Les clips de la semaine #123
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Auteur·ice : Rédaction
23/05/2021

Les clips de la semaine #123

| Photo : Vickie Cherie

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

Alex Van Pelt – BROKEN HEART

Deux ans après la sortie de Tum Tum, un premier album en forme de manifeste de l’amour numérique, Alex Van Pelt fait son retour avec BROKEN HEART, un titre qui porte toujours en lui cette forme d’élégante nostalgie qui fait sa marque de fabrique. La vidéo réalisée par Victoria Hespel (The Pirouettes) met en scène le jeune artiste errant dans le tumulte d’une jungle urbaine, porté par le seul poids de ses sentiments, au son d’un refrain qui évoque l’absence de l’être aimé.

 

Irène Drésel – Bienvenue

Cette semaine, c’est Irène Drésel qui vous souhaite la Bienvenue dans notre sélection hebdomadaire des meilleurs clips. Son nouveau titre, qui est également l’introduction de son prochain album, KINKY DOGMA, dont la sortie est prévue au mois de juin prochain, trouve à merveille son incarnation dans cette nouvelle vidéo réalisée par Gilles Degivry et Mikael Benard. L’ambassadrice de la techno sensuelle et scintillante y incarne une étonnante cartomancienne, vêtue de son éternel peignoir de velours, dans un jeu de pistes et d’indices qui fourmille de références à ce nouveau disque. Un premier pas dans cette nouvelle aventure à venir, dans laquelle on attend de se plonger avec délectation.

 

black midi – Chondromalacia Patella

black midi semble avoir trouvé sa formule magique. Un stop and go incessant que l’on retrouvait déjà sur John L et Slow (Loud), une alternance entre vacarmes magnifiques et trêves époustouflantes. Mais le groupe l’applique avec une telle virtuosité que l’on ne peut pas leur en vouloir. La précision des arrangements et la maîtrise de la tension sont telles que si elles nous ravissent, on se demande si tant de talent concentré en quelques minutes ne va  pas dissuader de jeunes groupes de se lancer à leur poursuite. Au milieu de la tempête black midi, perdu dans le clip sous speed de Vilhjálmur Yngvi Hjálmarsson, il ne reste plus qu’une seule solution : accepter la dérive et offrir notre vie à l’ouragan. Et si l’on est chanceux·ses, on ne finira qu’avec une légère douleur au genou. Un bien maigre tribut pour avoir sacrifié notre corps et vendu notre âme pour quelques minutes de magie.

 

Tobe Nwigwe – Fye Fye (feat. Fat Nwigwe)

À l’instant où Tobe Nwigwe racle sa gorge, une chose devient certaine : le suite s’annonce percutante. Et le mot est faible. On le découvrait en 2019 dans un NPR Tiny Desk remarquable, et l’artiste est depuis resté dans notre collimateur, pour le plaisir de nos oreilles. Le rappeur américano-nigérian originaire de Houston revient cette semaine avec un titre affolant, qui rassemble tant son verbe distingué que sa fièvre pétulante. Un morceau qui s’accompagne d’un visuel à l’esprit communautaire célébrant la culture noire et dont l’esthétique mentholée semble résulter d’un savant mélange de ce que Childish GambinoKendrick Lamar et Beyoncé ont pu proposer de meilleur ces dernières années. Cerise sur le gâteau : après s’être entouré de pointures telles que D SmokeEARTHGANG ou DUCKWRTH sur son album Cincoriginals, c’est ici sa femme Fat Nigwe qui l’accompagne avec un couplet incandescent au phrasé incisif. Galvanisant en tout point.

 

Febueder – May Sun

Febueder trace sa route, sourd aux appels de la gloire, aveugle aux lumières des projecteurs, indifférent aux tentations du milieu. Le duo anglais préfère s’aventurer sur ses propres chemins de traverses et nous entraîner à leur suite. Avec adresse les musiciens illuminent le sentier de leurs voix d’or et galvanisent nos ardeurs à les suivre au milieu des percussions aussi cahoteuses qu’irrésistibles. Au rythme enjoué du soleil de mai et à travers les images légères de Samuel Keysell, les fleurs nous entourent, les couleurs nous renversent, la nature retrouve sa place et la musique de Febueder nous submerge.

 

Ottis Cœur – Je marche derrière toi

Attention : avalanche de cœurs à venir, on vous aura prévenus. À grands coups de guitares et chœurs libérateurs, le duo féminin d’Ottis Cœur vise incroyablement juste et frappe en pleine poitrine avec un premier titre à l’énergie sensible et palpitante. Dans Je marche derrière toi, Camille et Margaux ont beau parler des hommes qui brisent les cœurs, il suffit d’aller jusqu’au bout du clip pour s’assurer qu’aucun chagrin d’amour ne les arrêtera. À les voir rire ainsi à pleines dents, on devine que l’envie de vivre les enflamme, ce qu’elles chantent à merveille de leurs deux voix entremêlées. Et contagieuse est l’euphorie, quand se faire jeter des cœurs et des fleurs au visage rend la mise en images si addictive. À nos yeux, nul besoin d’attendre la suite, Ottis Cœur a déjà gagné nos oreilles et nos cœurs.

