| Photo : Clément Dezelus
Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.
Kimberose – Sober
Kimberose, c’est la voix R’n’B/soul qu’on attendait sur la scène française. C’est aussi la sensibilité, l’émotion et la sincérité d’une femme de son époque qui nous raconte en chanson son chemin vers la lumière et l’indépendance. C’est d’ailleurs le thème central de Sober, issu de son second album Out sorti en janvier dernier, et qui relate l’accession à la liberté après s’être enfin déchargé·e d’un élément nocif à notre bien-être. Le récit empli de résilience d’une femme forte et indépendante. Le clip accompagnant la sortie est un condensé de légèreté et de lumière, aux teintes rosées délicates et léchées. La réalisation est signée Clément Dezelus tandis que la photographie saisissante est confiée au DOP James Coote. Indéniablement votre juste dose de bonnes ondes de la semaine.
Tim Dup – Juste pour te plaire
Après une lyric video placée sous le signe de l’allégresse au cœur des couleurs du sud méditerranéen, Tim Dup offre à son titre Juste pour te plaire un nouveau tableau des plus tordants. Vous êtes chaleureusement convié·es au mariage de Pauline et Thomas, à travers une petite caméra VHS prête à vous plonger dans l’euphorie de ce jour heureux. C’était sans compter sur le personnage joué par le chanteur, imbibé de quelques verres de trop, qui s’apprête à sombrer dans la folie, le cœur tourmenté par la mariée du jour. Une histoire cocasse, mise en images de façon ludique sous l’objectif d’Hugo Pillard, collaborateur pérenne de Tim Dup – 19 clips et 1 docu ensemble, rien que ça ! Le morceau annonce également l’arrivée d’un troisième album, La course folle, attendu pour le 11 juin prochain. En attendant, on vous conseille vivement son précédent opus duquel on ne s’est toujours pas vraiment remis·es.
Ashnikko – Slumber Party (feat. Princess Nokia)
Avec sa mixtape DEMIDEVIL en janvier dernier, l’Américaine s’offrait une entrée remarquée dans le paysage musical. Des invitées d’exception (Kelis ou Grimes, rien que ça), des sonorités acidulées à l’excès et une esthétique d’un autre monde : le phénomène Ashnikko a frappé quand personne ne s’attendait à laisser une gladiatrice kawaii aux cheveux bleu électrique infiltrer sa playlist. Sur Slumber Party, en featuring avec la prolifique Princess Nokia, elle délivre un bop saisissant et sexy qu’elle dédie à “une meuf sur qui elle a eu un crush.” Le clip plonge les deux artistes dans des tableaux crépusculaires à la fibre fantaisiste finement exécutée et aux costumes moyenâgeux mais futuristes. World of Zelda but make it bitchy.
TORRES – Don’t Go Puttin Wishes in My Head
She’s back. Déjà. Après nous avoir caressé les ventricules de son bijou Three Futures en 2017 avant de réitérer avec son Silver Tongue l’an passé, la prolifique TORRES reprend du service. Son nouvel album Thirstier sortira le 30 juillet prochain et comportera des titres aux noms méga cool, du genre Hug From A Dinosaur. Pour annoncer cette épiphanie musicale, elle balançait cette semaine le premier single de cette nouvelle galette, Don’t Go Puttin Wishes in My Head. Son “moment country-star” comme elle le dit, et qui dévoile le tournant plus énergique et lumineux qu’elle souhaite emprunter sur cette nouvelle ère. Réalisé par ses soins, le clip façon DIY nous plonge dans l’intimité cocooning qu’elle partage avec sa compagne. Et, honnêtement, il n’en faut pas plus pour nous combler de joie. Vivement la suite.
Sylvan Esso – Numb
Partagé en septembre dernier, l’album Free Love du duo américain Sylvan Esso est un de nos indispensables de cette année confinée. Un disque truffé d’odes synth-pop taillées pour les danses solitaires entre les murs de sa chambre, les yeux fermés et les bras en l’air sur l’onirique Rooftop Dancing ou sur ce syncopé Numb. C’est pour ce dernier que le tandem dégainait cette semaine un clip classe et sophistiqué. Deux adjectifs qu’on n’attribuerait pas forcément au groupe, plutôt réputé pour son esthétique indie et épurée, et qui se dévoile ici hors de sa zone de confort. Réalisé par Amalia Meath, frontwoman du band qui fait ici ses débuts derrière la caméra, le clip nous plonge dans un ballet corporel percutant, en parfaite harmonie avec les loops électro du morceau. L’occasion pour Sylvan Esso d’annoncer leur tournée US, histoire d’enfin partager cet album sur scène. Un détour en Europe, s’il vous plaît.
