Les clips de la semaine #108
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Auteur·ice : Rédaction
07/02/2021

Les clips de la semaine #108

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 

Mahmood – Inuyasha

On vous l’avait présenté comme la claque à l’italienne, et Mahmood ne semble pas décélérer. Lauréat d’un prestigieux télé-crochet italien, et représentant vert-blanc-rouge de l’Eurovision en 2019, Alessandro Mahmoud est de retour après le succès de son premier album Gioventù bruciata. Sur son nouveau single, on retrouve le grain de l’éphèbe sur des notes de guitare, troquées contre des kicks plus frontaux sur les refrains. On retrouve également un flow incisant sur le bridge, déjà mis en lumière sur l’audacieux Eternantena l’an passé. Niveau visuels, son ensemble Burberry et ses griffes métalliques crèvent l’écran. Le visionnaire continue de nous servir de l’esthétisme pointu avec un clip signé Simone Rovellini aux allures futuristes et fantaisistes, en lien avec l’univers manga à la base de ce Inuyasha. Que de promesses pour ce second chapitre.

 

Refuge feat Pi Ja Ma – Lava

Un formidable moment de tendresse et de douceur. Ami·es à la ville, complices sur scène, Refuge et Pi Ja Ma sont les deux protagonistes de cette histoire d’amour platonique, délicate et passionnée, qui trouve sa plus belle expression dans ce slow à la fois poétique et hypnotique. C’est Florian Salabert, aux manettes derrière la caméra, qui réalise le clip de Lava, ce morceau dans lequel on compte bien s’oublier en ce début d’année pas forcément aussi joli qu’on l’aurait espéré.

 

Luca Yupanqui – V4.3 pt. 2

Si le nom de Luca Yupanqui ne vous est pas familier, c’est peut-être parce que la jeune artiste révèle ici son tout premier single. Et peut-être aussi parce qu’elle n’est âgée que de quelques mois. On vous explique : Luca Yupanqui est la fille d’Elizabeth Hart, bassiste des Psychic Ills et d’Iván Diaz Math, un musicien notamment connu pour avoir collaboré avec Lee Scratch Perry, légende la musique jamaïcaine. Alors qu’Elizabeth Hart était enceinte, le couple a retranscrit les mouvements et les vibrations de Luca à l’intérieur du ventre de sa mère au moyen de sondes reliées à un synthétiseur. Après cinq heures d’enregistrement, les deux jeunes parents ont mixé et retouché le résultat de manière à permettre au message de Luca d’exister “de la manière la plus brute possible”. Côté clip, c’est l’artiste Victoria Keddie qui a ajouté la touche psychédélique à cette production déjà déroutante. Le résultat, c’est donc V4.3 pt. 2, un morceau fascinant qui est aussi le premier extrait de Sounds Of The Unborn, un album à paraître au mois d’avril prochain. “Que dirait Luca si elle pouvait parler ? Comment réagirait-elle au monde extérieur ? Quel genre de musique jouerait-elle ?” : autant de questions que pose le titre et un projet sur lequel chacun·e se fera son opinion.

 

BLOWSOM – Slow It Down

S’il ne fait aucun doute que BLOWSOM est parisien, ses racines sont plutôt à rechercher de l’autre côté de la Manche. Nouvel exemple éclatant cette semaine avec Slow It Down, son dernier titre. Le morceau convoque le meilleur des influences du jeune artiste, avec sa basse qui gronde, sa guitare lumineuse et ses harmonies aériennes, pour faire résonner cet appel à l’émancipation et à la liberté dont on a cruellement besoin par les temps qui courent. Déjà à l’œuvre pour ses clips précédents, c’est Cesar Tresca qui a immortalisé cette fantastique escapade urbaine à l’énergie contagieuse, qui figure sans hésitation parmi les titres qui nous auront fait chavirer le cœur cette semaine.

 

QuinzeQuinze – Bolero

Les semaines passent et se ressemblent pour le génial collectif QuinzeQuinze, qui ne manque décidément jamais une occasion de nous surprendre. Toujours accompagnés d’Uncanny Valley Studio pour la réalisation de leur clip, les membres du groupe nous embarquent dans une étrange épopée à travers les bassins d’un aquarium peuplé de poissons et de créatures effrayantes. Entre danse, groove chaloupé et ambiance mystérieuse, c’est un nouveau défi réussi pour QuinzeQuinze après la sortie du dernier EP du collectif, Le Jeune, à la fin de l’année dernière.

