| Photo : Robert Beatty
On aurait bien voulu remplacer le “semaine” du titre par “mois” ou même “année”, mais on se serait encore fait taxer de fanzine ultra-consensuel. Et pourtant, jugez par vous-même : cette collaboration est un bijou. L’angélisme de Rosalìa trouve dans les nappes électroniques ambiantes de Oneohtrix Point Never l’écrin rêvé pour faire vibrer les cœurs.
Alors que le prolifique Américain nous laissait en 2020 avec son anthologique Magic Oneohtrix Point Never, il nous tardait de retrouver ses errances expérimentales et nostalgiques. En s’entourant de la matrone du néo-flamenco, Daniel Lopatin insuffle à son atmosphérique Nothing’s Special une intensité nouvelle. La bande instrumentale n’a changé que subtilement pour ce rework, laissant à Rosalìa le soin de réinterpréter cette pièce mélancolique. Dans une traduction hispanophone à la poésie évidente, le morceau mêle les aigus célestes de la vocaliste et les riches textures du producteur.
Proche collaborateur de The Weeknd, FKA Twigs ou Moses Sumney, ONP sait s’acclimater à une multitude de registres, du plus mainstream au plus expérimental, sans pour autant édulcorer sa patte ambient inimitable. Et cette réédition de Nothing’s Special ne dit pas le contraire. À écouter les yeux fermés et dans un bon casque audio pour n’en rater aucune note. Ce serait bien trop dommage.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.