Jenevieve – Eternal
On l’avoue : on est totalement passé·e à côté de ce nouveau phénomène R’n’B. Son morceau Baby Powder, dévoilé l’an passé, comptabilise déjà plus de 11 millions de vues sur YouTube, et pourtant nos oreilles ne s’étaient encore jamais posées sur cette voix voilée et ce flow envoûtant. C’est désormais chose faite, et c’est la vraie bonne nouvelle de cette semaine. Quand on profite d’un tel succès avec son précédent single, on se doit d’en sortir un autre à la hauteur. Eternal semble continuer d’esquisser l’univers de cette nouvelle venue de la scène californienne. Dreamy et porté par une trap légère, le morceau offre au grain de Jenevieve de la place pour briller, et les marqueurs d’un R’n’B plutôt classique s’y retrouvent élégamment disposés. Le clip, réalisé par David Camarena, est partagé entre les couleurs de tableaux fleuris et le crépuscule des toits nocturnes de Los Angeles, contribuant subtilement à l’esprit aérien du morceau.
Leon Bridges – Motorbike
Bonne nouvelle : on va enfin avoir droit à un nouveau long-format solo de la part de Leon Bridges. Il faut dire que notre crooner préféré n’a jamais vraiment quitté nos playlists, qu’il soit question d’un featuring avec John Mayer, Noah Cyrus ou bien de son lumineux EP 4-titres en équipe avec Khruangbin l’an passé. Après ses albums Coming Home et Good Thing, c’est Gold-Digger Sounds, un 11 titres prévu pour le 23 juillet prochain, qui s’assurera d’explorer davantage la musique de Leon Bridges. Si on en connaît déjà le délicat et engagé Sweeter, partagé avec le multi-instrumentiste jazz Terrace Martin, voilà que se dévoile un nouvel extrait à la fibre plus groovy, et dont la sensualité des “On the back of my motorbike” va vous faire vaciller. Pour accompagner cette sortie, c’est dans un clip à la pellicule alléchante, signé Anderson.Paak, que Bridges raconte l’évasion et l’amour dans une trame à la Bonnie and Clyde. Welcome back, king.
Horsey ft. King Krule – Seahorse
King Krule aka Archy Marshall est de retour en featuring avec Horsey, sur un titre tout doux. Changement d’ambiance pour le groupe londonien Horsey, qui avait plutôt l’habitude de nous faire secouer la tête avec entre autres l’excellent Bread & Butter. Ici, c’est la rencontre entre deux univers, pourtant pas si éloignés, qui nous offre délicatesse et sérénité. Le tout accompagné d’un clip animé, en noir et blanc, brillamment réalisé par Jack Marshall, frère d’Archy. De quoi bercer nos oreilles de la voix grave si particulière de King Krule, idéal pour cette fin de semaine pluvieuse.
Tapeworms – Magic Pierrot
Pépite bonus de l’édition japonaise du LP Funtastic sorti en septembre (chroniqué ici), Magic Pierrot passe aujourd’hui de l’ombre à la lumière avec sa sortie officielle ! C’est frais, ça pétille ! Avec une rythmique enjouée et des synthés J-pop tourbillonnants, la petite bande de Tapeworms nous montre une nouvelle fois qu’elle maîtrise parfaitement la recette pour mettre de la chaleur dans nos cœurs. Le clip, aussi guilleret que les sonorités, nous invite à suivre les pérégrinations insouciantes de Margot (la chanteuse), à vélo, au restaurant, en compagnie de ses deux amis en peluche ; une référence à la quiétude de son voyage au Japon au Printemps 2020, en contraste avec la situation de la France frappée à l’époque de plein fouet par un virus qu’on connaît bien.
Helvetia – Rocks On The Ramp
Figure du rock alternatif américain, Jason Albertini n’est autre que l’un des membres fondateurs de Duster, rien que ça ! En parallèle, il a monté son excellent projet solo Helvetia avec lequel il s’apprête à sortir un dixième album intitulé Essential Aliens (Joyful Noise Records). Composé au beau milieu de la pandémie, Jason y décrit le sentiment de folie ressenti pendant cette période marquée par la monotonie ambiante et l’isolement. Deuxième extrait de l’album, Rocks On The Ramp séduit par son côté dépouillé avec sa batterie constante et son chant presque murmuré ; une déclaration intime et poignante d’une période sans fin, pendant laquelle l’artiste aura révélé toute sa créativité.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
