Les clips de la semaine #151
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Auteur·ice : Rédaction
13/12/2021

Les clips de la semaine #151

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.


Khruangbin & Leon Bridges – B-Side

En février 2020, Leon Bridges et Khruangbin ont fusionné leurs univers respectifs dans un EP commun. Aux couleurs de leur état d’origine, le Texas, ils dévoilaient Texas Sun. Plus d’un an après, le chanteur de soul et le trio de musiciens remettent le couvert et annonce la suite : Texas Moon. Une bonne nouvelle qui s’accompagne d’un premier single, B-Side. Une ensorcelante aubade entre soul, jazz et une country décomplexée, mise en images par Philip Andelman. Le visuel met en scène les quatre artistes texans dans la ville fantôme de J. Lorraine à Austin. À la manière d’un film western, Khruangbin et Leon Bridges s’affrontent face à face, avant de performer ensemble, devant un ciel emprunt de couleurs psychédéliques. À l’image de leur musique.

 

AaRON – MINUIT

En ce moment, AaRON vit la nuit. Lancé dans une tournée effrénée qui le porte chaque soir dans les villes de France, de Belgique ou encore de Suisse pour défendre son dernier album, le duo aux mains d’argent en a profité pour dévoiler son dernier clip, pour le morceau MINUIT. Une vidéo qui débute forcément lorsque le soleil est couché pour s’embraser progressivement au rythme d’un cheval au galop, à la manière d’un Roméo et Juliette moderne. Un véritable cri du cœur, qui parle d’acceptation et d’amour, pour mettre en valeur l’une des pièces maîtresses d’ANATOMY OF LIGHT, un album aussi beau que touchant.

 

AUA – Post Human Blossom

Après l’excellent Islands Song en featuring avec l’artiste Anika, le duo allemand de pop expérimentale dévoile cette semaine un second extrait de son nouvel album The Damaged Organ qui sortira le 21 janvier 2022 (Crazysane Records). Post Human Blossom révèle une dimension beaucoup plus sombre. De fortes influences krautrock émanent du morceau, à la fois dans la rythmique quasi robotique mais aussi à travers les sonorités électroniques mettant les synthés modulaires à l’honneur. Sachant que le nouvel album sera une exploration du concept d’aliénation, notamment à travers la relation homme/machine, on comprend mieux ce parti pris musical, pesant et presque industriel. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil à l’animation signée Mihailo Kalabic. Elle vaut clairement le détour.

 

Ed Mount – DISTANT CALLS (feat. Flore Benguigui)

Ed Mount, le musicien qui fait de l’humour avec la pop française, nous revient avec le titre DISTANT CALLS en featuring avec la grande Flore Benguigui (L’Impératrice). Une présentation plutôt originale puisque Ed fait du clip le premier épisode de son “The Ed Mount Show“. Filmé façon lo-fi, arborant des couleurs orangées à la vibe vintage, les deux artistes se retrouvent dans une prestation à l’humour malaisant comme on l’aime. Il nous sert des petits “Ouh Ouuuh”, toujours avec beaucoup d’auto-dérision, complimentant la voix suave de Flore – et le monde n’en est que meilleur en ce dimanche.

 

Zamdane – Boyka (ft. Dinos)

« À la maison tout est si triste, maman dehors le soleil brille » des paroles mélancoliques mises en lumière et en image dans le nouveau clip du jeune rappeur marseillais Zamdane pour son titre Boyka, en collaboration avec Dinos. Cette réalisation affine l’univers que l’artiste propose avec Zhar, premier morceau et visuel de l’album prévu pour le début de l’année 2022. Le titre fait référence au personnage de fiction Yuri Boyka, un combattant qui, par accès de colère, tue accidentellement son adversaire. En parallèle, sur cette prod mélodieuse, les deux rappeurs personnifient ce combat avec leur vécu. Mettant en scène la famille et les proches de l’artiste, ces quelques minutes clipées traduisent la solidarité et la vengeance qui rongent Zamdane face à la souffrance de sa mère. La réalisatrice Roxane Peyronnnec renforce l’aspect mélancolique au travers de longs plans-séquences lors des complets du duo d’artistes. Avec cette apparition auprès de Dinos, Zamdane met un pied dans le grand bain.

