Les clips de la semaine #113
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Auteur·ice : Rédaction
14/03/2021

Les clips de la semaine #113

| Photo : Andrés Navarro Aguilera

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

Lido Pimienta – Coming Thru

Profusions de couleurs et de kitsch colombien pour le nouveau clip de Lido Pimienta. La chanteuse canadienne continue de célébrer son second album Miss Colombia, somptueux hommage à ses racines colombiennes et manifeste féministe et anti-raciste, nominé aux Grammy Awards de cette année. Coming Thru “parle de la survie, de décider quand partager et quand arrêter de partager, et de comprendre quand on est utilisé”. Le morceau, comme la majeure partie de l’album, est écrit, pensé et composé par cette autodidacte. C’est par un clip effervescent, réalisé par la réalisatrice mexicaine Orly Anan, que le titre gagne en intensité à travers des tableaux impeccables à la photographie aussi minutieuse qu’extravagante.

 

MOUTARDE & MIEL – L’oiseau de nuit

On continue avec ce qui pourrait presque être un spin-off de l’un des clips dont on vous a parlé récemment. On s’explique : le duo MOUTARDE & MIEL fait partie du collectif QuinzeQuinze qui a sorti il y a quelques semaines la magnifique vidéo aquatique de Bolero, et dont il s’est extrait pour révéler une nouvelle facette de sa propre histoire. Exit les aquariums et les étranges créatures qui les peuplent, c’est cette fois une femme-oiseau qui sonne le chant du cygne, quelque part dans les allées du bois de Vincennes, au rythme des douces textures qui accompagnent le coucher du soleil.

 

KLEIN – La Chanson de Lili

C’est une autre échappée en solitaire que celle de KLEIN, le nom de scène que s’est choisi Benjamin Porraz. Après avoir collaboré avec Clara Luciani, Theo Lawrence ou encore Julia Jean-Baptiste, l’artiste aux multiples casquettes a donné naissance à un premier album entièrement instrumental l’été dernier. Ce sont ces envolées planantes, baignées d’influences psychédéliques et de références à la musique des années 70 que l’on retrouve dans le clip de La Chanson de Lili, réalisé par Nevil Bernard tout en animations pastels, qui fait de ce voyage initiatique dans un désert aride un véritable moment de poésie et de contemplation.

 

MOXO – Relive ft. Mr Scotch

Après ces jolies escapades dans des contrées oniriques, c’est presque une incursion en club qu’on vous propose à l’heure où leur réouverture paraît encore bien lointaine. À la croisée d’influences aussi variées que peuvent l’être les œuvres d’Hans Zimmer ou de Moby, la musique Moxo concilie sens de la mélodie et goût prononcé pour le rythme afin d’offrir l’expérience d’une évasion totale et immédiate. Son nouveau clip, Relive, nous tire d’ailleurs de la torpeur dans laquelle nous sommes toutes et tous plongé·e·s depuis des mois pour nous permettre, enfin, de retrouver nos vies sous de meilleurs cieux.

 

Student Kay – Seul Tout

Seul tout, c’est la solitude maintenue par les liens du passé. L’espoir de vivre un bonheur présent, futur détaché des blessures de son histoire“. C’est par ces mots que Student Kay présente le nouveau clip d’un morceau évocateur, produit par P92 et réalisé par Psaume. Le jeune rappeur, lui-même issu d’une famille d’artistes, y apparaît dans un décor en clair-obscur, découpé entre les ombres et les éclats argentés de la piste. Une chouette manière de découvrir un nouveau talent aussi percutant par les mots que par sa manière de manier les images.

 

Bosco Rogers – Polar Moves

Le duo franco-anglais – composé de Barthélémy « Barth » Corbelet et de Delphinius « del » Vargas – reprend du service avec Polar Moves. Sorti le 12 mars dernier, Bosco Rogers revient quatre ans après leur album intitulé Post Exotic qui leur a fait gagner le “best new track of the week” du Guardian avec le titre The Middle. Ici, le groupe nous embarque sur la route des tournées (quand on pouvait encore en faire), nous offrant ainsi une multitude de paysages splendidement captés par Victor Unwin. Un joli retour pour le duo.

