Les clips de la semaine #107
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Auteur·ice : Rédaction
30/01/2021

Les clips de la semaine #107

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 

Jon Batiste – I NEED YOU

Préparez-vous pour votre dose quotidienne de positive attitude, comme le chantait notre idole Lorie. Si le leader du groupe musical de la célèbre émission The Late Show with Stephen Colbert avait déjà fait mouche en décembre dernier sur la bande originale du film d’animation Soul, voilà qu’il revient avec de nouvelles surprises. Son nouveau titre I NEED YOU mêle les codes du early jazz, de la soul et du swing, tout en y infusant des sections aux airs de spoken word et de hip-hop. Un véritable voyage sonore qui invite tant à la danse qu’à l’allégresse. Réalisé par Alan Ferguson (à l’œuvre pour Janelle Monáe ou Solange), le clip est tout aussi riche en ondes positives et donne vie à une galerie d’art à travers un ballet survolté et coloré. Bonne nouvelle : l’album WE ARE sort le 19 mars prochain !

 

Fantomes – Parker Lewis

Fantomes bat en brèche la morosité ambiante qui semble avoir contaminé jusqu’aux chiens en ce mois de janvier aux allures de crématorium. Avec les frontières qui se ferment, c’est sans hésitation que l’on gobe d’une traite la pilule pleine de soleil, de vie et d’amour du duo. La recette du bonheur est simple en leur compagnie : quelques accords de guitare, un rythme fougueux et des paroles aussi niaises qu’éclatantes. Le magnifique, poétique et rythmé clip de Ludovic Azémar déborde de couleurs par tous les bords et répand sur tous et toutes à toute allure sa bonne humeur. Et lorsque Fantomes lâche la bride, les murs de notre spleen volent en éclat et le souffle de néon nous emportent. Les battements saisissent nos membres et nos corps s’élèvent et se déchaînent pour une danse survoltée et cathartique. Et même chez soi seul à 18h03, on finit transpirant et torse nu, avec pour une fois un sourire apaisé sur le visage.

 

Basile Di Manski – Dans l’espace

Le loufoque Basile Di Manski vagabonde depuis toujours dans un univers bien à lui où se mêlent les galaxies de tous bords, à la fois attirantes car rayonnantes et infinies, mais aussi impressionnantes par leur diversité. Les synthés distordus et rebondissants côtoient les guitares sèches, le vocoder se mêle aux couplets épurés. Au sommet de la dune du Pyla, dominant aussi bien la terre que l’océan, le troubadour touche-à-tout déambule quelque peu aveugle à la beauté du paysage, trop perturbé par ses tempêtes intérieures. Les merveilles terrestres semblent bien ternes pour celleux piégé.e.s aux fonds d’un trou noir. Si la gravité des choses nous écrase et nous isole, et si plus aucune lumière ne semble devoir nous éclairer, ce voyage dans l’espace avec Basile est un bon premier pas pour retrouver la joie.

 

Bakari – Panamera feat Sofiane Pamart

On vous avait déjà parlé de Bakari, rappeur de Liège. Sa manière de lier le chant et le rap nous avait déjà convaincu.es de son talent. C’est justement ce côté plus mélodieux et chanté qu’il a décidé de mettre en avant en ce début d’année. Après avoir fait une première apparition en 2021, dans le 11 des rappeurs à suivre de Booska-P, cette fois-ci c’est avec le clip de Panamera qu’il revient sur le devant de la scène. Un clip original où Bakari performe dans une soirée mondaine. La raison de sa présence n’est peut-être pas celle attendue par les convives. Un tour de passe-passe et de bluff qu’il réalise avec son complice, l’inévitable Sofiane Pamart. Une collaboration intéressante, mais surtout dansante, entre la sensation du moment et le rappeur du 4000.

 

TERRIER – L’hiver

S’il manquait encore la perle immaculée de ce mois de janvier, la merveille s’est enfin glissée cette semaine sur nos écrans et jusqu’à nos oreilles. À travers une ode à la saison blanche, et un morceau à faire pâlir les cœurs amoureux de l’été, L’hiver de TERRIER s’accompagne d’une mise en images à la beauté singulière, réalisée par Julien Peultier (Last Train). Une guitare sur les genoux, dans une traversée en télésiège qu’on pourrait aisément qualifier de punk, l’artiste nous chante majestueusement son hymne, révélant une voix toujours plus profonde et percutante. Laissant aux montagnes enneigées le soin d’accentuer la résonance des mots et de faire entrer l’immensité dans le morceau, le clip révèle doucement le soleil doré sur la cime des pins, une lumière que seul l’hiver sait offrir. Ajoutons à cela un sérieux candidat pour du mannequinat canin, ainsi que de délicieuses envolées de plume propres à TERRIER, L’hiver saura combler les envies de grand froid avec un charme plus que bienvenu.

