Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.
Nicolas Michaux – Amusement Park
On se remet à peine de son dernier album Amour Colère que le Belge Nicolas Michaux nous en annonce un nouveau : Les Chutes. Attendu pour le premier octobre, ce nouvel opus sera composé de cinq versions alternatives de sa discographie passée, auxquelles se grefferont cinq nouvelles compositions, dont ce somptueux Amusement Park. Dense et profond, ce premier extrait de la galette à venir hante dès la première écoute. Enduit d’une couche de grave et de spleen, il y a quelque chose de poétique dans la façon qu’a Michaux de chanter un monde qui s’écroule. Une élégance folle, aussi, lorsqu’il frotte son timbre aux aigus tirés à l’enfilade de notes de guitare électrique qui ponctuent le morceau. Réalisé par Kevin Antoine, épaulé par François Dubois à la photographie, le clip tourné à Copenhague nous fait suivre le chanteur dans un exode rural aux accents naturalistes, transitant de la froideur bétonnée, géométrique et industrielle de la ville vers les contrées verdoyantes, radieuses et allègres de la campagne.
Let’s Eat Grandma – Hall of Mirrors
Sonnant le glas d’un hiatus de plus de trois ans, ce nouveau single du duo britannique Let’s Eat Grandma s’approprie le registre synthpop moderne avec finesse et amusement. Pensé comme une ode à l’acceptation de soi et à ses attirances enfouies, Hall Of Mirrors célèbre la rencontre de Rosa Walton (moitié du duo) avec une inconnue qui l’aura marquée au fer rouge : “Je voulais utiliser le décor d’une fête foraine de nuit pour décrire le vertige, l’intensité et l’excitation d’être avec une femme pour laquelle j’avais des sentiments forts, et la galerie des glaces comme une métaphore de la découverte et de l’exploration des parties de moi-même auxquelles que je donnais vie.” Coloré, étourdissant et plein de vie, le clip nous plonge donc dans ces sentiments effervescents qui ne trompent jamais.
Black Marble – Preoccupation
Pour son troisième single, extrait de son album Fast Idol à paraître le 22 octobre prochain, Black Marble s’associe avec le Crack Cloud, lui aussi groupe de post-punk formé de déglingos. Preoccupation aborde les questions : “Qu’est-ce qui va arriver ? Quelle est la principale motivation qui nous pousse à faire de l’art ?”, intervenant après ces dernières années qui ont mis le monde à l’arrêt. Le clip, merveilleusement réalisé par le Crack Cloud Media Studio, montre le processus de création et offre un magnifique panel de couleurs : “En tant que rêveurs qui portent leur cœur sur leurs manches, nous avons réalisé cette vidéo comme une lettre d’amour à tous les artistes, et à l’éternel optimisme qu’ils représentent par la nature de leur propre préoccupation”, expliquent-ils dans un communiqué.
Chilla – Pas de limite
Avec MŪN, son premier album, Chilla nous ouvrait les portes de son univers. Un vaste univers dans lequel la rappeuse originaire de Lyon se dévoilait sans aucune limite. C’était il y a deux ans, et aujourd’hui prête à revenir sur le devant de la scène, c’est toujours le cas. Pas de limite, c’est justement l’intitulé de son tout nouveau single. On retrouve une Chilla déterminée, déversant un flow vigoureux sur une prod trap signée Fleetzy. « Plus d’un an qu’j’suis en mission, bloquée en studio sur mon casque », lâche-t-elle, laissant présager la sortie d’un deuxième opus. Le clip, réalisé par Céline Van Heel, met en scène la jeune artiste sur des fonds de couleurs différentes, attirant les regards vers les jeux de lumières et de caméras. Un titre percutant qui détonne avec le précédent dévoilé quelques mois plus tôt : Toi mon amour, une romantique ballade aux sonorités afro.
Chartreuse – Feed Be Fed
À la façon de la liqueur du même nom, la musique de Chartreuse a le pouvoir de nous enivrer. Difficile à catégoriser, leur style est un mélange d’influences assurément pop, mais où la folk et le jazz s’expriment à petites touches. Le quatuor prolifique a dévoilé cette semaine un nouvel extrait de son prochain EP Is It Autumn Already et tient encore une fois ses promesses. Feed Be Fed est un morceau émotionnel dans lequel la chanteuse Hattie Wilson revient sur les effets secondaires dévastateurs de la pilule contraceptive. Au cœur d’une belle campagne britannique, les membres du groupe enterrent symboliquement cette période difficile. Les images du clip tournées au drone valent le coup d’œil !
Celeno – Memory
On se plonge à présent dans les souvenirs de Celeno. Alors que l’automne a pris la suite de l’été dans la douce ronde des saisons, le jeune artiste interroge sa mémoire avec une idée qui lui trotte dans tête, celle que les souvenirs semblent toujours plus beaux que la réalité. Pour en avoir le cœur net, il a composé Memory, une rengaine intemporelle qui reste immédiatement en tête, comme si elle était condamnée à se répéter à l’infini. C’est aussi la bande-son du joli clip réalisé par Maud Ferron, sous la forme d’une vidéo teintée d’une indicible mélancolie. En ce qui concerne le futur de Celeno, il s’annonce tout aussi excitant, puisqu’il sortira son premier album dans le courant de l’année 2022.
