Les clips de la semaine #105
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Auteur·ice : Rédaction
17/01/2021

Les clips de la semaine #105

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 

Charlotte Cardin – Daddy

La plus exquise des voix rauques d’outre-Atlantique est de retour avec un second single, Daddy. Charlotte Cardin n’est déjà plus à présenter, alors qu’elle ne dispose à son actif que d’un premier et court album sorti en 2017, l’excellent Main Girl qui l’avait présentée au monde entier. Fin 2020, elle opérait son retour avec Passive Agressive, le premier single d’une deuxième ère qui montrait déjà son exploration musicale, peut-être plus pop mais surtout encore plus nourrie par de multiples genres, comme des influences rock ou soul. Daddy fait office de second statement. Et quel statement. Outre une musicalité plus rythmée et plus groovy que celle que l’on rencontrait sur Main Girl, la chanteuse québécoise montre beaucoup plus d’assurance dans les textes. Sur le fond, on sent une Charlotte plus assumée, plus téméraire, simplement plus décidée. Sur la forme, l’écriture est nette, maîtrisée et nous délivre des mots qui sonnent ronds à nos oreilles (“We tango / tangled in the middle of a triangle”). On a hâte d’être au second chapitre. Ou peut-être sommes-nous déjà en train de le vivre, avec beaucoup d’excitation.

 

Sleaford Mods Ft. Amy Taylor – Nudge It

La gnaque des Sleaford Mods est plus insurgée que jamais sur Nudge It, leur nouveau morceau aux airs de Gorillaz (époque Kids with Guns) énervé et dépouillé de toute préciosité. Fidèle à leurs compositions minimalistes, le duo anglais n’a besoin que d’une batterie digne d’une track hard-techno, quelques couplets aussi tranchants qu’entraînants et le flow ravageur d’Amy Taylor pour raviver nos vies le temps d’une chanson au moins. Sous la caméra de Eddie the Wheel, les deux complices déambulent dans les rues industrielles et dénoncent leur appropriation par les touristes aisé·es en recherche d’architecture pour remplir leurs si lisses et retouchés fils Instagram. Hymne aussi insurrectionnel que dansant, Nudge It embrase tout le monde sur son passage et nous rapproche pour quelques instants de fête libératrice.

 

Mogwai – Ritchie Sacramento

Les prolifiques Écossais dévoilent un nouvel extrait de leur dixième album As the Love Continues. Morceau au titre évidemment cryptique, Ritchie Sacramento fait la part belle au chant et se distingue par une construction résolument pop. Les mélodies évoluent avec douceur et une rare clarté entre les mains expertes du quatuor. L’influence Grandaddy se fait sentir dans la voix cassée et les envolées lyriques des synthétiseurs saturés. Filmées à l’intérieur d’un jeu vidéo créé pour l’occasion, les images 3D de Sam Wiehl intensifient la force fédératrice d’une chanson taillée pour émouvoir et déplacer les foules en concert. Comme à son habitude, Mogwai fait du bruit, avec classe, avec du cœur et pour notre joie.

 

Toboggan – Nuits sans toi

Changement de décor radical : on brise le carcan de pixels obscurs de Mogwai pour se laisser glisser dans la beauté manuscrite du nouveau clip de Toboggan. Pour donner vie à cette pop électronique tendre et sucrée, le duo signé chez Pont Futur délaisse ses habituelles couleurs pastels pour le noir et le blanc. C’est avec cette nouvelle palette que Lola et Quentin ont construit la vidéo de Nuits sans toi, qui fait le récit de ces romances numériques qui naissent sur Internet et trouvent leur prolongement dans la vie réelle, en même temps qu’elle esquisse un bel avenir à ce couple uni à la scène comme à la ville.

 

Gisèle Pape – Les Nageuses

C’est la première fois que Gisèle Pape se fait une place dans nos colonnes, et on est prêt·es à parier que ce ne sera pas la dernière tant sa musique nous a fasciné·es, intrigué·es en un titre à peine. Celle qui sortira son premier album, Caillou, le 29 janvier prochain mêle le son et l’image pour donner naissance à un univers onirique et poétique, où les disciplines s’entremêlent gaiment. Danse, arts plastiques, images d’archives et voix pénétrante : tels sont les ingrédients du clip du morceau Les Nageuses, qui ouvre les portes d’un monde étonnant dans lequel on se plonge sans hésiter.

