Les clips de la semaine #157
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Auteur·ice : Rédaction
13/02/2022

Les clips de la semaine #157

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.


Pusha T – Diet Coke

Le retour d’un des meilleurs duos du rap US. Quelques années après Daytona, son EP magistral produit par Kanye West, King Push revient pour nous servir un coca light. C’est d’ailleurs la seule chose qui sera légère dans ce son hyper lourd qui montre à nouveau la puissance du flow de Pusha T et le génie de Ye en termes de production, ici épaulé par 88 keys. L’instru a été d’ailleurs dépoussiérée après être restée 18 ans dans les archives du rappeur de Chicago et on y retrouve des samples de Jerry Buttler et de Fat Joe. Le clip est une belle et évidente référence à l’un des plus grands morceaux de rap US, Flava In Ya Ear du regretté Craig Mack. Simple bémol : Kanye, WHAT ARE THOSE??

 

IDLES – CRAWL!

On vous a déjà dit tout le bien qu’on pense du dernier album des IDLES, les punks préférés de l’Angleterre. Il faut dire que Crawler était une vraie bonne surprise après un Ultra Mono qui semblait présager une baisse de régime pour le groupe. Inutile de dire qu’on a rarement été aussi heureux·euses d’avoir tort. Nous sommes à présent en 2022, et Joe Talbot et sa bande ont tout l’air d’être au top de leur forme et prêts à en découdre. C’est en tout cas le message qu’ils semblent vouloir faire passer en clippant de la sorte la plage titre de leur petit dernier. CRAWL! est effectivement un des morceaux les plus évocateurs de Crawler puisqu’il symbolise l’après. Ce moment juste après s’être hissé hors d’une situation toxique où tout semble alors possible. Bref, un hymne taillé sur mesure pour une sortie de crise.

 

Muddy Monk – Face ou Pile

Il n’aura suffi que d’une semaine pour que Guillaume Dietrich alias Muddy Monk nous fasse le plaisir de dévoiler un nouvel extrait de son prochain disque, Ultra Dramatic Kid. Tout aussi rétro-futuriste qu’Intro —on se croirait presque dans Star Trek— mais cette fois, entrecoupé de vieilles captations vidéos, qu’on devine être Guillaume enfant, puis plein d’autres morceaux de vie qui déboucheront sur un mariage. Avec en guest star Alma Jodorowsky, le clip est réalisé par le talentueux Félix de Givry et nous embarque aisément dans l’intimité du chanteur. Pas de doute, Muddy Monk signe ici un très bon single qui nous donne encore plus envie d’écouter le reste.

 

Fontanarosa – OH ID

Fontanarosa, ça vous dit quelque chose ? Eh bien maintenant, c’est chose faite. Ce groupe d’indie rock lyonnais délivre ici un extrait — qui a su joliment titiller nos oreilles averties — de Are You There?, leur tout premier album à paraître le 18 mars prochain (à vos calendriers !). Après un EP, intitulé Fontanarosa, sorti au printemps 2020, ils nous offrent donc un excellent titre clippé pour Oh id, réalisé par Documavision, un artiste multimédia américain que Paul Verwaerde, le compositeur du groupe, a découvert sur le web un peu par hasard en matant une vidéo du groupe Dummy, —un groupe plutôt dans le genre trippant—. Inspirée de la pièce Tv Rodin de Nam June Paik, dont Paul est fan, la vidéo réussit le pari de nous plonger dans l’univers de l’artiste coréen. 

 

Sunni Colón – Supernatural Woman

Pour sa première apparition de l’année, Sunni Colón illumine les ondes d’un tout nouveau single : Supernatural Woman. Produit par l’artiste californien lui-même, il réunit tous les ingrédients de sa recette musicale : une mélodie entêtante, un groove intense et hypnotisant, et surtout, une atmosphère particulièrement langoureuse et sensuelle. Originaire de Los Angeles, Sunni Colón nous dévoile un chaleureux avant-goût de l’été. De la musique au visuel, Supernatural Woman est une jolie traversée poétique et fougueuse dans l’univers du chanteur. Une belle mise en bouche d’un – on l’espère – futur album, quatre ans après le dernier : Satin Psicodelic. 

 

Sarah Maison – Les Astres & Les Éléments

Notre chanteuse astrale préférée est de retour et nous gâte avec le clip d’un troisième extrait de son EP Soleils. Déambulation désertique qui se finit en vision-mirage, Les Astres & Les Éléments est le récit d’une attente infinie où Sarah Maison s’illustre, entre soleil et vent, comme princesse cosmique dans ce salon onirique. Ambiance orientale toujours au rendez-vous, Sarah nous emmène une nouvelle fois dans son monde de rêverie façon Mille et Une Nuits. Elle nous raconte le temps éternel de l’attente du cœur dans un visuel tout plein de grains et de fuites de lumière (qui semble filmé à la pellicule Kodak Portra) pour accentuer l’effet hallucinatoire de l’expectance (allez on place un petit néologisme par-ci, par là). Elle confirme tous les espoirs que l’on avait fait reposer sur elle l’an passé dans la chronique de son EP, à relire ici juste pour le plaisir !