 

BLACK BONES – I WANT TO SLEEP

À l’avant-garde de cette scène pop française qui multiplie les incursions dans les genres et les disciplines, BLACK BONES fait figure de porte-étendard par sa créativité et son originalité. Cette semaine, le collectif emmené par Anthonin Ternant a poursuivi sa DEAD SONG SERIE, une playlist YouTube alimentée tous les mois par un ou deux nouveaux titres clippés qui ne figurent nulle part ailleurs. I WANT TO SLEEP est le dernier né de cette étonnante collection et se présente sous la forme d’une déambulation fantomatique qu’on vous laisse découvrir sans plus tarder.

 

Tirzah – Sink In

La sortie de Send Me en avril dernier nous rappelait une chose : la Londonienne Tirzah nous avait beaucoup trop manqué. Et ce second single enfonce le clou à nouveau, pour notre plus grand plaisir. Trois ans après son acclamé debut album Devotion, la recette atmosphérique et dreamy de la cantatrice alt-pop fait toujours mouche. Davantage axés sur la puissance des percussions, ces deux premiers singles nous démontrent déjà les jolies promesses que tient cet album sophomore. Sink In est le fruit d’une collaboration avec ses proches collaborateur·rices Mica Levi et Coby Sey, et nous transporte au gré de notes de piano modulées et de la voix envoûtante de Tirzah. Le clip crépusculaire est signé Leah Walker et met en scène un tandem de chorégraphes s’adonnant à un ballet magnétique les pieds dans l’eau.

 

We Hate You Please Die – Barney

Trois ans après la sortie d’un premier album Kids Are Lo-Fi le quatuor rouennais lâche Barney, nouvel extrait de Can’t Wait To Be Fine, leur prochain album à paraître le 18 juin prochain. Pour illustrer ce nouveau brûlot garage-punk, We Hate You Please Die a fait appel à Margaux Jaudinaud, artiste aux multiples talents, qui, à partir de quelques anecdotes du groupe, a créé un véritable dessin animé à leur image. On y aperçoit entre autres les excellents Johnny Mafia, Th Da Freak ou encore Johnnie Carwash. Un clip très réussi qui donne une belle illustration du rock brut des kids de We Hate You Please Die.

 

Bleachers – Stop Making This Hurt

Après avoir rendu possibles la plupart de nos albums préférés de ces dernières années (Norman Fucking Rockwell de Lana Del Rey ou Melodrama de Lorde, pour ne citer que ceux-ci), Jack Antonoff reprend du service au sein de son projet Bleachers, balance un single et annonce un album. Tout ça. Take the Sadness Out of Saturday Night sera le troisième album de l’auteur-compositeur-producteur, faisant suite à Gone Now paru en 2017 et dont les cuivres aigus de Foreign Girls nous dressent toujours les poils quatre ans plus tard. De ce nouveau disque, on connaissait déjà la ballade Chinatown partagée avec Bruce Springsteen ainsi que le country-ish 45. Sur Stop Making This HurtAntonoff renoue avec une vibe galvanisante et célébrante, délicieux mélange entre un hymne de Coldplay, une fanfare universitaire et la scène de fin de The Breakfast Club. C’est d’ailleurs le cocktail lumineux qui semble avoir inspiré la réalisatrice Carlotta Kohl pour le clip euphorisant qui accompagnait la sortie.

 

Squid – Pamphlets

Nouveau coup de maître pour Squid, qui, deux semaines après la sortie du magistral Bright Green Field (Warp Records), dévoile un nouveau clip intrigant pour Pamphlets, l’un des titres phares de l’album. La bande de Brighton ne déroge pas à la règle avec ce morceau de huit minutes, riche en variations, qui peu à peu se dirige vers un chaos vertigineux. Ollie Judge, le frontman, y scande d’un ton perçant “I don’t go outside” pour exprimer un malaise vis-à-vis d’une société qui a encore beaucoup de mal à accepter la différence. Pour donner corps aux mots, Raman Djafari signe un clip étrange aux allures de conte fantastique où l’on suit un démon androgyne solitaire qui a peur de s’exposer au monde parce qu’il n’est pas comme les autres. Heureusement, sa machine à laver lui ouvre les portes d’une autre dimension, celle de l’acceptation de soi, et lui donne enfin les clés de la liberté. 

 

Dov’è Liana – Janvier

Belle découverte avec le nouveau clip du groupe Dov’è Liana, Janvier. Solaire, efficace et rassembleur, le morceau tisse un lien intéressant entre les musiques électroniques et l’intemporelle chanson italienne. Un nom définit ce courant musical : House Palermitana – il respire la légèreté, la chaleur humaine et les années 80. Teintées de nostalgie sans être dénuées d’humour, les paroles de Dov’è Liana racontent les difficultés universelles de vivre hors de son pays. En l’occurrence, nous suivons les pérégrinations d’un jeune italien ayant trouvé refuge à Paris, Rocco, ainsi que de son amie, Liana, bien décidée à atténuer son mal du pays. Janvier nous rappelle le coup d’éclat Italove de la productrice brésilienne EMMANUELLE, qui avait tout emporté sur son passage en 2016. Même destin pour Dov’è Liana ?

