. Le texte est juste, direct, sans détour, parfois les mots se font crus mais pas impertinents pour autant. À cela s’ajoutent un timbre suave, une éloquence sensuelle, et le tour est joué : Lalib nous livre une ballade enivrante entre poésie et pragmatisme, qui sublime avec finesse ses quelques coins d’ombre.

Quoi que je fasse, quoi que je dise, faut que je relativise

Si ici c’est l’enfer faudrait seulement qu’on se tire

Et si j’suis si sensible c’est qu’au fond j’me sens libre

D’avouer que toi et moi on est faits pour la vie

Le titre est balancé entre sections atmosphériques suspendues et lignes trap saisissantes. Un mélange calibré qui démontre une identité artistique protéiforme, qui vampirise aux scènes RnB, pop et alternative leurs meilleurs atouts. Le mariage des riffs cordés et du grain de Lalib se suffit à lui-même pour transmettre une émotion épurée mais efficace, un je ne sais quoi céleste et envoûtant.

Le visuel est signé Baie du Tonnerre, mystérieux collectif de production visuelle qui brillait déjà sur l’excellent 1000MG de l’artiste bordelaise Jaïa Rose. Dans le cadre somptueux du Château de Groussay, en pleine Île-de-France, on suit les divagations enivrées et enfumées de Lalib au fil d’une nuit mouvementée. Dans son ensemble reptilien, l’artiste déambule de pièce en pièce en maîtrisant son personnage avec brio. Sang, sexe, sulfure et excès se partagent alors l’écran dans des séquences léchées, à la composition tantôt millimétrée, tantôt joliment diffuse. Des tableaux marquants qui corroborent l’esprit troublé du morceau.

On vous le répète : gardez-le à l’œil.


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