 

Creams – Sleep On Me

Attention, pépite. À tout juste 25 ans, Creams porte déjà fièrement l’étendard de l’avenir de la musique de son pays, la Géorgie. Mercredi, la jeune femme a publié son premier EP, Sleep On Me, dont elle a révélé le clip en même temps. À mi-chemin entre la pop archi-produite d’une Caroline Polachek et l’obscurité instinctive d’un Tricky, Creams trace une troisième voie dont elle maîtrise l’esthétique du début à la fin. C’est donc dans des décors particulièrement cinématographiques, sous la lumière blafarde des néons, à l’arrière d’une moto lancée à pleine allure ou dans une cage de verre, qu’on retrouve Creams pour le début d’une aventure qui s’annonce d’ores et déjà radieuse.

 

Iceage – The Holding Hand

La tension dégagée par le dernier morceau du groupe danois est aussi puissante que le rythme martial qui l’ordonne. Le quatuor prend son temps, construit patiemment sa musique alors que les gros plans d’Anders Malmberg captent et concentrent notre attention. L’arrangement est simple et la batterie omniprésente mène la danse, laissant la voix d’Elias Bender Rønnenfelt envahir l’espace et résonner de couplets shakespearien qu’il nous jette rigoureusement à la figure. Si la complainte romantique semble être élaborée minutieusement et que chacun de ses mots sont longuement soupesés pour en déterminer la juste place, les instruments qui lui répondent évoluent plus librement. Se crée alors, sous les yeux indifférents et froids des musiciens, un affrontement sonore et magique. Envolée de guitare électrique et déluge de batterie finissent par prendre le dessus dans un bouquet final assourdissant et libérateur.

 

The Bones of J.R. Jones – Bad Moves

Ambiance rétro et plongée dans le passé avec le dernier single de Bones of J.R. Jones. En quelques notes de banjo, le musicien réveille notre amour fantasmé du far west et des grands espaces. Sans tomber dans une country dénaturée et mensongère, Bad Moves disperse un séduisant fumet de feu de camp et de nuit à la belle étoile, à des miles de la moindre construction humaine. Les images d’archive extraites du Songe des chevaux sauvages de Denys Colomb de Daunant intensifient les émotions et font apparaître le côté incontrôlé et si universel des instincts. Un montage à l’enchaînement fascinant, et si l’on ne comprend pas pourquoi des images en réalité atroces procurent de telles sensations, elles sont bel et bien là. Perdu·es au milieu du désert et transporté·es par la musique, on ne distingue plus la frontière entre le matériel et l’imaginaire ni la distance qui nous sépare du monde réel. Quelques gouttes d’humanité toujours bonnes à prendre.

 

Love A.M – Violent Place

Les jeunes autrichiens de Love A.M. frappe un grand coup avec ce second single à la lourde nostalgie et froide beauté. Portée par la voix du chanteur, Violent Place diffuse un parfum capiteux qui subjugue aussitôt les moindres recoins de notre esprit et réveille nos artères. Le groupe réussit à nous faire ressentir la fragilité du monde et des relations humaines en une chanson à l’arrangement aussi percutant que précis. Les images d’Oskar Ott saisissent et amplifient la force des sentiments. Le sang afflue, la force des sentiments dépasse leur compréhension et leur nature devient secondaire alors que Love A.M. tire dans toutes les directions émotionnelles. 3:45 plus tard, c’est déboussolé·es mais plus animé·es que jamais que nous laisse la musique.

 

Agape – On ne vit qu’une fois

“Parlez-moi des lois de la bourse, parlez-moi de gagner la course, j’oublierai tout cela” : Agape a de folles envies de vivre l’instant présent, et c’est habilement contagieux. Nous rappelant au caractère éphémère de nos vies, On ne vit qu’une fois saura réveiller la soif d’immédiateté, de vitesse et de lâcher prise qui se cache en chacun de nous. L’entêtant morceau se révèle assorti d’un clip à l’esthétique futuriste, qui questionne intelligemment notre relativité à l’avenir vers lequel nous filons, à grands coups de virées en ville à trottinettes luminescentes, de masques en plastique transparents et d’amour avec les yeux.

 

Metò – I Don’t Know

S’ouvrant sur la délicatesse d’une fleur qui résiste à l’hiver, c’est dans un paysage à la blancheur immaculée que Metò a choisi de sublimer I Don’t Know. La douceur de la neige couplée à celle de la voix du Québécois a de quoi séduire, à travers une folk aux accents pop magnifiée par quelques chœurs, touches de flûtes et envolées mélodiques. Metò nous balade au son d’arpèges et de percussions pertinentes, entre l’enfermement aveuglant de quatre murs et l’immensité apaisante d’une forêt enneigée. Intensément libérateur.

 

adrianne lenker – forwards beckon rebound

Elle est la frontwoman du collectif Big Thief, mais pas que : Adrianne Lenker s’aventure également en solo et bénit le monde de la folk de sa musique nostalgique et brute. En octobre dernier sortait son double album songs/instrumentals. Un objet captivant sur lequel brillait son songwriting de génie, en abordant les thèmes de la solitude, de la perte et de notre rapport au passé. Issu de l’opus songs, ce forwards beckon rebound fait s’entremêler plusieurs sons de cordes dans une délicieuse cacophonie acoustique, bercée par la voix de Lenker. Filmé au cœur de la magie du parc Joshua Tree, le visuel a été réalisé par la chanteuse elle-même et nous plonge dans une séquence ensorcelante où le corps de l’artiste se fait narratif, dansant et poétique. Un condensé de liberté.