 

J. Cole – a m a r i

Cela fait maintenant une semaine que J. Cole a dégainé The Off-Season et que toustes celleux qui gravitent autour du rap game américain ne parlent plus ou moins que de ça. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on ne prendra sans doute pas le temps d’apporter notre pierre à cet édifice déjà gargantuesque formé par toutes les analyses qui circulent sur la toile. N’empêche, compte tenu de la qualité du produit, on ne résiste pas à l’envie de faire un shout out à un des rappeurs les plus challengeants de cette foutue industrie. Et quoi de mieux qu’a m a r i, un titre qui narre avec passion le parcours de son auteur, pour illustrer toutes les raisons qui font que J. Cole fait définitivement partie des plus grands ?

 

Sarah Maison – À la clarté du jour

Après L’Été, la prometteuse Sarah Maison revient avec un second clip issu de son EP Soleils dont on vous parlait ici en mars dernier. La chanteuse aux influences franco-orientales nous invite sur les toits parisiens, “à la clarté du jour”, pour nous parler de manière contemplative d’amour et de mixed feelings. Mais c’est sans compter sur les premiers éclats du matin qui éclairent et écartent tout doute du cœur, toute illusion sentimentale, laissant Sarah Maison, notre astrologue de l’amour préférée, profiter de l’Evidence venant du coeur. Chanson pop sur un air rétro quasi champêtre des années 60, cœur léger et solaire, robe bleue irisée aux manches bouffantes et visage ébloui par le lever du soleil ; yes, nous aussi on veut danser l’amour oriental au petit matin, sur les toits, avec Sarah.

 

Chuki Beats – Couvre feu

Chuki Beats dévoile Couvre feu avec le meilleur de la scène rap bruxelloise : Frenetik, YG Pablo & Geeeko. C’est le premier single de l’album très attendu du producteur belge qui a déjà collaboré avec des artistes comme Krisy ou Zwangere Guy. Les trois rappeurs présents sur ce titre prouvent, encore une fois, qu’ils ont toute leur place dans ce rap game bruxellois. Le clip atypique est à la fois vintage et contemporain. Sombre et nocturne, il met à l’honneur la capitale belge, sans une âme dans les rues. Les lumières jaunes illuminent cette ville fantôme où l’on suit juste cette voiture qui défie les limites du couvre-feu.

 

POND – America’s Cup

Les australiens hyperactifs sont de retour ! En guise de preview de leur neuvième album à paraître cet automne qui s’appelle… 9, le quintet nous offre un nouveau clip, America’s Cup. Comme à l’accoutumée, c’est une explosion de couleurs, de lumières, et de clin d’œil aux années 80. Avec cette touche d’humour qui caractérise les cinq lascars, on y découvre un champion du monde, détenteur de l’America’s Cup, organisant une vente aux enchères pour se séparer de son trophée. Les images saccadées rappellent d’ailleurs le clip de Fire In The Water que Sam Kristofski avait également réalisé pour les surfeurs de Perth en 2018. A vrai dire, la musique aussi rappelle ce nouveau virage entre pop glacée et rythmes bondissants pris par le groupe depuis quelques années après avoir navigué par tant de courants musicaux. En tout cas, voici bien un groupe qu’on espère revoir en live le plus tôt possible.

 

FOLAMOUR x SG Lewis – Lost In Space

Les terrasses rouvrent, la température grimpe. Et avec un art du timing certain, Folamour sort un nouveau son, Lost In Space, qui va squatter les roof-tops de France et de Navarre. Associé à SG Lewis, le producteur nous livre une épopée courte mais intense, une accumulation de couleurs disco et de rythmes french touch qui va droit au but.

A l’image, Navire Argo crée une animation psychédélique et décalée qui envoie son spectateur se perdre dans l’espace avec délice. Que ce soit musicalement ou visuellement, voici de quoi passer un doux dimanche.

 

Saint DX x David Numwami – A Phone Call

Dimanche douceur. Quand deux de nos crooners préférés, on ne pouvait que frémir à l’idée du résultat. Et force est de constater que Saint DX et David Numwami ont délivré un très chouette Phone Call. D’un côté, le français de noir vêtu, d’une sensualité intimiste à toutes épreuves. De l’autre, le Belge en blazer blanc, guitar hero bienveillant et auto-dérisoire. Le tout dans un cocon épuré concocté par Pablo Padovani (Moodoïd).

A Phone Call, c’est un morceau frais comme la brise d’été, pétillant comme un verre de spritz, et doux comme une veste en lin. C’est aussi, après une collab fantastique avec Yen Yen, un nouveau ticket d’entrée vers le Numwami World, premier EP de David qui sort le mois prochain. Si hâte.

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