 

French Montana & Doja Cat – Handstand (ft. Saweetie)

Dans un monde post-apocalyptique, Doja Cat, Saweetie et French Montana font face à une armée de robots-humains dans le clip de Handstand. Réalisé par Edgar Esteves et Jon Primo, les trois artistes mènent la guerre ensemble, sur une instrumentale aux beats puissants produite par London Jae, Hitmaka, Go Grizzly et Pooh Beatz. Coup de coeur pour Doja Cat qui réalise une sacrée performance de rap avec Saweetie, laissant le rappeur américano-marocain dans l’ombre de son propre morceau extrait de They Got Amnesia, son quatrième album.

 

Billie Eilish – Male Fantasy

Ça doit être un dimanche. Bien déprimant, bleu dans le salon, lumière jaune à travers les rideaux fermés de la chambre. Billie Eilish erre d’une pièce à l’autre en essayant de ne pas vider le frigo. Dans son dernier clip, la jeune artiste nous fait entrer dans les moments les plus communs et, pourtant, les plus intimes de nos vies. Rien à faire à part songer à l’autre, rejouer en boucle dans sa tête les beaux instants et ceux qui nous on amené·e·s à fixer le plafond en milieu d’après-midi. Ambiance feutrée-canapé comme dans le clip pour Happier than ever, Male Fantasy n’aboutit pas cette fois à une Billie sous la pluie, lavée de cet ex décidément pas très sympa. La guitare acoustique nous berce, elle et nous, jusqu’à la fin. Pas de solution miracle en vue, pas de grand final en guise de majeur à ceux qui nous blesse, juste la sensation que l’amour ne disparaît pas aussi vite que l’être aimé. Moins vieil Hollywood que ses confrères de l’album, on s’identifie dur à Male Fantasy dont la réalisation est, une fois de plus, signée Billie elle-même. Plus qu’à se traîner devant le micro-ondes en sweats, ouvrir le robinet de la baignoire et attendre que le temps passe assis·e·s sur le carrelage de la cuisine.

 

Bloc Party – Traps

Si depuis leur excellent Silent Alarm de 2005 les Britanniques de Bloc Party ont enchaîné les disques avec plus ou moins de succès, ce retour résonne comme un retour au source. De quoi offrir aux fans les textures sonores électriques qui ont marqué l’ère de leur deux premiers long-formats, les vrais incontournables de leur discographie. Traps s’offre une parure post-punk franche et directe ainsi que des lyrics malicieuses qui s’enfilent naturellement au fil de riffs stratégiques entêtants. Le clip miroite la nouvelle direction artistique du groupe : on est ici plongé·e·s dans l’euphorie et la liesse d’une foule en délire, agrémentée de lumières néons qui éveillent les sens. Comme une envie de se rattacher à la fête et de livrer généreusement leur musique à leur public. La configuration actuelle du band est un trio : le leader Kele Okereke, Justin Harris à la basse et Louise Bartle aux percussions. Un nouvel album intitulé Alpha Games est attendu pour avril et on s’impatiente déjà d’entendre de quoi sera fait ce retour.

 

BENEE – Doesn’t Matter 

C’est le mental health check de la semaine, c’est le doux Doesn’t Matter de BENEE. L’artiste revient vers une pop moins rythmée avec ce single libérateur où tout est très apaisant. Au niveau du visuel, on voit BENEE dans des scènes typiquement douces ; couchée dans les champs de blé, conduisant une voiture décapotable dans une ambiance forestière ou encore sur le dos d’un cheval au milieu d’une plage venteuse. Pourtant, c’est sa voix qui nous emporte avec légèreté et bienveillance.“Although my fears are real, the things I fear are not. I know it doesn’t matter”. Elle y explique ressentir un mal-être, bien qu’elle sait pertinemment que ce qui la blesse est une illusion de son esprit, pourtant ça lui semble si réel. C’est tout l’enjeu des maladies mentales qu’elle montre avec beaucoup de simplicité, et ça fait du bien.

 

Lewis OfMan – Boom Boom

Et on finit sur du Boom Boom avec le magicien du clavier Lewis OfMan. Ce single marque son retour étincelant, loin des balades pop qu’on lui connait. Encore plus de synthé, encore plus de groove pour une track tantôt disco, tantôt électro, mais principalement très clubby. On vous propose donc de danser dans les rues de New York avec le jeune artiste. C’est un réel tournant qui est marqué par cette vidéo. C’est le renouveau, mais surtout l’annonce de son nouvel album Sonic Poems pour lequel il s’était retiré quelques temps, dans le but de proposer un son drastiquement différent. On a hâte de découvrir ce qui nous attend, mais surtout de revoir ces doigts pianoter en live.