Les clips de la semaine #116
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Auteur·ice : Rédaction
04/04/2021

Les clips de la semaine #116

| Photo : Neelam Khan Vela

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

Drug Store Romeos – What’s On Your Mind

Après les excellents titres dream pop/electronica Jim Let’s Play ou Now You’re Moving, Drug Store Romeos poursuit son odyssée onirique avec l’annonce d’un premier album chez Fiction Records le 25 juin prochain. À cette occasion, le jeune trio britannique a récemment sorti un nouveau titre atmosphérique magnifiquement clippé. C’est le moment de plonger dans un merveilleux voyage d’émotions et de couleurs, où la voix cristalline de la chanteuse Sarah mélangée à des couches de synthés soyeux nous emmène aux confins du réel et de l’imaginaire. Un rêve éveillé aussi doux qu’une caresse et à consommer sans modération. 

 

Freddie Gibbs – Big Boss Rabbit

Mais qui arrêtera Freddie Gibbs ? Certainement pas nous vu la constance qualitative avec laquelle le bonhomme nous abreuve les oreilles. Une nomination aux Grammys, une version deluxe longue de 84 titres de l’excellent Piñata, un premier rôle au cinéma… Le rappeur de 38 ans est tout simplement omniprésent dans notre fil d’actualité. Et histoire de ne rien lâcher, Freddie nous offre ce qui semble être un nouvel extrait de ESGN2, suite directe de son premier album studio, apparemment prévue pour bientôt. Intitulé Big Boss Rabbit, ce titre est une masterclass d’egotrip comme on les aime. Et ce, dès les premières notes de l’intro qui reprend un discours d’un certain Mike Tyson – un mec pas vraiment réputé pour sa modestie. Ah, et on vous a dit que la production était un sample emprunté au morceau You’re Da Man de Nas ? Oui oui, le même Nas qui lui a volé la victoire aux Grammy awards cette année… Coïncidence ? On vous laisse en juger.

 

Crystal Murray – CREEPS (feat. Elheist)

La pépite soul (mais pas que !) made in Paris revient avec un nouveau titre à l’honneur des creeps, pour un tableau célébrant la diversité. Après nous avoir fait chalouper sur son Easy Like Before et voyager sur son tube Princess, Crystal Murray boucle déjà l’ère de son premier EP I Was Wrong pour nous séduire d’une toute nouvelle esthétique. CREEPS s’inscrit dans le projet Hotel Room Drama, faisant suite au malicieux Good Girl Gone Bad qu’elle partageait avec DIAN – la nouvelle pépite de chez Spin Desire, le label de Murray. On la découvre dans un monde moins innocent, teinté de couleurs sombres et pourpres, au cœur desquelles elle pose sa voix sur une prod généreusement trap. Un titre sur lequel s’invite la rappeuse Elheist et dont le clip est composé de différentes archives de sessions live intimistes de Crystal en France et au Portugal, le tout capturé par le réalisateur Guillaume Doubet.

 

Royal Blood – Limbo

Avec les deux premiers extraits partagés (Trouble’s Coming et Typhoons), le duo britannique Royal Blood a créé la surprise avec un retour nettement moins vénère que leur discographie passée, et résolument plus dansant. Un tournant qui se concrétise avec ce Limbo, véritable décharge d’énergie qui s’articule autour du thème de la folie qui nous pend au nez, et que les deux rockeurs transforment ici en hymne galvanisante. Si les éclats francs et bruts de guitare électrique si propres à leur univers se retrouvent sur le morceau, on décèle également une atmosphère électronique. Un esprit proche des Justice ou des regrettés Daft Punk, auxquels l’hommage passe même par le visuel. Deux gangs de motard·es casqué·es s’y affrontent dans des plans léchés, avant de se rencontrer pour un dance-off déjanté sur l’excellent bridge de 2:25Fast & Furious rencontre Step Up, et on adore. L’album Typhoons sera disponible le 30 avril.

 

Fousheé – gold fronts (feat. Lil Wayne)

Elle s’amuse à la frontière des genres et brille sur chacune de ses apparitions : la sensation Fousheé (dites fou-shay) revient sur un featuring avec la légende Lil Wayne. Rien que ça. La native de Harlem avait déjà fait parler d’elle suite à son tube deep end, rapidement devenu un phénomène viral sur TikTok. S’ensuivirent une poignée de singles moins remarqués (mais qui en valent tout autant le détour) avant ce délicat gold fronts. Une ode à la résilience, et à la détermination de tenir bon face aux obstacles de la vie. Une trame universelle, quelque peu bateau, dans laquelle chacun·e pourra puiser de la force. Le clip, réalisé par le tandem Edgar Esteves et Jon Primo, offre à voir des tableaux au grain léché, en s’amusant notamment avec l’effet Dolly Shot popularisé par le mythique réalisateur Spike Lee.

