Les clips de la semaine #119
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Auteur·ice : Rédaction
25/04/2021

Les clips de la semaine #119

| Photo : Raphael Stora

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

Bonnie Banane – Cha-Cha-Cha

Quatrième vidéo autour de l’album Sexy Planet pour l’ovni du R’n’B francophone, Bonnie Banane. Après La Lune & Le Soleil, Flash et Intuition, elle s’attaque à Cha-Cha-Cha, le son dansant, notamment produit par Ponko & Prinzly (Damso, Hamza…). Elle ouvre le clip sur un long plan séquence où on la voit danser pour séduire l’homme stoïque en face d’elle. On ne sait pas pourquoi, mais l’idée nous rappelle directement ce petit oiseau de Nouvelle-Guinée, le paradisier, qui danse autour des femelles pour les séduire. Blague à part, la vidéo est armée d’une sensualité évidente et à la fois parfaitement calibrée, le tout mené par le réalisateur Raphael Stora. L’économie de plans (seulement cinq) fait sens dans l’histoire racontée et ajoute une tension constante tout au long de la vidéo, sublimée par la performance de la chanteuse. 

 

Nicolas Dax – Ballade au clair de lune

Souvenez-vous : il y a quelques temps, on vous avait fait découvrir Nicolas Dax et son univers envoûtant, partagé entre répertoire pop et influences baroques. Cette semaine, le jeune artiste a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui avec un nouveau clip pour le morceau Ballade au clair de lune, qui figure sur son premier EP. On l’y retrouve, changé en personnage d’animation, en goguette dans un décor qu’on imagine tout à la fois inspiré de la poésie de Jean Cocteau et de la folie de Tim Burton. Une petite bulle de douceur signée Théo Malet, à la réalisation du clip, dans laquelle on s’abandonne les yeux fermés.

 

Caroline Alves – Dizzy

Après deux années intenses passées à travailler dans l’ombre, Caroline Alves a dévoilé à l’automne dernier un premier album empreint de sensualité dans lequel elle explore essentiellement le thème de la vie nocturne. La jeune artiste suisse aux origines brésiliennes a dévoilé cette semaine le clip de Dizzy, l’un des 9 morceaux qui composent Moonlight, son premier long format. La vidéo réalisée par Duchieudav illustre à merveille ces moments où les nuits de fête prennent soudain un tour mélancolique en mettant en scène une personne qui s’aventure dans un club vide. Un clin d’œil amusant à la situation actuelle, dans lequel on a également envie de lire la promesse de jours meilleurs.

 

Polycool – I’ve Got Friends

Le génial combo parisien Polycool revient pour une nouvelle aventure. Cette fois, le quatuor parisien s’offre une parenthèse inhabituelle avec un mini-album composé de démos écrites entre 2014 et 2019 dans une démarche d’écriture automatique et de recherche musicale. Le résultat ? Sept morceaux jugés trop expérimentaux pour être intégrés à leur dernier album et qui vivent désormais leur propre vie dans la compilation sortie sous le nom de Lemon Tape la semaine dernière. Comme une évidence, c’est dans un format particulier, celui de la VHS, qu’a été filmé le premier clip extrait de cette série, I’ve Got Friends, réalisé par le cinéaste Clément Métayer.

 

Felixita – J’aime les gars

Après Nunuages et BelleFelixita continue de dévoiler son univers haut en couleurs avec l’enjoué J’aime les gars. Pour l’occasion, elle détourne le mythique J’aime les filles de Jacques Dutronc pour une version malicieuse. Sur le ton de la comédie onirique, elle y propose une érotisation du masculin tout en légèreté. Une pop-trap efficace en tout point, qui renforce la plume espiègle de l’autrice-compositrice, déjà très habile des mots sur ses deux premiers titres. Le clip retranspose cette satire du masculin avec finesse, autour du champ visuel du monde du football. Gros kicks dans des balles testiculaires inclus.

 

Poolside – I Feel High (with L’Impératrice)

Les vibrations d’été emplissent instantanément l’air dès les premières notes aussi dorées que le soleil californien dont Poolside arrose le globe. À l’heure où les dirigeant.e.s français.es se baignent avec une autosatisfaction confondante dans une politique anti-drogue archaïque et répressive, les cools kids de Los Angeles fêtent le 4/20 en musique. Basse grasse et profonde, riff de guitare désertique et vocalises ensoleillées illuminent notre journée et réchauffent nos cœurs. Les images old-school de Bill Heffley mélangent souvenirs psychédéliques et roulage de spliffs en face de l’océan Pacifique pour finir de colorer nos fins d’après-midi. Le temps que les journées finissent de s’allonger et que l’on puisse de nouveau mettre nos pieds dans l’eau à 20h30.

