| Photo : Agnes / Fredrik Etoall
Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.
Agnes – 24 Hours
Dans la lignée des Madonna, Kylie Minogue ou plus récemment Dua Lipa, la pop star scandinave Agnes s’offre une réinvention de taille aux influences disco et à la coiffure géométriquement impeccable. Après avoir comblé les peines de cœurs prépubères de nos enfances avec son tube Release Me, la chanteuse – qui avait entamé sa refonte esthétique avec son album Nothing Can Compare en 2019 – délivre avec ce nouveau single une facette plus extravagante encore de sa disco-pop pointue. Le clip fait danser plusieurs aspects de la chanteuse, alors qu’elle explique que l’intention était de démontrer les différentes personnes qui s’emparent de nous au moment de traverser un événement traumatique.
Periods – Fantasmes
Nous y sommes toustes sujet·tes, et pourtant les Fantasmes restent assez tabou. Posez-vous en terrasse, et écoutez les conversations. Vous entendrez à coup sûr parler de l’Euro, de boulot, d’amour peut-être, mais probablement pas de ça. Pourtant, comme à son habitude (et notamment sur Fonce ou Jupiter), Periods nous raconte de son quotidien sans détours, en toute franchise. Fantasmes donc, mais aussi masturbation et échanges de regards aux Buttes Chaumont pour une romance imaginée, mise à plat par Carolina Moreno. Un premier extrait d’un nouvel EP au nom évocateur, Ruptures, qui promet de ne pas dévier de cette ligne de conduite.
Magdalena Bay – Chaeri
Appartenant à cette nouvelle salve de pointures qui continuent de repousser les limites de la pop (avec Charli XCX ou encore Grimes), le duo originaire de LA est de retour et annonce un nouvel album pour octobre prochain. Intitulé Mercurial World, ce premier long-format proposera une “théorie abstraite du temps et explorera les vertigineux “et si” qui constituent l’expérience humaine.” Mêlant techno grondante et sections vocales proches d’une pop traditionnelle confortante, le premier extrait Chaeri offre un décollage imminent et séduisant pour cette nouvelle aventure. Le tout sublimé par un visuel signé du réalisateur Luke Orlando flirtant autant avec l’esthétique stroboscopique et lazeroïde qu’avec la vibe girl next door du duo.
Alessio Peck – Amore Bipolare
Quelqu’un ici a fait LV2 Italien ? On vous avoue tout de suite qu’à part un “Saint-Tropez” ici ou un “amore carnale” là, on n’a pas forcément compris grand-chose aux paroles d’Alessio Peck. Ce qu’on a tout de suite – très – bien saisi, en revanche, c’est la fraîcheur et la luminosité de cette hymne pop, tout premier titre du nouveau chouchou de Kwaidan Records. Doux, joyeux et rafraichissant, Amore Bipolare est une véritable glace à l’italienne, à déguster au bord de l’eau comme les patients d’un hôpital psychiatrique mis en images par Antonio Nector & Kylie Tanner. Un nom à retenir, Alessio Peck n’a certainement pas fini de faire parler de lui.
Thx4Crying – Soleil Sans Amour
Mi-Cupidon mi-Evelyne Dhéliat, Thx4Crying joue les prophètes pour nous annoncer un été torride… en ce qui concerne la météo seulement. Car côté amour, il en sera tout autrement : son dernier clip, Soleil Sans Amour, retrace le souvenir ému du dernier été passé ensemble par deux personnes désormais séparées. La vidéo réalisée par Florian Salabert nous embarque ainsi dans le Sud de la France pour suivre les vacances ensoleillées d’Esmé et Marie, un couple de femmes ensemble depuis 30 ans, le tout dans cette esthétique à la fois très kitsch et terriblement touchante qui fait tout le charme du projet de Thx4Crying. On vous laisse avec cette petite pépite emplie de tendresse et de sentiments contraires et surtout, on vous souhaite un été… plein d’amour !
