Le soir où l’Ancienne Belgique s’est déhanchée sur les rythmes de Jordan Rakei
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Auteur·ice : Hugo Payen
25/04/2022

Le soir où l’Ancienne Belgique s’est déhanchée sur les rythmes de Jordan Rakei

| Photo : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Deux années durant, les salles de concerts se sont éteintes, n’ayant plus le droit d’accueillir ses artistes en tous genres, ainsi que ses nombreux fans. Heureusement, avec le retour du beau temps s’accompagne le retour de ces concerts autant reportés qu’attendus. Après plusieurs mois d’attentes, l’heure était arrivée pour Jordan Rakei de remonter sur la singulière scène de l’Ancienne Belgique. Pendant plus d’une heure trente, Jordan Rakei a réchauffé son public belge. Résumé d’une soirée haute en couleurs.

« L’Ancienne Belgique est probablement ma salle préférée d’Europe. C’est fou ce qu’il se passe ici », s’écrie le jeune songwriter et producteur néo-zélandais de naissance, et londonien de coeur, dès le début de la soirée. De quoi mettre son public en extase en quelques secondes. Celui pour qui l’univers musical est gorgé d’influences en tous genres semble bel et bien partant pour faire de cette soirée un véritable moment hors du temps.

Avec la sortie récente de son quatrième album en date, What We Call Life, Jordan Rakei a confirmé avec brio son ingéniosité artistique et sa plume des plus sincères. Étant probablement son album le plus intimiste, What We Call Life aborde les relations familiales, l’amour et les complexités de la vie de manière très vulnérable. Un rendu magnifique, que peu d’artistes arrivent à appréhender de telle manière. Avec quatre albums à son actif, la soirée ne pouvait qu’être sensationnelle. Spoiler : elle l’était.

Une première partie énergisante

Afin de mettre son public en alerte, et de le préparer à une soirée où les pas de danse et les déhanchements sont chaudement recommandés, Jordan Rakei a demandé à la talentueuse Olivia Dean de se joindre à la fête.

Il y a bientôt deux ans maintenant, notre œil et nos oreilles s’étaient déjà portés sur l’univers irrésistible de la jeune artiste britannique. « S’il fallait vous décrire Olivia Dean en quelques mots, on vous parlerait très certainement de cette voix soul hypnotisante qui enrobe à la manière d’une Jorja Smith, déversant la chaleur de son accent british sur des mélodies de guitare voluptueuse. », écrivions-nous. Deux ans plus tard, rien a changé. Quoique, si. On peut dire sans vergogne que son univers s’est délicatement embelli.

| Photo : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Dès les premières notes de son passage, on réalise à quel point Olivia Dean occupe la scène avec une prestance spectaculaire. Pendant près de trente-cinq minutes, elle nous chante ses titres les plus connus. De The Hardest Part, à Cross My Mind, en passant par Be My Own Boyfriend, Olivia Dean enflamme le public bruxellois en quelques instants. Accompagnée de son groupe pour l’occasion, la jeune artiste fait résonner l’Ancienne Belgique sous ses sonorités colorées, et n’hésite pas à nous transmettre son énergie resplendissante.

Quand le temps s’arrête

Ça ne fait plus aucun doute, le public est chaud. Les quelques minutes d’attente se font longues, et les gens s’échauffent à leur manière. Ils savent, au fond, que la danse sera au rendez-vous. Soudain, la lumière s’éteint, plongeant la salle dans un jeu de lumières bleutées qui fait monter l’intrigue et l’excitation. Les cris de joies résonnent et les premières notes de What We Call Life, titre éponyme de son dernier album, retentissent. Jordan Rakei fait ainsi une entrée remarquée, et remarquable.

Par la suite, les épatantes notes de basse de Family envahissent l’espace. La foule présente ce soir exprime sa joie face à l’arrivée de ce deuxième titre phare du nouvel album de l’artiste. Le temps est venu maintenant de dire quelques mots aux centaines de personnes venues ce soir. Il ne lui faudra alors que quelques secondes pour motiver son public, dont l’effervescence est évidente.

| Photo : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Sans perdre un instant, celui dont nous sommes venu admirer l’ingéniosité nous régale, et nous replonge dans son épatante discographie. Entre des titres comme Say Something, Alright, Bruises, Tawo, ou Send My Love, Jordan Rakei navigue entre ses différents albums, ainsi qu’entre ses différents styles et influences. Entre jazz, reggae ou électro, nos oreilles sont conquises. Il arrive ainsi que l’on danse frénétiquement pendant quelques minutes avant de contempler la quiétude de certains morceaux. Un éventail de genres, et de sonorités, qui chamboule nos émotions certes, mais qui nous rappelle pourquoi on aime tant cet artiste aussi complet que brillant.

Un élément central du concert, c’est toutes ces envolées musicales, qui font perdurer chaque morceau de la plus jolie des manières. On ne se pose plus de question, on se laisse emporter par la musique. Si bon nombre d’artistes nous proposent des versions live bien plus exhaustives que leurs versions en studio, avec Jordan Rakei les choses sont encore différentes.

Cette soirée-là, Jordan Rakei nous a incontestablement fait oublier nos quotidiens. Que le public soit composé de fans de la première heure de l’artiste néozélandais ou non, une chose nous saute aux yeux : tout le monde sourit, tout le monde se déhanche, et tout le monde profite du moment présent. Les téléphones ne sont que peu dégainés autour de nous, comme si au final, tout le monde réalisait que ce moment mémorable ne durerait pas éternellement.

| Photo : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

La fin se fait alors ressentir. Avec Clouds, Jordan Rakei fait monter la pression, et plonge le public dans une atmosphère plus sombre, avant de faire éclater les notes. D’un coup, le refrain arrive, et les murs de l’Ancienne Belgique résonnent sous les beats ondulants de l’artiste. En guise de clap de fin, celui-ci nous propose un énième titre phare de sa discographique : Mind’s Eye. Après avoir plongé la salle dans la pénombre, la lumière revient. Le public réalise qu’est venu le moment de tout donner pour cette dernière danse.

Ce soir, Jordan Rakei a non seulement illuminé le cœur de Bruxelles, mais également celui des centaines de personnes ayant fait le déplacement. Si, pour celui-ci, il ne s’agissait peut-être que d’une soirée parmi tant d’autres, pour nous, il s’agissait bel et bien d’un moment que nous ne sommes pas prêt·es d’oublier.

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