 

Eels – Earth to Dora

Cette semaine on célébrait la Terre, et les artistes en ont fait de même ! Six mois après la sortie de son treizième album, Eels nous offre un magnifique clip en stop-motion aux allures de conte pour son titre Earth to Dora qui en est extrait. Dans la vidéo, marionnettes et peintures tourbillonnent avec poésie dans un décor surréaliste au rythme d’une ballade folk-pop douce et intimiste. Dora s’ennuie sur la Lune, heureusement, “E” (Mark Oliver Everett) va la convaincre de le rejoindre sur la Terre, car il a besoin d’une muse. Un bel hommage à notre très chère planète, qui se regarde avec délectation.

 

Rachel Chinouriri – Plain Jane

Plongée immersive dans les ondes expérimentales de Rachel Chinouriri. À la petite vingtaine seulement, la Britannique dégaine déjà un premier EP qui défie bien des marqueurs de la musique mainstream actuelle, pour proposer une couleur singulière, teintée d’influences diverses mais portée par une identité déjà bien affirmée. Four In Winter, son premier opus, vous transportera autant qu’il vous déstabilisera. À l’image de ce Plain Janeune œuvre éthérée et déstructurée, sans véritable refrain, et qui offre une expérience unique. Son clip, sombre et inquiétant, semble s’inspirer de l’univers du film Us de Jordan Peele, et qui questionnait nos identités, nos dualités et les parts d’ombre enfouies en nous.

 

Deb Never – Sorry

Après Someone Else en janvier dernier, l’Américaine Deb Never continue de teaser ce qui semble composer son premier album. Si elle nous avait comblé les oreilles entre-temps avec des apparitions remarquées aux côtés des sensations slowthai ou Lava La Rue, il nous tardait de réentendre la pop alternative de cette prodige en pleine ascension nous caresser les tympans. Sorry est une ode froide et forte à l’empouvoirement et notamment à cette capacité de ne pas s’excuser. Oui oui, vous qui nous lisez, arrêtez de vous excuser sans cesse ! Pour l’occasion, Deb Never met les petits plats dans les grands et nous sert un remarquable court-métrage à la pellicule, réalisé par Justin Tyler Close.

 

YADAM – Nada Es Seguro

Le jeune artiste vénézuélien YADAM poursuit sa route avec le clip de Nada Es Seguro, qu’il a dévoilé cette semaine. Toujours aussi touchant dans sa manière de chanter et d’évoquer son parcours, marqué par les épreuves infligées par la société aux personnes issues de l’immigration et aux personnes de la communauté LGBTQIA+, YADAM s’est construit sa propre SAFEPLACE dans un EP paru l’année dernière et dont il proposera une Safer Edition en mai prochain. C’est donc tout naturellement qu’il s’est rapproché de l’artiste argentine Julieta Fernandez, fière représentante de la communauté transgenre, pour la réalisation de ce clip en 3D et qui explore la peur de la séparation, de la perte soudaine d’un être cher.

 

Hania Rani – Soleil Pâle

C’est simple : dès qu’on voit Hania RaniNeels Castillon dans nos suggestions, on clique et on frissonne. Le tandem prolifique entre la pianiste et le réalisateur nous a déjà offert pas mal de sensations et d’émotions, notamment l’inoubliable F Major tourné dans le désert islandais. Pour le prochain projet de la compositrice, intitulé Music For Film And Theatre et attendu pour juin prochain, le duo se retrouve pour donner vie au morceau Soleil Pâle. Un poème corporel, basé sur l’improvisation et la spontanéité et mené par le duo de danse Alt Take. Un titre qui exprime “le désir de revenir à la joie d’observer le “ici et maintenant”, sans faire de plan sur la comète. La musique, la danse et l’image expriment cet instant fugace qui ne peut être répété, né de la confiance, du mouvement et de l’intuition.”