Vanishing Twin – Big Moonlight
Univers imaginaire, parfum mystique. Dans le nouveau clip de Vanishing Twin animé par la plasticienne Daisy Dickinson, des créatures nocturnes en pâte à modeler se forment et se déforment au rythme d’un excellent son afro-jazz gorgé d’émanations psychédéliques, faisant directement écho aux œuvres de Pram. Bonne nouvelle, la formation londonienne menée par l’inénarrable Cathy Lucas est de retour avec un nouvel opus intitulé Ookii Gekkou (“puissant clair de lune” en japonais) qui sortira le 15 octobre prochain chez Fire Recordings pour retranscrire toute la folie vécue pendant la pandémie. On a hâte d’écouter ça !
Tyler, The Creator – CORSO
Qu’il fait plaisir ce retour de Tyler ! Surtout quand il y met la manière. Deuxième track de son nouvel album Call Me If You Get Lost, CORSO nous plonge dans une sorte de barmitzvah/communion/gender reveal party, on ne sait pas vraiment, mais l’ambiance semble assez délétère au début. Jusqu’à ce que Felicia The Goat prenne les choses en main pour retourner le cerveau des enfants présents dans la salle. Corso, c’est un mot italien qui désigne un défilé de chars, une fête ambulante dans les rues. C’est un peu l’esprit qu’il a voulu faire transparaître dans ce morceau et plus globalement dans son album, résolument plus festif que les autres. Le tout donne des bangers, comme avec ce clip qui mettra forcément tout le monde d’accord.
Jaromil Sabor – On My Mind
Décidément, le Bordelais Jaromil Sabor est partout ! De retour avec un super clip, images extraites du film de Karel Zeman intitulé Baron Prášil (1962) qui nous envoie dès le début sur la lune. La musique qui l’accompagne vous fera autant voyager ! Mélangeant folk, pop et indie, Jaromil n’hésite pas non plus à user de l’instrumentarium classique qui fait, entre autres, le charme de ce morceau. On My Mind est extrait du prochain album qui s’appelle Mount Vision à paraître le 9 juillet prochain, de quoi nous faire patienter un peu, la tête dans les étoiles.
Unknown Mortal Orchestra – Weekend Run
Nous accordons-nous vraiment le droit de ne rien faire ? Agir permet-il de vaincre la monotonie ? Multiples sont les questions que semble poser le nouveau clip d’Unknown Mortal Orchestra. Notamment mené par le néo-zélandais Ruban Nielson, le groupe n’avait quasiment rien sorti depuis l’excellent album Sex & Food en 2018, si ce n’est son prolongement IC-01 Hanoi et quelques œuvres collaboratives. Pour marquer leur retour, ils nous livrent ainsi Weekend Run et son clip. Construite en polyptyque, la vidéo multiplie les scènes de vie et nous plonge le temps d’une chanson dans le week-end d’un homme somme toute ordinaire. Jeux vidéos, cuisine, piscine, à priori rien ne semble conférer à ce clip une quelconque profondeur. Pourtant, le choix d’une esthétique lo-fi et la construction répétitive du morceau insufflent un sentiment de monotonie et c’est en ça que réside le génie de ce clip qui invite à l’effort introspectif. Réflexif ou non, on a hâte de découvrir la suite !
Moullinex – Inner Child (feat. GPU Panic)
Quand l’électro et le storytelling se rencontrent, c’est forcément une belle histoire qui s’écrit. Issu du dernier opus du producteur portugais Moullinex, le morceau Inner Child célèbre l’enfance éternelle, celle qui nous consume de l’intérieur tout au long de notre vie. Sous la plume et l’objectif du réalisateur Daniel Soares, cette trame prend vie dans un court-métrage léché qui met en scène une femme en quête de fougue, de frissons, de danse et de lâcher-prise. Des séquences d’une beauté toute particulière, dont l’énergie se voit renforcée par les sonorités à la fois nostalgique et dansante de Moullinex, pour un pur moment de plaisir.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