 

spill tab – PISTOLWHIP

Au beau milieu du désert californien, on fait la rencontre de spill tab. Une pépite franco-coréenne qui sortait en décembre dernier son premier EP Oatmilk. Un disque chanté en français et en anglais, et qui prouvait déjà toute la force alt-pop de cette nouvelle venue de la scène bedroom. Des rythmes lo-fi et une énergie fiévreuse, ce PISTOLWHIP est la porte d’entrée idéale dans le monde de l’autrice-compositrice. Un voyage tumultueux balancé entre une fibre électro efficace et des élans plus rocks opportuns. La dualité des sonorités retranscrit le message du morceau qui “parle du fait de traverser quelque chose qui fait vraiment mal, et de la dichotomie entre la colère et le fait d’être abattu·e et vulnérable”. Un sentiment qui se voit traduit par cette joyeuse cacophonie punk faite de cordes et de percussions distordues. Le clip, réalisé par son amie d’enfance Jade Sadler, dépeint un tableau vibrant d’une New Gen en plein bouillonnement.

 

Wildhart – His Arrows Won’t Hit Us

La parenthèse enchantée de la semaine est signée Wildhart, ce talentueux projet pop electronica suédois dont on était sans nouvelles depuis la sortie de l’excellent Caught in a Fisheye en 2018. Désormais en duo, Yvla Holmdhal au chant et Kiwi Berg aux synthés, renouent avec l’atmosphère éthérée et cosmique de leurs premiers disques avec une mélopée contemplative envoûtante, accompagnée d’un clip rêveur sur fond de partie de badminton réalisé par Tuva Björk. Aucune annonce n’a été faite pour le moment mais on espère que ce premier titre présage la sortie d’un nouvel opus du duo gotembourgeois.

 

Seleminga – Curvas Peligrosas (feat. Auno, Petite Pic, Lauriel)

Curvas Peligrosas signifie “courbes dangereuses” en espagnol – une mention figurant sur un panneau vu à Cuba au détour d’une marche. S’il signifie usuellement que la route devient dangereuse à partir de ce point, l’artiste franco-sénégalaise Seleminga y a vu un double sens frappant : celui des courbes féminines, elles aussi vues comme “dangereuses” en société. Issu d’un premier EP prévu pour le 26 mars prochain, le morceau évoque “le fléau qu’endure une femme en marchant simplement dans la rue”, pour reprendre les mots de l’artiste. Afin de mettre en chanson un ressenti et des expériences vécues, elle invite des ami·es hispaniques à s’exprimer au sujet du harcèlement de rue pluriel : sexiste, raciste, homophobe, et bien d’autres. Le résultat : une œuvre mystique et dure, aux accents électro percutants et alarmants. La réalisatrice Sofía Ayala donne au morceau une intensité supplémentaire grâce à des tableaux sombres mais poétiques. Une vraie claque.

 

cehryl – outside the party, inside the dream

Née à Hong Kong, cette nouvelle venue de la scène indie-pop s’est exilée à Los Angeles il y a quelques années pour aiguiser son univers musical. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien fait. Habité d’une aura céleste, ce morceau fait partie de son EP Time Machine à venir en avril prochain. Un instant suspendu, porté par des riffs acoustiques entremêlés, qui offrent aux doux timbre voilé de Cheryl Chow un écrin idéal pour briller. Dans la lumière de Slow Motion en 2019, son premier album prématuré à la fibre DYI tout de même remarquable, cehryl semble prête à dérober nos cœurs de ses mélodies délicatement ondulantes. Le clip est signé par le réalisateur chinois Ran Zhang et nous offre des séquences en plan carré pleines de nostalgie et d’intimité. Notre découverte douceur de la semaine.

 

pam risourié – So Be It, Eternity

On conclut ces découvertes musicales par un atterrissage tout en douceur avec pam risourié. So Be It, Eternity est une avant-première du disque éponyme qui déboulera sur nos ondes cet été. Si l’on connait surtout la formation parisienne pour son énergie certaine, cette fois-ci les guitares saturées et larsens divers se veulent d’une délicieuse douceur. Entre mélodies essentielles, rythme reposé et accords mélancoliques, So Be It, Eternity est un cocon idéal pour s’allonger et voir défiler les nuages. Comme la musique qui les accompagne, les images de Janne Kokkonen ont pour elles un onirisme qui apaise.  Plutôt qu’une histoire précise à raconter, elles proposent une ambiance dans laquelle le spectateur peut se perdre pour emprunter son propre voyage. La bande-son parfaite pour recharger les batteries en fin de semaine.

 

 

 

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