Les clips de la semaine #153
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Auteur·ice : Rédaction
16/01/2022

Les clips de la semaine #153

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.


Boy Harsher – Machina (Ft. Ms. BOAN – Mariana Saldaña)

Le duo de Nothampton (États-Unis) fait équipe avec Mariana Saldaña et opère ici un retour fracassant mêlant anglais et espagnol. Le tout nouveau titre Machina fait suite aux deux autres singles Give Me a Reason et Tower, extrait de leur album intitulé The Runner —qui n’est autre que la bande originale qui accompagne le court-métrage d’horreur éponyme réalisé par Boy Harsher— à paraître le 21 janvier prochain. Comme à l’accoutumée, la formation coldwave ne fait pas les choses à moitié et dévoile un clip brûlant, à la limite de l’envoûtement. Envoûtement d’ailleurs contagieux si on en croit les personnages, qui paraissent comme aspirés par la prestation télévisuelle de Mariana. Pas de doute, si vous êtes un.e adepte de coldwave/darkwave, ce morceau habitera vos soirées les plus tardives.

 

Smahlo – Horizon

Smahlo rencontre son mini-lui face caméra pour lui faire part du fait que le chemin sera long mais que ses efforts paieront : « Ne laisse pas tomber / L’avenir est devant toi / Va tout droit mon petit gars ». Avec son titre Horizon, le jeune rappeur pousse son art à son aspect le plus simple et authentique. La main sur le cœur, il témoigne des couteaux dans le dos qui lui ont laissé des traces mais qui lui ont permis d’acquérir une grande détermination et la maîtrise des mots faisant de lui un artiste influent aujourd’hui. Et pour en arriver là où il en est maintenant, Smahlo rappelle l’importance de bien s’entourer, comme il l’a fait pour la réalisation de ce clip auprès de Rayan Imoula, mais également au côté de Geeeko (autre rappeur belge de cette génération), lui accordant une brève apparition dans son clip. Une véritable réussite qui annonce que l’Horizon de Smahlo est tout tracé.

 

Mitski – Love Me More

La détonante souveraine de l’indie rock Mitski vient de sortir un nouveau morceau, en prévision de son prochain LP intitulé Laurel Hell, qui sortira le 4 février prochain. Après Working For The Knife, The Only Heartbreaker et Heat Lighting, Mitski Miyawaki revient avec le retentissant Love Me More, un périple pop dans ses émotions. Réalisé par Christopher Good, le clip esquisse une sorte de 4e dimension bleutée, comme un mauvais rêve dont on peine à s’échapper.  Avec sa musique, l’artiste prend par la main tou.te.s ces introverti.e.s, qui restent dans un coin, en attendant de se faire bousiller le coeur par un.e crush avec des Dr. Martens. Elle parle avec honnêteté de l’amour, des sentiments et de leur complexité. Ses paroles sont simples et ses chansons courtes, mais ses mots saturent d’émotions et ne nous laissent pas indifférent.e.s.

 

Metronomy – Things will be fine

Ne vous inquiétez pas, les choses iront bien, du moins c’est ce que chante Joseph Mount dans ce nouveau single de Metronomy. Après le dansant It’s good to be back sorti en octobre dernier et pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de l’album Small world prévue le 18 février prochain, le groupe nous livre un morceau tout aussi nostalgique qu’optimiste. Dans le décor coloré d’une maison, nous retrouvons ainsi tout ce qui a fait l’adolescence du groupe, souvenirs et attributs largement partagés par bon nombre d’entre nous. Du premier iMac au poste radio CD, en passant par le portable à clavier coulissant, le skate, les converses ou encore les affiches de groupes au mur, l’illusion est parfaite et le retour en arrière imminent. Pour décrire le clip, Joseph Mount parle d’ailleurs d’un pseudo jeu de rôle thérapeutique, dans lequel chaque membre du groupe a renoué avec l’adolescent qu’il était. Il conclut en révélant que tout le monde, excepté Michael, est reparti plus secoué qu’il n’est venu. Se replonger dans nos chambres d’adolescent.e n’est peut-être pas une si bonne idée, sans doute faut-il laisser la magie de la nostalgie sublimer nos récits et nos souvenirs. Toutefois, ce clip nous aura largement donné l’envie de faire le contraire, nous rendant encore plus impatient.e.s de découvrir la suite.

 

Cate Le Bon – Remembering Me

Folie douce et pop baroque, tels sont les remèdes que nous livre cette semaine Cate le Bon pour placer cette année sous les meilleurs auspices, sans toutefois se prendre trop au sérieux. Après Running Away et Moderation, la musicienne et productrice galloise continue de cultiver notre curiosité et notre impatience en publiant Remembering me, nouvel et ultime single qui préfigure la sortie de son sixième album solo Pompeii, prévue le 4 février prochain. Si le titre de l’album porte aux nues l’intérêt de l’artiste pour la période antique, ce clip semble à son tour lui rendre un hommage discret. Sous les yeux de Juliana et Nicola Giraffe, Cate le bon se met en scène avec humour dans des costumes conçus par Monica Adriana Rowlands et dont les couleurs vives tranchent avec le fond blanc. Dès les premières images, nous la découvrons ainsi vêtue d’une tenue bleue aux allures de toge, rouge aux lèvres et fard à paupière vert. Ce plan inaugural n’est pas sans rappeler celui de l’illustre Life on Mars de David Bowie. Coïncidence troublante quand on sait que le clip est sorti le 11 janvier, soit le lendemain de l’anniversaire du décès de l’homme aux mille visages. Avec Remembering Me, Cate le Bon livre un récit intime dont elle moque l’exposition à travers son clip. Comme à son habitude, elle apparaît aussi brillante qu’énigmatique, avivant pour de bon notre envie de découvrir son nouvel album.