 

Corentin Ollivier – Exhale

Pour les initié·es : adieu Faroe, et bonjour à Corentin Ollivier, qui honore désormais son projet personnel de son vrai nom. Si son visage vous est familier, ce n’est pas un hasard : Concrete Knives et Samba de la Muerte font partie des formations dans lesquelles nous avons déjà pu le croiser. Exhale, douceur inattendue de notre semaine, s’accompagne d’un clip tout en délicatesse, qui donnerait presque envie de revenir en hiver, et renfiler un pull chaud en regardant la neige tomber par la fenêtre, si ce n’est ce final appelant aux beaux jours les pieds dans l’herbe. Avec beaucoup d’élégance, Corentin Ollivier s’aventure ici sur des terrains moins électroniques que les précédents, et y excelle tout autant.

 

Mansfield.TYA x Odezenne – Une danse de mauvais goût

On l’a aimé, cet album de Mansfield.TYA ! Sorti en février dernier, Monument Ordinaire n’a pas quitté nos playlists et nous offre toujours les mêmes émotions qu’à la première écoute. Et tout particulièrement ce somptueux Une danse de mauvais goût, sur lequel s’invitait Alix, du groupe Odezenne, aux côtés de Rebeka Warrior – Julia Lanoë à la ville. Les deux lyricistes dressaient alors un hommage vibrant à leurs proches disparu·es. Un pur bijou épuré à la textuelle poétique et frissonnante, défini comme un “songe commun dans lequel Julia et Alix sont parachutés pour faire leur deuil.” L’ensemble se voit sublimé à travers un visuel énigmatique et une poésie particulière signé par Alix lui-même et de son fidèle collaborateur de toujours Romain Winkler

 

Sons of Kemet – Hustle (feat. Kojey Radical)

Dans la lumière de trois premiers disques révolutionnaires pour le jazz britannique, les Sons of Kemet sont de retour avec un nouvel album Black To The Future, prévu pour le 14 mai prochain. Et à en croire ce premier extrait Hustle, le jazz astral du band mené par Shabaka Hutchings n’a pas perdu une once de son effervescence, et l’esprit militant de leur musique est resté aussi présent que sur leur vibrant Your Queen Is A Reptile de 2018. Un premier titre que des cuivres costauds viennent scander tandis que les vers de Kojey Radical et le timbre voilé de Lianne La Havas se donnent la réplique. Accompagnant le titre, on retrouve un clip fort qui vient célébrer tout en métaphores une certaine forme de dualité, intimement liée à la célébration de la Black History qui transcendera ce quatrième album. Des tableaux léchés signés de la réalisatrice Ashleigh Jadee et qui nous rappellent l’imbroglio synchronique des corps en mouvement du visuel de In The Castle Of My Skin six ans plus tôt.

 

Foster the People – Lamb’s Wool

Le groupe de rock indé délivre enfin le clip de Lamb’s Wool, titre extrait de leur EP In The Darkest Of Nights, Let The Birds Sing, sorti en décembre 2020. Foster The People nous offre ici une vidéo digne d’un trip sous acides aux couleurs chatoyantes (dans le même registre que King Gizzard pour If Not Now, Then When?), très bien réalisée par Thomas Jarett, racontant pourtant l’amour. Il s’agit d’un reflet parfait de l’univers psyché dans lequel nous plonge la formation californienne avec ce très bon single.

 

LUHA – Childhood

Originaire de Saint-Nazaire, mais dont les premiers émois musicaux se sont faits de l’autre côté de la Manche, LUHA est notre découverte de la semaine. De sa dream-pop tendre et teintée de touches électroniques, elle scintillait récemment sur un premier EP intitulé Is It Today or Tomorrow que l’on vous conseille vivement. Il y a indéniablement un esprit groovy et dreamy dans l’univers de LUHA, mais c’est surtout sa fibre nostalgique qui nous gagne. Un sentiment qui se fond parfaitement dans Childhood, une ode au passé et à l’insouciance portée par un irrésistible zeste funky et chaloupant. Le long des rues du 18ème arrondissement, voilà qu’elle offre un tableau opportun d’errance et de rêverie. L’instant évasion de votre semaine confinée.

 

Blood Cultures – Set it on Fire

Indie but make it horror. Les mystérieux membres cagoulés du groupe Blood Cultures dévoilent cette semaine le morceau Set it on Fire. Un petit bijou lo-fi et indie comme on les aime, et qui se voit illustré par un clip des plus dérangeants. Tout droit sorti de l’imaginaire loufoque du réalisateur Charlie Denis, le visuel nous plonge dans des séquences VHS articulées autour d’une relation père-fils gorgée de masculinité toxique. Le tout enrobé dans l’univers horrifique d’un Sinister ou d’un Massacre à la tronçonneuse. L’ambiance. Le troisième album des Blood Cultures sera intitulé LUNO et paraîtra le 28 mai prochain.

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