Fleece – Do U Mind? (Leave the Light On) 

Voilà une histoire qui a pris une tournure pour le moins inattendue et ce pour notre plus grand plaisir. Il y a presque six ans, deux mecs plutôt marrants se filmaient dans une chambre en train de faire une parodie plus vraie que nature d’une chanson d’alt-J en mangeant des galettes de riz. 12 millions de vues plus tard et malgré le caractère humoristique de la vidéo, on ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il y avait là un talent indéniable. Le temps nous aura donné raison puisque leur groupe de toujours, Fleece, vient de dévoiler un des plus jolis clips de la semaine. Loin de l’esthétique un peu schlag de la séquence qui les a fait connaître, Do U Mind? (Leave the Light On) est une petite pépite pop à l’ambiance sensuelle et embuée, dans laquelle les membres du quintet apparaissent à tour de rôle dans des pièces colorées avec des instruments aux allures alambiquées. Le top commentaire de la vidéo sur YouTube ? “Hell yeah, this is the kinda song you could eat rice cakes to“. La boucle est bouclée.

 

Moontype – About You

Le coup de foudre n’a pas uniquement lieu en amour ! On peut aussi se lier d’amitié avec une personne dès le premier regard. C’est que nous raconte avec nostalgie Margaret McCarthy, chanteuse et bassiste de Moontype, sur son dernier titre About You. Avec ses guitares entraînantes et sa rythmique enjouée, la musique retranscrit parfaitement l’effervescence et le magnétisme des premiers instants du coup de foudre amical. Voilà un titre solaire et rafraîchissant qui met du baume au cœur ! Le titre est accompagné d’une animation colorée et enfantine réalisée par l’artiste visuelle Ellie Tremayne. Le trio de Chicago a récemment annoncé la sortie de son premier album Bodies of Water, dont la sortie est prévue le 2 avril chez Born Yesterday Records.

 

Juan Wauters x Mac DeMarco – Real

Dans la famille des expatriés freak folk sur le sol américain, on connaît bien entendu tous le Canadien Mac DeMarco. On adore également le Philippin Eyedress.  Place désormais à Juan Wauters, le rey du lo-fi à la sauce uruguayenne. Juan Wauters, c’est aussi et surtout un personnage qu’on imagine aussi bien à cheval à travers les prairies qu’accoudé au bar d’une taqueria. Justement, en guise d’apéritif de son futur album Real Life Situations, Juan s’est associé à Mac pour une vidéo solaire et chaleureuse qui fait du bien au moral. À cheval, en minibike, en cabriolet ou en vélo au fond d’une piscine, l’essentiel pour les deux compères est le voyage qui les mène on ne sait où. Mac DeMarco oblige, la vidéo reste étrange. Pêle-mêle, on y voit Juan embrassant un cheval, un zoom sur une aisselle et une magnifique gamelle de Mac.  Real, c’est la bande-son à garder au chaud pour ses prochaines vacances.

 

MIKI Bangs – Supernova

Qu’est-ce qui fait le succès d’un pop song ? Un rythme entraînant ? Un riff de basse qui fait remuer les fesses ? Des lyrics enamourés ? MIKI Bangs (du groupe Bengale) réunit un peu de tout ça pour une véritable Supernova. Un résultat d’une efficacité diabolique, à envoyer dans l’espace pour flirter avec les aliens. Le morceau est par ailleurs brillamment mis en valeurs par les images psychédéliques de la jeune réalisatrice Anne-Lou Jones dans un tourbillon de sentiments d’amour, de quête, de désir et de confusion.

 

Folamour – Just Want Happiness

Le producteur français fraîchement signé chez Columbia annonçait un nouveau projet en grandes pompes depuis quelques temps maintenant. Et c’est une vraie claque qu’il nous offre, un virage à 180 degrés par rapport à ce qu’il a pu créer jusqu’ici. Passé maître dans l’art de faire danser les foules, il explore dans Just Want Happiness une autre facette de la musique. Avec des émotions différentes, un retour au calme et une déclinaison visuelle splendide. Le clip, réalisé par Vincent Desrousseaux (French 79, Kid Francescoli, Vincent Delerm…), est une sorte d’allégorie de la vie, d’un retour à la simplicité, de la recherche du bonheur. Ce bonheur que Folamour trouvera en s’effaçant dans l’eau d’un lac, au pied d’une montagne. Et que l’on trouvera en écoutant sa musique.

 

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