 

Météo Mirage – Ton Nom

Il suffira des premières notes de Ton Nom pour embarquer dans le bateau de Météo Mirage et se laisser porter par le voyage, un trip hypnotisant d’insomnies psychédéliques sans fin, portées à l’écran par Baptiste Perrin. Difficile de résister quand se laisser happer, que ce soit par le son ou l’image, reste bien trop tentant. Météo Mirage joue délicatement avec l’intensité, et fait preuve de finesse dans ses guitares magnétiques et percussions séduisantes. À travers une pop douce et sans défauts, flottante et chatoyante, l’élégance semble être le maître mot du retour du quintet sur nos platines.

 

Uèle Lamore – Austerlitz

Si vous ne connaissez pas encore Uèle Lamore, il est grand temps de changer la donne. La jeune artiste figure parmi les plus douées de génération et sa capacité à marier des genres qu’on aurait pensés inconciliables ne manque jamais de nous surprendre. Toute à la fois cheffe d’orchestre, compositrice, arrangeuse, productrice, Uèle Lamore fait de sa musique un extraordinaire objet d’expérimentation et d’exploration pour qui veut l’écouter. Elle dévoile cette semaine le clip du titre Austerlitz, extrait de son premier EP Tracks, paru l’année dernière. On s’y retrouve sur le quai de la gare d’Austerliz pour un voyage à la fois psychédélique et empli d’un spleen tout contemporain entre Paris et Vitry, à mesure que les animations de Yannick Demaison et Alexis Magand font éclater la barrière du périphérique. Dernier appel, on embarque !

 

Magon – Hour After Hour

L’aventure suivante commence également dans un wagon froid du métro, mais son issue est tout à fait différente. Pour célébrer la sortie de son deuxième album, Hour After Hour, le songwriter franco-israélien Magon vous offre le clip du titre éponyme. Une vidéo en stop-motion entièrement réalisée par Mihaela Mîndru qui retranscrit cette étrange histoire d’amour à la fois très terre à terre et étonnamment planante. Un morceau qui fait office de porte-étendard de ce rock rythmé et nonchalant définissant la marque de fabrique d’un artiste qu’on aime définitivement écouter pour s’évader.

 

Squid – Narrator

Après une série de titres impressionnants, la bande enragée de Brighton, figure montante de la scène d’outre-Manche, nous présente aujourd’hui Narrator, extrait de son premier album tant attendu, Bright Green Field, qui sortira le 7 mai chez Warp Records. Une nouvelle fois, les Squid nous montrent l’étendue de leur talent avec un morceau incandescent et frénétique de près de neuf minutes qui dévie sans cesse vers des voies imprévisibles, plaçant au cœur leur jeu rythmique si singulier et la voix perçante du chanteur et batteur Ollie Judge, accompagnée cette fois de Martha Skye Murphy. Narrator explore notre perception de la réalité à travers un clip immersif réalisé par Felix Green, où la caméra nous embarque dans divers recoins d’un monde post-apocalyptique numérique. Après cet avant-goût jouissif, on est impatients de découvrir leur premier album qui s’annonce comme l’un des meilleurs de l’année 2021 !

 

FKA Twigs – Don’t Judge Me ft. Headie One & Fred Again..

Don’t Judge Me est une réponse plus aboutie au Judge Me figurant comme interlude sur l’album commun GANG de Headie One et Fred Again... FKA Twigs affiche encore une fois un travail audiovisuel stupéfiant après son magnifique sad day. Ici, elle y ajoute même de la symbolique : avec une chorégraphie au pied de la Fons Americanus, statue gigantesque de l’artiste Kara Walker dénonçant l’esclavage des noirs en Amérique. Mais aussi grâce au couplet de Headie One, visant directement les difficultés d’un homme noir au Royaume-Uni, mettant en exergue des meurtres de policiers comme celui de George Floyd ou Mark Duggan. Le clip a été réalisé par Emmanuel Adjei, doué pour parler de cette cause noire. Il était notamment derrière la caméra pour le film Black is King de Beyoncé.

 

Fils Cara – CONCORDE

Ombres et reflets teintent de poésie le nouveau clip de Fils Cara, Concorde. Dans la lignée de Sous ma peau, ce deuxième clip tiré de l’EP Fictions, suit la même dynamique artistique. On retrouve effectivement le jeune artiste stéphanois en avant-plan dans la pénombre, sa silhouette en mouvement se découpe sur un écran où défilent fonds de couleurs et images dont on apprécie la beauté du grain. Marc Cannella suspend le temps pour nous embarquer dans ses beaux textes, dans la sensibilité esthétique de son clip. Fils Cara, dansant de tout son corps au son de sa propre voix, plane tel un Concorde sous un clair de lune.

 

LO – Delphine

Il nous avait déjà tant fait vibrer sur son premier single Mort-Né, revoici l’une des plumes les plus prometteuses du paysage musical belge actuel. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est une nouvelle fois sur les arrangements célestes du producteur Olvo que se posent les mots justes et percutants de LODelphine suit la lignée du titre précédent et nous glisse dans la peau d’une héroïne un peu paumée, larguée dans une vie souvent hostile, régulièrement suffocante. La franchise et la frontalité du flow du chanteur belge exaltent davantage cette atmosphère à la fois sombre et intense. Réalisé par Simon Vanrie, le clip joue de split screen, travelling et autres effets de flou pour amplifier le climat anxiogène du morceau. Rondement mené.

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