L’éclatante noirceur des Alien Love Songs de DJ Varsovie
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Auteur·ice : Joseph Lanfranchi
17/04/2020

L’éclatante noirceur des Alien Love Songs de DJ Varsovie

Le producteur déjanté et boss du diabolique label parisien Intervision revient pour le plus grand plaisir de nos oreilles avec un EP dont les 4 tracks acérées suffiront à vous éjecter de votre canapé pour ouvrir votre dernière bouteille de vin et danser jusqu’à l’épuisement, seul dans votre 20m².

Habitué d’une techno qui se nourrit de sa noirceur pour distiller une ambiance jouissive et battre en brèche toute tentative de respectabilité, DJ Varsovie rassemble une nouvelle fois ses kicks infernaux et ses synthés saturés.

Prenant le contre-pied d’une scène techno se voulant souvent trop sérieuse et puriste, il utilise à son encontre ses propres armes, grondement métallique triste, BPM galopant et implacable, et pimente l’ensemble de mélodies aussi justes que décalées. 

Il dresse sur ces bandes sonores cataclysmiques le constat de ses souvenirs brisés et de ses rêves blasphématoires, où se mélangent valses avec des créatures extraterrestres et romantisme naïf.

La fête païenne commence avec Le retour du monstre, tentation irrésistible de rejoindre le bal de minuit où officie Marguerite en maîtresse de maison. Le beat bondit sans cesse et les vagues de synthétiseurs ricochent de mur en mur, se mélangeant aux incantations métalliques.

 

L’ambiance s’assombrit encore sur Alien, les sonorités spatiales dégagent une aura magnétisante et transforment les appels du chanteur en une parade hypnotisante et animale.

Plus apaisée rythmiquement, Last Love Words est une courte parenthèse permettant de savourer avec recul l’état atteint au travers des deux premières pistes, avant de retourner avec entrain dans la bacchanale endiablée et renégate. 

Le remix de ce titre par le Nantais ABSL clôt l’album et apporte une touche personnelle et industrielle qui, au fil de dix minutes mêlant habilement violence mécanique et mélodies éthérées, recolle avec fracas notre esprit dans notre corps, les deux pieds bondissant sur le parquet du salon.

Un EP cathartique dont l’éclatante noirceur, à défaut de vous réconcilier avec vous-mêmes et vos ex, fouettera vos sens, bousculera vos voisins et ravivera votre fureur de vivre.

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