 

Elujay – Pandemia

Alors que le froid règne en maître en ce début d’année 2022, l’artiste américain Elujay nous emmène en excursion sous le soleil avec Pandemia, son nouveau single. Produit par le chanteur lui-même et Benny Bock, le morceau respire la chaleureuse atmosphère de l’été. Teinté de jolies notes de flûte, Pandemia est un véritable voyage ensoleillé en plein hiver durant 1 minute et 49 secondes. Son visuel réalisé par Elujay nous transporte un peu plus en vacances, sous les palmiers et les forts rayons du soleil. C’est court, mais intense, et suffisant pour nous faire emprunter le chemin de l’évasion. Le chanteur d’Oakland réussit avec brio son pari de nous tenir en haleine une semaine de la sortie de son premier album, Circmvnt.

 

Frenetik – RDP

Avec l’excellent brouillon en 2020 et un premier album, Jeu de couleurs il y a près d’un an, Frenetik est devenu en quelques mois à peine une des nouvelles coqueluches de la scène belge. Et si on a toujours suivi avec beaucoup d’excitation l’ascension fulgurante de ce “petit” prodige de la drill, il faut avouer que son omniprésence médiatique avait presque fini par frôler l’indigestion. D’autant qu’on craignait que le gaillard se fasse bouffer tout cru par une industrie qui n’a pas toujours la décence de laisser aux artistes le temps de grandir à leur rythme. Ces derniers mois pourtant, le jeune boss d’Evere s’est fait plus discret, sans doute pour nous préparer le successeur de Jeu de couleurs. Avec RDP, c’est un Frenetik bien à l’aise sur ses appuis qu’on prend plaisir à retrouver. Toujours aussi calé, toujours aussi sombre, le titre voit le rappeur se fantasmer en Thomas Shelbi du game. Une image forte en symbolique pour un gangster se rêvant dans les hautes de la société. Ce qui est certain, c’est que tant qu’il continuera à nous abreuver de petites bombes comme celle-ci, on le suivra sans poser de questions.

 

Muse – WON’T STAND DOWN

Vous prenez Darth Sidious de Star Wars, vous l’habillez comme un volturi de Twilight et vous obtiendrez Matt Bellamy dans le nouveau clip de Muse. Personne ne s’y attendait vraiment, le trio britannique sort enfin du silence après bientôt 4 ans depuis Simulation Theory, sorti en 2018. Si aucune date de sortie pour l’album n’a encore été annoncée, WON’T STAND DOWN fait déjà des étincelles et promet un come-back très metal, fort éloigné des synthés eighties du dernier album. Certain.e.s pourraient se demander pourquoi le clip n’est pas sorti à Halloween, tant les codes de l’horreur y sont présents. Matthew Bellamy, en master of puppets électrifié, contrôle du haut de son fauteuil roulant et du bout de ses doigts, une armée de clones “marionettisés”, répondant au rythme des guitares puissantes. On pressent aussi une forte dimension politique qui accompagnera la montée des décibels pour ce nouvel opus, qui renoue avec l’atmosphère de Drones (2015) produit par Robert Lange. En tout cas, on attend la suite, et on est content.e.s d’être là.

 

Odezenne – San Pellegrino

“C’est la vie, c’est la vie, c’est la vie”. Ce sont les mots qu’on peut entendre dans le mélancolique San Pellegrino, nouveau titre de l’album tout juste paru de Odezenne. À ce sujet, ils nous disaient en interview (à retrouver ici) : “L’histoire de San Pellegrino est assez simple : un jour on s’est retrouvés en terrasse, on était super bien et on a voulu transposer ce sentiment en studio. Comme une espèce de petit court-métrage”. Et c’est avec autant de simplicité, douceur et demi-nonchalance qui nous rappelle Gainsbourg, qu’on nous raconte la vie à ce moment précis. Visuellement, l’histoire y est racontée de la même façon dans un appartement parisien, peut-être avec plus d’absurdité et de surprises. On y retrouve une poésie extrême qu’on peut d’ailleurs désigner comme le fil rouge de l’album, non sans nous déranger. Ça en vaut le détour en tout cas, promis. 

 

ONHA – MM

Ça s’accélère pour ONHA, pépite bruxelloise à la plume personnelle et au flow planant. Après deux singles efficaces en tout point, c’est avec MM qu’il revient cette semaine pour élargir son horizon. Au programme : rythmes chaloupants, lignes de gratte électrique et beats trap ronds et généreux signés de son acolyte Rocco. Le clip, réalisé par Studio Mimesis, nous plonge dans une virée dystopique entre un ascenseur drôlement peuplé et des scènes inspirées de l’incroyable clip Gosh de Jamie XX dans lequel l’artiste se saisit du micro au centre d’une foule masquée. Un titre et un visuel qui marquent l’entrée d’ONHA sur le terrain des jeunes pousses qui vont faire du bruit cette année.