Les Aralunaires, l’art de la décentralisation
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Auteur·ice : Augustin Schlit
05/05/2023

Les Aralunaires, l’art de la décentralisation

Au petit jeu de la surenchère, Bruxelles ne semble plus pouvoir s’arrêter de saturer un peu plus chaque année son offre culturelle. Accaparant au passage environ 90% des artistes ayant le cran de s’aventurer dans notre beau pays… Résultat, un peuple wallon condamné à se contenter des miettes laissées par la capitale et des bruxellois·es persuadé·es d’être les seul·es détenteur·ices du bon goût musical. Cela ne vous pose aucun problème ? Félicitations ! Vous êtes un·e bobo chauvin·e et vous avez gagné le droit de mourir noyé·e dans une piscine de vin nature. Ou d’une quelconque production du Brussels Beer Project. Au choix. Pour les autres, sachez que vous n’êtes pas seul·es et que de nombreuses initiatives locales se sont élevées face à l’hégémonie culturelle de la capitale afin de réparer cette injustice notoire. Parmi celles-ci, Les Aralunaires, bien décidés à prouver qu’Arlon, aussi, est une scène sur laquelle on peut compter.

Et quelle scène… En effet, le festival arlonais réussit chaque année l’exploit de réunir, dans une ville trop souvent sous-estimée, une programmation jeune, riche et audacieuse qui n’a rien à envier aux salles les plus prestigieuses de la capitale. Et cette édition 2023 ne déroge pas à la règle, comme en témoigne la présence d’artistes comme November Ultra, Lander & Adriaan, ou encore Jwles pour ne citer qu’elleux. De notre côté, nous ne pouvons que trop vous conseiller d’aller tendre l’oreille du côté du café du Nord pour assister au concert-événement de l’Américain Ron Gallo. Vous seriez également bien avisé·es de poser vos valises à l’entrepôt pour une soirée post punk/shoegaze d’anthologie qui sera entamée par les récents lauréats du concours circuit, Eosine, et se clôturera sur les riffs assourdissants des anglais de DITZ.

 

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Mais gare à vous si vous pensez que le seul intérêt des Aralunaires réside dans cet alignement de têtes d’affiche de haut vol. En effet, la force de la formule proposée par le festival arlonais est avant tout d’être parfaitement implantée dans la dynamique ardennaise et l’hospitalité qui la caractérise. Ainsi, en parallèle des concerts d’artistes déjà bien établi·es dans des lieux qui le sont tout autant, Les Aralunaires offrent, pour les plus aventureux d’entre nous, Le Lab. Une invitation à l’exploration des recoins les plus méconnus de la ville d’Arlon, où vous aurez le loisir d’assister à pléthore de showcases qui ne manqueront pas d’alimenter votre réservoir à anecdotes de type “j’y étais”.

Bref, autant de raisons de quitter le confort bourgeois de votre capitale pour aller découvrir les richesses inexplorées de la Wallonie profonde. Un voyage dont vous ressortirez ému·es et grandi·es.

Toujours pas convaincu·es ? Allez, encore un petit tip pour la route… Vous trouvez que les marchés aux puces c’était mieux avant ? Vous en avez assez de la Place du Jeu de Balle et ses hordes de hipsters ? Vous rêvez de faire de vraies bonnes affaires ? Eh bien c’est votre jour de chance ! En effet, après ce week-end de fête pas comme les autres, ce dimanche, laissez-vous tenter par les charmes inégalés du marché aux puces d’Arlon, l’un des plus grands de Belgique. De quoi vous pavaner fièrement au cœur des Marolles avec des pièces uniques, devant les yeux envieux de tous les bobos de la capitale !

Alors, on s’y voit ?

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