Le prolifique Emmit Fenn annonce (enfin) un premier album
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
03/02/2021

Le prolifique Emmit Fenn annonce (enfin) un premier album

Derrière cette moue dédaigneuse, un petit prodige. Musique moderne, électronique ou pop : aucune n’a de secret pour lui. Après plusieurs projets éparses depuis 2016, l’insaisissable Emmit Fenn semble fin prêt à nous dévoiler son premier album Far From Here, dont le premier extrait Edge of the Dark est déjà disponible. Coup de projecteur sur ce maître de la versatilité musicale. 

Si son nom ne vous dit rien, il est pourtant fort probable qu’Emmit Fenn vous ait déjà fait frétiller les tympans. Non seulement chanteur, il écrit et produit pour les plus grand·es, de Billie Eilish à Ry X en passant par Lolo Zouaï. Sa propre discographie n’est d’ailleurs pas en reste, avec notamment son tube Painting Greys en 2016 qui lui vaudra la première place du classement Spotify Global Viral. Son EP Prologue (2017) démontrera un véritable travail de fine tuning qui le hissera rapidement au rang de pointure en matière d’EDM, cumulant des millions de vues sur la célèbre chaîne YouTube spécialisée MrSuicideSheep.

Parallèlement à ses prouesses sur la scène électro internationale, Fenn partagera des compositions plus classiques et intimistes, à commencer par un bouleversant EP instrumental en 2018 intitulé Before We Begin. Épaulé par le violoniste Julien Altmann, il y explorera le monde de la musique moderne (modern era music) à travers des élans de musique séquentielle, facilement identifiable dans le monde de l’électro également. Cette bipolarité artistique, entre boîtes à sons et touches de piano, n’a jamais vraiment quitté l’artiste, et ses projets Until We Meet Again (2019) et What Falling In Love Is For (2020) le prouvent bien. Plus récemment encore, entre plusieurs projets d’électro vrombissante (The Last DanceWho Dat et BuDuDuDum), il partageait ses sessions quotidiennes d’improvisation au piano avec deux capsules d’une quinzaine de minutes chacune. Hors du temps.

 

Pandémie oblige, contraint de décaler la date de sortie de son album, l’éphèbe californien usera de créativité pour réinventer complètement la logique de partage artiste-fanbase et combler l’attente. Il proposera ainsi en novembre une série d’albums inédits intitulés Love, Emmit. Un par semaine, chacun articulé autour d’un thème spécifique : ballades au piano, compositions électroniques, hymnes à cordes, etc. Ceux-ci sont accessibles à toustes celleux qui le désirent via le numéro de téléphone de l’artiste et/ou sa plateforme Discord via ce lien. À l’ère du streaming musical de masse sous le capitalisme d’une industrie insatiable, Emmit Fenn fait donc le pari d’une éthique plus humaine, orientée vers sa communauté. Et ça mérite d’être relevé.

Dans la lumière de son riche parcours musical, Emmit Fenn s’est autorisé à se réinventer, à expérimenter, à se chercher pour mieux se trouver. Une philosophie artistique à la source de ce Far From Home, un album qu’il qualifie de différent et de nouveau. Il remerciait d’ailleurs sa communauté via un post Instagram le jour de la sortie du premier extrait Edge of the Dark :

“Au fil des années, vous m’avez donné l’incroyable opportunité d’essayer de nombreux genres et styles différents. Et quand on écoute cet ensemble d’œuvres, il est assez clair que c’est le résultat de tout cela. Je pense que beaucoup d’artistes se retrouvent très tôt dans une certaine catégorie et ressentent le besoin de s’y tenir tout au long de leur carrière, mais créer constamment des choses différentes est quelque chose qui m’a toujours enthousiasmé et que je continuerai de faire.”

 

Edge Of The Dark impressionne par son caractère épuré. Porté par une ritournelle de battements nets, le morceau gagne en intensité à chaque nouvelle couche instrumentale posée. Un procédé de juxtaposition qui ne va pas sans rappeler la discographie passée de l’artiste. C’est aussi sa voix, moins modulée et plus audible, qui s’invite sur l’œuvre pour nous parler d’amour avec vulnérabilité et sincérité. Si la majorité du titre repose sur des structures organiques instrumentales, le sublime crescendo du bridge à partir de 2:30 nous ramène au bagage EDM de l’artiste en laissant foisonner ses beats électroniques sur un outro survolté. L’énigmatique artwork du single est signé par l’artiste peintre parisien Bertrand Fournier, visionnaire de l’abstraction suggestive.

Deux semaines après la sortie de ce premier extrait, Fenn revisitait son propre morceau dans une version piano-voix frissonnante. Remplaçant les percussions de la version audio par des houles entêtantes de piano, le musicien parvient à donner à la pièce une toute autre dimension, plus atmosphérique encore. L’occasion pour nous de mieux savourer son timbre aigu aérien, qui se fait céleste sur les “I’ve found love” de l’outro.

 

Far From Home, le premier album d’Emmit Fenn, sera disponible en avril prochain. Le rendez-vous est pris.


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