Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont retenu notre attention ces derniers jours. Cette semaine, on vous a concocté une compilation XXL des visuels les plus dingues de ces sept derniers jours, de quoi faire vibrer vos rétines et vos oreilles. Les clips de la semaine épisode 103, c’est maintenant !
Kid Cudi – Heaven On Earth
C’était probablement la sortie la plus attendue de Kid Cudi. Man on the Moon III, troisième volet de la trilogie d’albums éponyme, a été dévoilé la semaine dernière. Pour accompagner l’album, Cudi a tourné des clips splendides, agrémentés d’une photographie irréprochable, se rapprochant plus de courts-métrages que de simples vidéos. La première, sortie la semaine passée, le mettait en scène en train de perdre les pédales, sous fond de She Knows This. La seconde, Heaven On Earth, en montre les conséquences. Ces vidéos peuvent être vues comme une métaphore de la vie de Scott Mescudi, alors qu’on sait qu’il a énormément souffert de pulsions suicidaires et d’anxiété. À la fin de la vidéo, on le voit sortir de l’ambulance, comme s’il était un homme nouveau, comme si l’accident était le choc dont il avait besoin pour se réveiller d’un cauchemar. D’où le titre Heaven On Earth : après avoir vaincu ses démons, il ne reste que le paradis sur terre.
Ricky Hollywood feat. UTO & Halo Maud – Bedtime
Une fois n’est pas coutume, on inaugure cette sélection des meilleurs clips de la semaine avec une collaboration. Une collaboration trois étoiles, plus précisément, qui cache en elle l’histoire d’une rencontre. Œuvrant ensemble au sein du génial Fortune Collective, Ricky Hollywood et UTO en ont conçu une envie irrépressible, celle de faire naître, ensemble et de leurs six mains, une œuvre propre à dresser un pont entre leurs univers. Le résultat, c’est Bedtime, une berceuse fantasmagorique qui trouve son incarnation dans ce clip à la beauté étrange, et qui trouve son point d’orgue dans le vibrant solo de guitare d’Halo Maud, quatrième tête de ce trio qu’on aime tout particulièrement.
Floyd Shakim – Chambre Noire
Nouveau single, nouveau clip, nouvelle merveille pour Floyd Shakim. Trois ans après la sortie de Mermaids Fade, son premier projet, le jeune artiste révèle Chambre Noire, premier extrait d’un nouvel EP à paraître au mois de février prochain. Il y déambule sur le fil ténu qui sépare la réalité de la folie, dans cette zone d’ombre où le subconscient fait office de boussole. Côté clip, c’est Léo Chadoutaud qui s’est adonné à une interprétation onirique du texte de Floyd Shakim, lui donnant le rôle de funambule de l’esprit, à mi-chemin entre rêve et cauchemar. Un rôle qui lui va comme un gant, puisque son prochain disque portera justement ce joli nom, à la fois poétique et intrigant : Les Funambules.
Korin F. – Le Bruit des Plantes dans le Béton
Qui n’a jamais rêvé de voir la nature reprendre le dessus, reconquérir ce qui lui a été pris et lézarder enfin le béton qui recouvre nos paysages depuis trop longtemps ? Si cette vision semble aujourd’hui un brin utopique, Korin F. est bien décidé à la rendre réelle. Il en a même imaginé le bruit. Tissant une bande-son qui trouve ses racines quelque part entre l’élégance électronique de Air et l’euphorie jouissive de Salut c’est cool, le génial duo nous embarque à travers une forêt luxuriante pour le clip du morceau Le Bruit des plantes dans le Béton. Une graine qui donnera naissance à L’Arbre Exponentiel, le premier album du groupe, dont la sortie de terre est prévue pour le printemps 2021.
slowthai – Thoughts
Tyron, l’album qui aura la lourde tâche d’être comparé à Nothing Great About Britain, se dévoilera à nous d’ici deux petits mois. Mais puisque slowthai est du genre généreux, ce dernier vient de nous offrir un morceau inédit à l’occasion de son 26e anniversaire. Ici pas de chichis, Thoughts nous ramène aux fondamentaux : un freestyle bien carré, une prod bien vénère et un clip bien roots. De quoi rassurer les puristes et autres amateurs de sensations fortes. En effet, après deux morceaux d’excellente facture mais tendant sérieusement vers la facette sentimentale du bonhomme, il fallait bien ça pour rééquilibrer la balance et rétablir la street cred. Mission accomplie.
Gloria – You Had It All
Quelques années après la sortie de leur dernier album, In Excelsis Stereo, les 3 garçons et les 3 filles de Gloria ressuscitent une nouvelle fois la pop sixties avec un nouveau titre hypnotique, chargé d’harmonies vocales féminines. Avant-goût réjouissant de leur prochain disque prévu pour mars 2021 (Howlin’ Banana Records), You Had It All nous replonge dans les mélodies joyeusement tristes des années 60 et nous charme par son esthétique visuelle surannée, mettant en scène les trois chanteuses à la manière d’un girl group de la Motown. Parfait pour clôturer cette année maussade !