 

Bamao Yendé & Le Diouck – Marvin Gueye

Cette semaine, l’actualité musicale fait la part belle aux projets singuliers, qui sortent de l’ordinaire. Dans cette catégorie, Bamao Yendé n’est pas en reste. Accompagné par Le Diouck sur son dernier EP 55 Degrees, le génial fondateur du label Boukan Records vient de dévoiler le clip du titre Marvin Gueye. On y retrouve avec bonheur cette musique qui s’attache à briser les cloisons entre les genres, les cultures et les sonorités, cette fois mise en valeur dans une vidéo à l’esthétique léchée, dans laquelle les images donnent une force et une sensualité inouïe à ce morceau qui figurait déjà parmi nos bangers favoris de l’année dernière.

 

Tom Rosenthal – Worries

En deux minutes et dix secondes, quelques accords de piano, trois couplets aussi naïfs que vrais et un plan séquence enneigé, Tom Rosenthal illumine notre morne journée. Alors que les jours gris et monotones se suivent et se ressemblent. Alors que janvier semble vouloir plonger nos vies dans une léthargie effrayante et que nos libertés sont aussi menacées que notre planète. Alors forcément, quand Tom chante de sa voix d’ange “Here we go, goodbye to the lows nos espoirs frémissent et dressent l’oreille, les sens en alerte. Et lorsque, adolescent jusqu’au bout des ongles, il affirme “Here we stand, the world in our hands”, nos lourdes paupières daignent s’ouvrir et nos lèvres esquissent un sourire. Et naturellement, son optimisme romantique qui ne souffre d’aucune contradiction ou obstacle et hurle “But I love I got no worries, I know We are going to see this through” finit de briser nos angoisses et de libérer nos rêves.

 

People Club – Francine

Bonne nouvelle, les People Club sont de retour avec un nouveau titre ! Cette formation indie soul prometteuse basée à Berlin, distille depuis un an et demi des titres sensuels et léchés portés par la voix singulière de la chanteuse Sarah Martin. Après le titre Lay Down Your Weapons sur les violences policières, Francine nous plonge au cœur d’une histoire d’amour rongée par la dépendance aux drogues de l’un des deux partenaires. Tourné à Berlin en plein hiver, le clip dévoile une course poursuite dans les rues désertes de la ville, métaphore du combat intérieur sans répit contre l’addiction. Francine est le deuxième single de Take Me Home, premier EP de People Club qui sortira en mai 2021.

 

Caution – Buy My Life

Le shoegaze nouvelle génération a de beaux jours devant lui ! Nouveau venu dans ce petit monde, le duo américain Caution, qui vient tout juste d’être signé chez Born Yesterday Records. Composé de Nora Button et de Cash ML, Caution fait vibrer avec adresse guitares pleines de réverbération et lignes vocales en lévitation. Les images du clip de Buy My Life ont été tournées pendant le confinement aux Etats-Unis, entre Baltimore et Minneapolis. Au programme, un patchwork home-made d’images saturées en noir et blanc et de formes colorées animées de manière anarchique. On est bel et bien de retour dans les 90’s ! Rendez-vous le 19 février pour la sortie de leur prochain EP.

 

Wild Fox – Numb Legs

IDLES cogne, invite Robert Smith, et Wild Fox nourrit son œuvre. Elle raconte la folie de Billy. Endeuillé, engourdi, Billy semble refuser que son monde arrête de tourner. Alors, sa tête prend le relai. Billy est un contemporain. Une solitude figée par l’objectif, habiles clichés de l’ennui. Son néant contraste avec un sermon des plus vigoureux, capable de secouer le passif, de chauffer l’impassible. Numb Legs confirme que toute chose devient beauté sous l’œil de son orateur Josic Jégu. Un sens du détail, une science de l’esthétique continuellement mise en exergue et désormais signature des quatre garçons. Qu’attendons-nous ? Que cherchons-nous ? Le vingt-neuvième de l’année, jour du troisième rock, celui de Night Has Come.

 

Gaël Faye – NYC

Un bond de trente ans en arrière visuel et auditif par Gaël Faye. Un effet VHS, une instru ultra old school et un texte toujours pointu, le poète français a frappé fort pour nous proposer sa vision de la ville qui ne dort jamais. On ne peut évidemment pas passer à côté de toutes les références de cette chanson, la plus évidente étant l’hommage au Wu-Tang lorsqu’on entend la mélodie du mythique C.R.E.A.M. Un morceau qui est une sorte d’hommage à cette ville qui a vu naître le hip hop et qui inspire toujours une flopée d’artistes. Ce n’est pas la première fois que le franco-burundais rend hommage aux racines du hip hop, on se souvient de son Fils du Hip-Hop, figurant sur son premier album, dépeignant l’évolution de cet art sorti du Bronx.

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