 

Jullian Muller & MRD – Fall In Love

Tout d’abord Jullian Muller, l’une des têtes de pont de la nouvelle vague européenne hard-techno version trancy ultra dansante. Puis MRD, l’un des représentants les plus en vue d’une techno rétro et sentimentale qui bouleverse les puristes d’une musique de club sombre et austère. Fall In Love, la fusion des deux maestro, déborde de synthétiseurs aussi kitchs que jouissifs et de kick gras pour six minutes de transe à faire vibrer aussi bien les portes des warehouses des zones industrielles que les pieds et les cœurs d’une foule explosive en plein soleil de milieu d’après-midi. Assumant pleinement le penchant euro-dance et la simplicité candide de leur musique, les musiciens se libèrent de tout carcan et écartent sans y prêter gare les critiques méprisantes d’une intelligentsia fourvoyée. L’énergie naïve et innocente insuffle une force éclatante à la mélancolie, lui permet de franchir sans effort nos hésitations pour déverser sa fougue brûlante dans nos corps. Et oublier pour quelques instants l’effondrement du monde et des rêves.

 

Clio, Iggy Pop – L’appartement

Quarante ans d’écart, deux mondes et un océan. Pourtant, Clio et Iggy partagent L’appartement. Un après-midi reclus, l’eau flirte avec le carreau. Le temps est gris, le temps s’écrit. Silhouettes cernées de noir et blanc, iels chantent les couleurs. En français, iels chantent l’amour, captif dans ce poème, ce tableau ou ses fleurs. Elle prend la voix du haut, lui celle du bas. Le contraste est beau. Le contraste est grand. Saisissant. Glissé entre les dix espoirs désespoirs contant l’amour las, L’appartement fige l’un de ceux que Clio nourrit de peu. Un regard, un piano, quelques mots, en duo. Depuis ce 23, il nous a ouvert sa porte, troisième ruelle, boulevard de L’amour hélas.

 

Gaétan Nonchalant – Les Légumes

De l’eau et des légumes. Un câlin et un chien. Gaétan Nonchalant et le soleil. Autant d’associations évidentes qui sont mises en avant dans le dernier clip de Gaétan Nonchalant. On y retrouve notre vaillant zouave au milieu des buildings de la Défense, cherchant tant bien que mal à y apporter de la vie avec son arrosoir. Grand bien lui en fasse, il finira par retrouver la sacro-sainte verdure à la fin du film de Léo Schrepel. Instables et poétiques, les images se marient à la perfection avec cette nouvelle ballade bienveillante. Souriez, c’est dimanche et la vie est douce.

 

Tiste Cool – L’amour en Pyjama

C’est décidément une belle semaine pour les crooners chevelus au soleil. Après Gaétan Nonchalant, voici Tiste Cool ! Si Sébastien Tellier avait L’Amour et la Violence, ce plus jeune barbu voit plutôt L’amour en Pyjama. Tout en douceur, les mots nous narrent la sempiternelle histoire d’une idylle qui se termine au moment où les différences qui attirent finissent par repousser.  “Je te parlais végétalisme, t’étais branchée corrida“. Entre premier et second degré, la caméra d’Augustin Lacape suit la rockstar désemparée qui cherche à continuer de vivre pour oublier sa peine en chantant, que ce soit au supermarché ou dans une école primaire. Atypique, beau, nostalgique, qui finit par casser : finalement, l’amour n’est-il pas une Peugeot 205 ?

 

LION BABE – Frida Kahlo

Alerte coups de soleil : le nouveau morceau du duo LION BABE va vous faire transpirer. Pour annoncer leur nouvel album à venir, la paire new-yorkaise dégaine Frida Kahloun manifeste funk-électro qui rend hommage à l’un des esprits les plus créatifs de l’histoire de l’art. Jillian Hervey, frontwoman du groupe, confie : “C’est une chanson qui rend hommage à l’esprit de Frida Kahlo. Son art et sa créativité ont contribué à nourrir sa douleur. C’est une célébration de son authenticité sans peur.” Réalisé par LION BABE elleux-mêmes ainsi que par la réalisatrice Charlotte Scalpari, le clip fait s’enfiler les tableaux colorés et lumineux et honore l’univers visuel futuriste et ultra-léché amorcé sur leur dernier album Cosmic Wind en 2019.

 

Johnny Mafia – Trevor Philippe

Plan séquence chez les rednecks ! Johnny Mafia signe leur retour avec Trevor Philippe, une ode au meilleur personnage de GTA. Bonhomme colérique, immoral, mais diablement drôle, la star du jeu vidéo est à l’image de ce clip : déjanté et loufoque. Armes à feu, pêche, moto, barbecue ou baby-foot, le quatuor nous emmène dans un décor digne du fin fond de l’Arkansas. S’ils gardent leurs racines garage-punk, les quatre lascars s’inspirent désormais des guitares épaisses et refrains pop de l’americana. De quoi attiser les attentes d’ici le 21 mai, date de sortie de leur nouveau disque Sentimental.

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