Hoonah – Marram Grass
La nouvelle sensation folk nous vient du Massachusetts ! On ne sait que peu de choses sur Sarah Smith, aka Hoonah, si ce n’est qu’elle écrit et interprète des chansons essentiellement centrées sur la nature et inspirées par ses expériences personnelles. Son nouveau titre, Marram Grass (une plante herbacée vivace qui pousse sur le sable), est une ballade folk mélancolique, portée par une voix fragile, sur de beaux arpèges de guitare acoustique. À l’image des paroles de la chanson, le clip, animé par les dessins de l’artiste Wishbone Zoë, traite de l’isolement et de la solitude d’une personne, au cœur d’un paysage de bord de mer désertique.
Nascaa – Elephants
Attention, c’est tout nouveau ! Premier titre d’une série d’EPs à venir, Elephants est la première prise de contact avec le mystérieux Nascaa. C’est aussi et surtout un voyage contemplatif. Composé autour de sonorités organiques et texturées, Nascaa, qui tient son nom d’une civilisation péruvienne, propose une électro rêveuse et rythmée. Le morceau se nourrit d’influences diverses, allant de Rone à Boards of Canada en passant par Four Tet. Enfilez un bon casque, et embarquez avec nous dans un récit qui progresse de mélodies lumineuses en divagations planantes, le tout dans une énergie indéniable qui invite à se perdre dans une nature sauvage et colorée.
Lisa Li-Lund – Your Words, Our World
Un peu de douceur et de nostalgie ? Lisa Li-Lund, étoile parmi la constellation de Pan European Recording, nous offre tout cela en compagnie de Cosmic Newman et de Maxime Sokolinski, toujours dans les bons coups. Une musique délicieuse pour onduler au ralenti, en se laissant porter au gré des courants et des textures qui s’entremêlent. Une certaine idée de la mélancolie, sublimée par les images poétiques dénichées par Axelle Von Dorpp depuis les archives de l’événement Muscle Beach de 1954. De quoi tranquillement teaser le nouvel album de Lisa Li-Lund, attendu au printemps 2021.
Aya Nakamura – Plus Jamais (feat. Stormzy)
La frappe atomique française revient avec un nouveau clip. Celle qui déjoue tous les records, n’en déplaise à certain•es, s’était offert quelques featurings internationaux de choix sur son dernier album, AYA. Plus Jamais est le morceau d’introduction de ce dernier album, en collaboration avec Stormzy. Un clip qui use les codes du featuring de couple fictif, avec un Stormzy qui trouve étonnamment bien son place dans le projet d’Aya, alors qu’elle semble réaliser l’exercice aux côtés du chanteur britannique avec beaucoup d’aisance. En mêlant les couleurs néons orangées et bleutées, la star donne une aventure visuelle au titre apologie du repli sentimental qu’est Plus Jamais. Toujours là pour régner.
Tame Impala – Breathe Deeper
On doit vous avouer un truc. Si les clips de Lost In Yesterday ou Is It True? n’avaient rien de mauvais, bien au contraire, le caractère psychédélique bien WTF de la bande à Kevin nous avait manqué. Prenez donc une grande bouffée d’air (vous l’avez ?) et immergez-vous dans le monde fabuleux et bizarre de Butt Studio. Un monde bien difficile à expliquer, analyser, mais aux vibes Pokémon définitivement bienvenues au moment de clôturer cette année particulière. Quoi qu’il en soit, si vous vous êtes déjà demandé à quoi rêvaient les insectes lorsqu’ils dormaient, voici peut-être un élément de réponse.
Variéras – Bakélite
Matière plastique qui imite l’ambre, obtenue en traitant le formol par le phénol. Voici notre définition de la bakélite. Par une curieuse coïncidence, il se trouve que c’est également celle du dictionnaire Le Robert. Soit, si on devait en trouver une deuxième, on vous dirigerait vers la vidéo suivante. Un travelling poétique aux vertus fort apaisantes. À travers les âges, à travers les matières, l’écrin créé par Claire Palliser met en valeur les ondulations divines qui coulissent entre elles sur Bakélite, extrait de Variables de Variéras, dernière sortie de chez Kowtow Records. On y suit un bloc de pierre qui dérive parmi des courants d’objets aux couleurs douces. Une symphonie à travers les âges qui n’est pas due au hasard : Bakélite prend forme autour d’un thème de la quatrième symphonie de Beethoven. Une douceur audiovisuelle à consommer sans modération.
Frenetik – Blanche Neige
Nouvelle semaine, nouvelle masterclass de Frenetik. Après le clip magnifique de Chaos, il se surpasse à nouveau pour déposer Blanche Neige. Depuis son EP Brouillon, il ne cesse de sortir des bangers, musicalement comme visuellement. Pour l’occasion, c’est Paul-Henry Thiard (qu’on a déjà vu derrière le clip Miami Heat de Mister V) qui a su transposer le flow enragé du Bruxellois en images. C’est donc le troisième extrait du futur projet du Belge, Jeu de Couleurs, qui devrait voir le jour fin janvier. Au vu de la qualité de son travail jusqu’à présent, on ne peut qu’avoir hâte d’entendre l’album au complet. 2021 sera forcément l’année de Frenetik.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
