Notre site ayant subi une farandole infinie de problèmes techniques ces dernières semaines, impossible pour nous de vous parler de nos nouveaux disques préférés. Il est grand temps de remédier à cette frustration : voici donc les albums dont on vous aurait parlé si on avait eu un site.
Lissie – My Wild West
Parmi les albums qui ont tourné en boucle ce mois-ci, on retrouve My Wild West de Lissie. Avec ce troisième opus, la chanteuse américaine fait le bilan sur les dernières années, passées entre Hollywood où elle est arrivée il y a 10 ans pleine d’espoir pour sa jeune carrière de singer-singwriter et la petite ville de l’Iowa, son Field of Dreams, où elle s’est récemment installée (où elle retape une vieille grange et installe des ruches. Life goal).
Oh Hollywood, You broke my heart just because you could
Oh Hollywood You fed my dreams like I knew you would.
Avec des morceaux folk rock puissants (Wild Wild West, Don’t You Give Up On Me, Daughters,..), Lissie montre une fois de plus l’étendue de ses capacités vocales tandis que les morceaux les plus doux (Sun Keeps Risin’, Together or Apart,..) complètent parfaitement (et parfois avec une touche de cheesy, certes) ses récits du fin fond du Wild West.
On ne s’était définitivement pas trompés en tombant à moitié amoureux d’elle il y a quelques années à la première écoute de sa reprise de Pursuit of Happiness.
Sunflower Bean – Human Ceremony
Après un bien joli petit EP qui promettait de belles choses en mai dernier, c’était avec impatience qu’on attendait la sortie du premier LP de Sunflower Bean, Human Ceremony, pour se réchauffer les oreilles en plein hiver. Début février, le nouveau groupe le plus cool de Brooklyn balançait donc son disque dans la face du monde, déjà avec grand fracas au US, et, il est vrai, plus discrètement chez nous -pour l’instant du moins. Mais qu’importe, ledit machin est un délice auditif. Subtil bordel fait de psyché/garage/no wave//dream pop, quelque part entre Sonic Youth et Beach House, l’album varie entre calme et tempête avec une aisance désarmante, au gré de guitares tantôt rêveuses tantôt énervées, et d’un duo de voix terriblement envoûtant.
Et si l’album tout entier mérite une écoute complète, dans le cas où le temps vous manque, rien que la plage éponyme Human Ceremony, et les deux singles Wall Watcher et Easier Said suffisent déjà à ce que l’on cherche où signer pour entendre la suite.
Définitivement l’un des derniers projets les plus prometteurs de la scène indé, le groupe vaut également le détour sur scène : passés par le Bota il y a quelques semaines, la chanteuse bassiste Julia Cumming, égérie d’Yves Saint-Laurent au passage, arbore un look et une présence magique à la Natalie Portman époque Léon, tandis que le guitariste Jacob Faber possède le style Bob Dylan de fin 69’ comme personne. Couplez cela avec un live d’une qualité et d’une pêche remarquables et pour nous, tout est dit. On est venu, on a vu, et on est convaincu.
Recorders – Coast To Coast

Après l’arrivée de deux nouveaux musiciens au sein du groupe, les Belges de Recorders reviennent avec leur second album Coast To Coast. Petite bombe indie pop de ce début d’année, cet opus évoque dès la première écoute d’immenses contrées nordiques grâce à son songwriting imagé, ses guitares cliquantes, ses synthés planants, ses envolées façon rock progressif et ses choeurs magnifiant l’ensemble. Recorders passe donc avec brio le cap du second album en proposant un disque plus abouti et davantage enrichi de sons électroniques que son prédécesseur Above The Tide, paru il y a deux ans. On note (et on aime) également quelques petites ressemblances avec Woodkid (pour la voix, surtout dans A Church Of Dust And Rubble) et Breton par moment (Geometric Peaks). Oh Lord.
Retrouvez notre interview de Recorders ICI et nos photos de leur release party à La Madeleine ICI.
Jeff Buckley – You and I
Nous vous avions précédemment parlé de la sortie imminente de l’album posthume du génialissime (et, encore, nous pèsons nos mots) auteur-compositeur-interprète californien Jeff Buckley. En se basant sur les quelques singles tirés de l’opus déjà sortis au préalable (tels que Everyday People, Just Like A Woman ou I Know It’s Over) ainsi que la réputation précédent l’artiste, la prédiction de la teneur de You and I était plus que positive.
A juste titre ! Entre titres faisant déjà pleinement partie des sets live de Jeff Buckley et chansons jamais sorties auparavant, les 10 titres sont plus qu’une simple compilation de morceaux de fond de tiroir. Ils sont une sorte de legs accidentel dont l’âme et la sensibilité de Buckley constituent toute l’essence. C’est d’ailleurs sur la plage éponyme de l’album, Dream of You and I, l’explication en studio d’un rêve, que l’on touche le plus du doigt ce que le chanteur pouvait dégager avec un seul arpège de guitare et quelques notes fredonnées.
Comme pour nous rappeler que nous restent que ces quelques enregistrements pour témoigner du génie de l’artiste, You and I est conclu par I Know It’s Over, une douce et intense reprise onirique de The Smiths, à la fin de laquelle Jeff Buckley nous ramène à la dure réalité avec ces quelques mots : That’s about it, let’s go home.
Nicolas Nollomont, Mathias Bourgonjon et Fanny Ruwet
J’aime bien les disques et la phrase “ils sont allés au dancing”. Je fais des podcasts (Cuistax, checke sur iTunes) et des pâtes aux lardons.