 

Lefa – Mise à jour

Vous attendiez certainement son retour avec Sexion d’Assaut et leur album programmé en mai, mais Lefa, membre du collectif, en a décidé autrement. Il présente Mise à jour, 3 minutes et 45 secondes d’introspection et de remise en question. Une marche interminable dans le désert l’amène à déminer et faire exploser l’ancien rappeur qu’il était. Heureusement, il a gardé son flow et sa technique intacts. Explosion de contenances sonores et visuelles avec Mise à jour, premier extrait de son prochain album Démineur ; « J’ai appelé cet album Démineur parce que j’voulais parler de sujets sensibles, le genre de sujets qui peuvent te péter à la gueule à tout moment. Et puis je me suis dit, en vérité, c’est moi que je devrais déminer, c’est là qu’j’ai commencé à me remettre en question… ». 

 

Caroline Polachek – Billions

On retrouve Caroline Polacheck dans un Éden aux Billions de raisins. Elle nous avait déjà offert le sublime clip de Bunny is a Rider dont le thème était les boîtes en carton. Ici, une atmosphère bien plus dreamy, qui ouvre une nouvelle ère pour l’artiste qui navigue entre les grappes avant de les écraser avec ses pieds sous les mots : “Say say say something to me”. Caroline s’amuse avec les effets vocaux et les changements de tonalité, ce qui ne manque pas d’intriguer. Elle semble alors transmettre son savoir à des enfants, soutenue par une chorale en fond sonore. Elle arrive une fois de plus à créer un univers complet en un seul clip, entre le vert et le rouge, association dramatique qui lui sied bien.

 

Men I Trust – Organon

Alors que Men I Trust a encore dû reporter des dates à cause de la crise covid, les voilà, shining avec un nouveau clip pour Organon. Cet album nous avait déjà convaincu·es, mais chaque visuel ajoute une couche de lecture en plus, une sympathie envers le groupe qui ne fait que grandir. Chaque vidéo est une histoire à elle seule. En 2 minutes 30, Organon nous emmène toujours plus loin dans le rêve qui a été créé pour elle. La production nous met dans un état de lévitation dont il est difficile de se détacher. Si vous arpentez leur page YouTube, vous trouverez d’ailleurs plusieurs explications sur leurs clips. Ici, il est question d’une maison abandonnée trouvée par hasard et ses nombreux objets religieux qui ont donné naissance à la vidéo façon The Exorcist, mais avec humour et douceur. Oui, apparemment, c’est possible !

 

Lalib – Sentir

Après la claque de Palpable l’an passé, le Bruxellois Lalib revient faire parler de lui avec Sentir. Un second single duel, porté à la fois par des sonorités aériennes sur les refrains et des sections plus graves sur les couplets. Un jeu d’équilibre maîtrisé qui sert d’écrin à une ode nébuleuse à l’amour déchu. Pensé par Lalib lui-même et réalisé par le collectif bruxellois Borderline Films, le clip fait refléter les multiples nuances du morceau par son usage des lumières et des couleurs. En véritable esthète, paré des griffes de Versace ou encore de Mugler, l’artiste joue de son charisme et de son personnage pour crever l’écran.

 

Joe – La Vida

L’heure est au retour de l’été avec le premier clip de Joe, La Vida. La Française se plonge dans un bain de soleil mélancolique à Montpellier, sa ville d’origine. Les accords bossa nova, les corps en mouvement et les ralentis construisent une atmosphère sensuelle tandis que les mots de Joe nous bercent, portés par sa voix suave. Un beat trap vient tout de même ajouter du punch à la chanson pour la rendre très actuelle. “Nous ferons de nos corps un blasphème”, un mood plutôt terre-à-terre malgré le visuel doux et sensuel. En plus, l’artiste nous sert quelques mots d’espagnol, ce qui donne exactement l’effet escompté.

 

We Hate You Please Die – Vanishing Patience

L’un des groupes les plus excitants de la scène punk française vient illustrer ce sublime morceau à travers le talent de Clothilde Evide. Un clip haut en couleur pour une des pépites de leur album Can’t Wait To Be FineUn bridge idyllique pour un refrain punk à souhait, le garage et le post font décidément bon ménage. Le clip complètement surréaliste à base de fond vert, couleurs psychés et mains (?) ne fait qu’embellir ce morceau survolté du quartet français, affaire à suivre, nous n’avons sûrement pas fini d’être agréablement surpris·es par cette formation déjantée.

 

Hanami – LA VIE

LA VIE, acte II. La semaine dernière, Hanami célébrait son retour avec un nouveau single qui sublime cette esthétique si singulière qui entremêle intimement tendresse et radicalité. Après Joachim il y a quelques jours, c’est au tour de Maxime de donner corps au morceau avec un clip composé d’une mosaïque de fragments de sa propre vie, où la musique côtoie l’amour et le voyage. Une bien belle manière de célébrer l’existence et ses instants précieux, qui trouve un écho particulièrement fort dans nos cœurs, dans nos esprits et dans nos oreilles.

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