Sacha Rudy – Upside Down
Tout premier clip pour le jeune artiste touche à tout Sacha Rudy, qui n’en est cependant pas à ses débuts dans le monde de la musique, lui qui a notamment produit pour Eddy De Pretto, Laylow ou encore Crystal Murray. Ici, c’est sous son propre nom qu’on le retrouve pour cette ballade nonchalante annonçant son EP Somewhere très prochainement. Sous ses airs d’adolescent perdu, le Français de vingt ans arbore le Colorado français dans ce clip ensoleillé, décrivant un monde sens dessus dessous. Après son titre Be A Man, recevant un beau succès depuis 2019, ainsi que Eyes Wide Shut plus tôt cette année, Sacha continue donc à nous montrer l’étendue de son talent dans ce style pop cotonneux.
Sylvie Kreusch – Walk Walk
Et un bijou de plus dans la collection de Sylvie Kreusch. Après avoir sublimé l’été indien avec Shangri-La, elle revient cette semaine avec Walk Walk, une petite beauté fascinante. On y retrouve avec joie sa voix singulière, soulignée par l’écriture et la composition tout en délicatesse, au son de laquelle on se laisse délicieusement balader. Qualifiant Walk Walk comme le morceau le plus libérateur qu’elle ait jamais écrit, elle y célèbre les promenades avec son chien, qui ont été pour elle une source de petits bonheurs dans une période difficile de sa vie, et au-delà le courage d’aller de l’avant dans ces moments. Sublimé par une photographie renversante ainsi qu’un clip au charme bucolique et canin évident, ce dernier titre en date continue de présenter Montbray, le premier album de Sylvie Kreusch à paraître le 5 novembre prochain, et pour lequel notre impatience n’a de cesse de grandir.
Rosie Lowe – Paris, Texas
Après l’album YU en 2019, la chanteuse britannique Rosie Lowe nous offre un nouvel EP, Now You Know. Sorti en ce début du mois de septembre, il était accompagné d’un clip pour le premier extrait de l’EP, Freedom. Pour le deuxième extrait, Paris, Texas, Rosie Lowe nous emmène en road trip en rendant hommage au célèbre film Paris, Texas de Wim Wenders (Palme d’or à Canne en 1984 à Cannes). Elle utilise le film comme métaphore d’une relation amoureuse qui s’achève : on sait que l’on manque de temps et que cela va se terminer, alors profitons d’une dernière scène. Dans la même veine que James Blake, Låpsley ou encore Rhye, Rosie Lowe est une autre enfant de l’électro soul britannique qui utilise sa voix comme un instrument. Minimalisme sonore downtempo percutant et visuel de l’ultra sensorialité, on est complètement séduits par Paris, Texas. On vous laisse découvrir !
ANNA – Night Night
ANNA. Voilà un doux prénom féminin donné au projet solo du français Martin Vidy. Après la sortie de l’album May en 2017, ANNA fait son grand retour cette semaine en version quintette avec Night Night. Dès les premières mesures, le binôme basse/batterie attire l’oreille pour laisser place à la voix langoureuse de Martin. Au départ, on pense à un morceau de pop minimaliste et répétitif, mais c’est à partir du refrain que se révèlent des textures de synthé accrocheuses et une structure plus alambiquée dominée par des lignes de guitares ingénieuses assez jouissives. L’album Guilt paraîtra le 12 novembre prochain via Howlin Banana Records et Another Records. Stay tuned.
STACE – Mellow
Un nouveau vent de douceur s’empare de la scène belge, et son nom c’est STACE. La jeune guitariste nous offre sa voix dans un premier single court et efficace : Mellow. La délicatesse qu’elle dégage s’empare de nous instantanément. ‘Will I be on your mind?’. On peut parler d’un retour du r’n’b à la sensualité incomparable, ce qui se confirme visuellement. Un clip bleu, comme le mood de la chanson, constitué de gros plans de deux corps qui semblent s’aimer et se désirer. Il est réalisé par Rayan Imoula, loin d’être inconnu des clips belges qui sortent en ce moment. On attend la suite avec impatience, car ce court exrtrait annonce de grandes choses.
Uffie – Cool
‘Life’s a disco…cool!’. C’est le motto qui accompagne le surprenant retour de Uffie, sur le label de Toro Y Moi. Après s’être cherchée et avoir fait un premier retour en 2018 avec Drugs, qui s’est révélé être un faux départ, cette fois c’est le lancement d’une nouvelle ère loin de Ed Banger. Cette chanson fait écho aux vices du succès. Elle y dit “I’m defenseless, whenever I’m at your hands”. La tempête du succès est enfin apprivoisée pour l’artiste, du moins on l’espère pour elle. Uffie reprend du poil de la bête pour nous servir un très bon single synth pop aux visuels néons/vintage qui rappelle d’ailleurs ce qui se fait chez Italians Do It Better.
DeLaurentis – Unica’s Cloud
Entre magie et technologie, DeLaurentis nous revient cette semaine avec un nouveau clip fantastique, extrait de son dernier album paru au début du mois, Unica. Réalisée par AB/CD/CD, la vidéo fait voler les drones et les émotions pour aborder la délicate question du transhumanisme, dans un monde plus désenchanté que jamais. L’occasion pour DeLaurentis de clôturer un incroyable triptyque de courts-métrages dédiés à Unica, son héroïne fictive, et dans lesquels elle a fini par prendre pied dans une réalité partagée entre onirisme et décadence.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.