Le planant Circles de Mac Miller, découpe track by track
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
21/01/2020

Le planant Circles de Mac Miller, découpe track by track

Le monde n’a pas assez parlé du nouvel album de Mac Miller. Circles est tellement bon qu’on ne se résoudrait pas à le démanteler pour n’en garder qu’une partie dans nos playlists. Il était censé compléter l’album Swimming sorti en septembre 2018. Un projet en deux parties qui aurait été nommé Swimming in Circles. Chaque morceau a droit à son clip mettant en scène des animations de l’artiste, le tout sorti ce vendredi 17 janvier. Retour sur un album posthume légendaire, track by track.

Circles

C’est le titre éponyme de ce chef d’œuvre. Une production légère et une voix flottante qui se retrouvent le temps d’un long couplet. Le clip se marie parfaitement au sentiment qu’il est possible de ressentir à l’écoute du morceau, le tout nous ramenant à une jolie berceuse. Comme le disent les paroles, on est dans un cycle qui n’en finit pas. Sauf qu’ici, on n’a même pas envie d’en sortir.

 

Complicated

Un titre qui nous réveille après le nébuleux Circles. La production se veut plus entraînante, plus électro malgré la lourdeur des paroles. Il y a un petit parallèle à faire avec les productions de Still Woozy, par exemple sur celle de Foolsong. Bien que Mac reste sur quelque chose de plus sombre et flottant encore une fois, il se rapproche sur ce morceau d’une vibe alt-pop/electro qu’il s’approprie à merveille. “Fore I start to think about the future. First, can I get through the day ?”. Des paroles qui dépeignent le tourment quotidien de l’artiste.

 

Blue World

Blue World, c’est la chanson qui commence par des voix qui se rapprochent des ballades de crooners. C’est aussi la chanson du synthé et du rap plus prononcé. Elle se veut encore plus exaltante que Complicated dans la production et plus assertive dans les paroles. On ressent bien la confiance qui émane du chanteur lorsqu’il est entouré d’amour et le retour au « bleu » lorsque ce même amour cesse d’exister. C’était eux deux contre le monde et lorsqu’il est livré à lui-même, c’est le monde qui l’engloutit. Un morceau produit par la moitié de Disclosure, Guy Lawrence.

 

Good News

Le single de l’album, premier extrait sorti depuis septembre 2018. Une promenade dans le ciel qui clarifie les esprits. On revient à une production planante, même si plus enjouée que Circles. C’est dans cette chanson que Mac dit qu’il y avait encore de grandes choses qui l’attendaient dans sa carrière. C’est surement ce qui en fait le single le plus touchant et en même temps le plus coloré. Il y parle de la difficulté d’être tourmenté dans une société qui porte le tabou des mauvais moments, où il faut aller bien et toujours produire plus.

 

I Can See

Le morceau qui a deux vies. Des couplets plus trappy/psyché venus de l’espace dans lesquels on dirait que Mac se parle à lui-même, pour ensuite nous emporter sur des refrains de l’ordre du rêve et de la douceur. Le clip traduit à merveille ce sentiment, armé d’une planète, du cosmos et d’éléments vulnérables comme l’eau et la rose.

 

Everybody

Si la beauté du duo Mac Miller et son piano se faisait rare, on est soulagé d’entendre Everybody. Un début au piano assez minimaliste qui prend directement l’auditeur par les tripes pour ensuite se construire au moyen de batterie et de basse. Le deuxième couplet se voit agrémenté de chœurs et le troisième se ressent comme une pause dans la chanson, l’occasion d’insérer un peu de guitare. Quant au clip, il est composé seulement d’animations de l’artiste. Un piano sous ses doigts, une cigarette à la bouche et une ambiance psychédélique qui suit le mood de la musique.

 

Woods

Le rap aux pauses mélodiques pleines d’esprit. Le mouvement d’épaule s’observe alors comme un besoin, aidé par une ligne de basse qui se démarque dès le premier refrain. “Do I, do I, do I love ? Can I, can I get enough ?”. Plus de groove et plus de rap, nos hanches suivent le mouvement de la colonne vertébrale du félin présent dans le clip, s’accélérant à chaque couplet.

 

Hand Me Downs

Ou le son le plus sensuel de l’album. On se languit tandis qu’on nous sert des notes de guitare mélancoliques et de synthé jazz, enrobée d’une production douce et romantique. La guitare mène clairement la danse. Sur les refrains, c’est Baro Sura qui pose sa voix avec ses douces paroles. Mais le pincement au cœur pour cette chanson, c’est le clip. On est face à une compilation de vidéos de Mac qui joue du piano, de la basse et chante en studio.

 

That’s On Me

“That’s on me, that’s on me, I know”. Ce refrain qui commence le morceau et nous reste en tête très vite. C’est la ballade la plus aguichante de l’album. Le son a beau être catchy au niveau de la production et de la mélodie, il reste le moyen pour Mac de prendre ses responsabilités. Malgré l’émotion qui se dégage de ce titre et de l’album en général, il ne s’apitoie pas.

 

Hands

Sur Hands, on va plutôt sur du rap traditionnel. Là on retrouve le flow de l’artiste qu’on a tant aimé par le passé. Avec ses “yeah, yeah, yeah yeah” qui deviennent presque le beat principal de la chanson. Du grand Mac Miller qui vient s’imposer comme un entracte rythmique dans le calme de l’album. On revient un peu sur Swimming avec ce morceau qui représente un bon lien entre les deux albums.

 

Surf

C’est le gros coup de cœur de cet album. Minimaliste et touchant, de quoi apaiser le monde entier. Un Mac Miller calme et serein qui nous emmène dans le studio avec lui, couvert d’un nuage d’amour sincère. Il s’aventure dans les contrées d’une voix aiguë qui semble être simplement de la pure beauté, aux côtés de la guitare qui s’intensifie de temps à autre. Le clip nous emmène surfer sur une mer de milliers de Miller. Cette chanson convient à n’importe quelle situation. Un matin ensoleillé ou une marche dans le froid de la nuit. A partager comme un câlin, ou à garder pour soi. “It’s your eyes and your ears and your mouth and your nose. Head and your soulders, your knees and your toes. I dream of this moment”. La chanson qui fera toujours du bien à l’esprit.

 

Once A Day

Une fin qu’on ne pouvait pas espérer meilleure. Encore du réconfort. On dirait qu’il savait que le monde aurait besoin d’un peu de douceur à son départ. Il avait fait une démo de la chanson sur son iPhone. Elle avait d’ailleurs été montrée durant le concert Mac Miller : A Celebration of Life juste après sa mort. Le clip de ce morceau est une compilation des commentaires YouTube de ses fans lorsque la vidéo de Good News a été publiée.

Cet album, il est émotionnel et cru. Mac Miller s’y livre complètement et réchauffe les cœurs par la même occasion. On dirait qu’il a été fait en connaissance de cause et qu’il avait prévu de nous laisser un peu de douceur. Comme quoi la musique peut vraiment partager tous les sentiments. Ce qu’il laisse derrière lui, c’est un véritable héritage musical. Du pur génie.