| Photo : Alice Moitié
Alors qu’elle nous laissait fin 2019 avec une seconde réédition de son premier-né Sainte-Victoire, Clara Luciani dévoile le premier extrait de son prochain album et fait virevolter sa frange impeccable (mais quel est son secret ?) dans un clip infusé à la vitamine D. Un retour grandement attendu, à l’esprit funk et léger qui n’annonce qu’allégresse et chaleur pour ce nouvel opus. Ça tombe bien, c’est tout ce qu’il nous fallait. L’album Cœur paraîtra la 11 juin prochain, et s’apprête à sponsoriser les danses endiablées de votre été.
Avec un double disque de platine, une critique unanimement dithyrambique et deux Victoires de la Musique au passage, l’ère Sainte-Victoire de l’autrice-compositrice-interprète est ce que l’on peut appeler un franc succès. Et il y a de quoi : elle dégainait sur ce premier élan une force d’écriture tant poétique que frontale, destinée à tonifier les cœurs brisés en quête d’empouvoirement. Galvanisante, chic et intemporelle, Clara Luciani est rapidement devenue une incontournable de la scène chanson française, marchant dans les pas d’une Françoise Hardy ou d’une Nico en prenant soin d’y estampiller sa fibre rock vintage. Avec Le Reste, elle opère un comeback solaire en célébrant le désir féminin sur fond de lignes de basse irrésistibles et de mélodie enjouée.
Réussir à concéder un morceau si euphorisant à son ex : ça, c’est la classe. L’autrice amène ici la trame inévitable de la rupture sentimentale sur ce terrain trop peu exploité du “smile cause it happened”. Elle se refait le film de son amour perdu en ne cristallisant dans sa mémoire que les instants charnels et passionnels, laissant de côté “le reste” avec plaisir.
Une sortie qui nous a également enchanté·es de son clip euphorisant, réalisé par la Parisienne Alice Rosati à partir d’une idée originale de Clara. Warning : c’est truffé de séquences qui vont vous rappeler votre carence cruelle de chaleur humaine. Au milieu des rues pastels et des plages rocheuses de la ville de Sanary-Sur-Mer, dans son Sud-Est natal, Clara gambade et prodigue ses sourires à des foules de danseur·euses en liesse. La photographie colorée et effervescente ainsi que l’esprit enchanté de l’œuvre ne vont pas sans rappeler le cinéma émerveillant de Jacques Demy, à qui la chanteuse rend ici un bel hommage en renouant avec l’esthétique des Demoiselles de Rochefort.
Je reste amoureuse d’une idée qui s’éteint
Figée à jamais dans un miroir sans tain
D’où je te regarde t’en sortir à merveille
Épier ton bonheur, me le rend moins cruel
Si le refrain résolument plus pop nous a quelque peu déconcerté·es à la première écoute, on vous avoue qu’on l’a vite eu dans la peau. Le Reste revêt les codes du tube taillé pour les ondes radio, avec une structure catchy et un rattachement à de purs gimmicks variété française. Et si elle ne revient pas là où on l’attendait, c’est finalement une bonne nouvelle. Un vent de fraîcheur souffle sur son petit monde musical, qui se dévoile moins tiraillé et plus célébrant. Le cœur léger et l’amour dans la tête, Clara Luciani respire l’allégresse et compte vous le faire entendre. Cœur paraîtra le 11 juin prochain et invitera les musiciens et producteurs Sage, Breakbot et Pierrick Devin pour aider Clara à faire chanter ses ventricules.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.
