Nous étions impatient·es de connaître la suite des aventures de Martin Luminet, depuis que nous l’avions laissé si justement en venir aux mots avec son Cœur il y a quelques mois. Loin de nous décevoir, son nouveau titre est un réel coup de poing dans la vitrine de notre société. Faisant voler en éclats les œillères d’une génération toute entière, Monde réveille les esprits, peint l’envers du décor, l’imperfection de l’humanité, mais surtout et avant tout : Monde respire l’espoir.
Si Cœur était une perle d’introspection, Monde est quant à lui une lettre ouverte à l’humanité toute entière. À travers un étourdissant virage au sein du morceau, Martin Luminet prouve ici qu’il est capable de nous emmener là où personne ne l’attend. Commençant par dépeindre une société en quête de sens pour finir par brûler les cases qui nous oppriment, le titre s’attache à rappeler à tous que c’est en chacun – et toutes nos nobles imperfections – que réside la volonté de rendre au monde sa beauté et sa raison d’être.
Sans perdre le flamboyant spoken word caractéristique de son premier morceau, la puissance de Monde tient à son instrumentation tout en intensité augmentée à chaque seconde. Martin Luminet ose cette fois-ci élégamment donner de la voix dans les refrains, et c’est tout à son honneur. À scander des « c’est pas demain la veille que cette putain de vie nous fera la mort », la plume reste d’une finesse qui nous laisserait presque sur notre faim tant on en redemande. Le titre sonne comme l’hymne d’une génération essoufflée en manque de vérité, dans l’attente de pouvoir redresser les épaules et faire tourner le monde un peu plus rond, ou même ovale, tant que les imperfections qui en font sa beauté restent préservées.
Et si les tableaux que dépeint Martin Luminet dans ses morceaux sont si vivants, c’est qu’il a aussi le don de savoir intensément les mettre en images. Le clip de Monde, réalisé par ses soins, ne fait alors en rien exception à la règle. De l’opposition de smartphones pour voir le monde comme nous le percevons quotidiennement à travers les écrans, à l’immensité de l’océan telle la liberté d’avenir devant chacun d’entre nous, les images de discriminants et discriminés révoltent, quand celles arborant le pouvoir de l’amour et de l’union laissent sur nos paupières un goût d’espoir.
Certes, nous avons maintenant Cœur et Monde pour s’enivrer de son univers. Mais s’il en faut plus encore, nous nous devons absolument de vous parler des talents d’adaptateur hors pair de l’artiste. Il y a peu, avec sa sublime reprise du titre Not Dead de Girls In Hawaii, il s’est offert le luxe de prêter encore plus de poésie au titre réécrit en français pour l’occasion. Nommé favori pour la palme de la meilleure antithèse de l’année avec le délicieux « je me tue à vivre », Martin Luminet attise les foules et fait monter l’impatience d’avoir enfin dans les oreilles son premier EP à paraître d’ici l’été.
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En perpétuelle recherche d’épaules solides sur lesquelles me hisser pour apercevoir la scène, je passe mes concerts à faire les chœurs depuis la foule.