Les clips de la semaine #161
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Auteur·ice : Rédaction
13/03/2022

Les clips de la semaine #161

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.


Megan Thee Stallion & Dua Lipa – Sweetest Pie

Savant mélange entre Les Chroniques de Bridgerton, un Ushaïa Nature spécial plantes carnivores et Les Sorcières de Salem, le nouveau clip de Megan Thee Stallion et Dua Lipa aura de quoi vous occuper les rétines. Les deux superstars s’unissent sur une ode au plaisir, à la luxure et à l’empouvoirement féminin, sur fond de beats généreux et de structures pop efficaces. Premier single du prochain opus de l’ascendante Megan Thee StallionSweetest Pie est le genre de morceau qu’on aurait du mal à ne pas apprécier : pas forcément révolutionnaire ni audacieux, il réunit cependant tous les ingrédients d’un tube sans en surfaire. Le clip, lui, joue la carte de la mégalomanie avec des effets spéciaux et des décors qui feraient mal à pas mal de porte-monnaies.

 

SUPERORGANISM – Teenager (feat. CHAI & Pi Ja Ma)

Enregistré avec leurs amies et anciennes acolytes de tournée CHAI et Pi Ja Ma, Teenager, single de retour du quintet SUPERORGANISM, célèbre la passion et les émotions brutes des années formatrices de l’adolescence et rejette le cynisme. La production est confiée à Stuart Price (Madonna, The Killers), et le résultat mêle des synthés de l’ère millénaire à la bizarrerie des glitchs. Une amélioration de texture qui ne trahit pas pour autant l’espièglerie caractéristique volontairement régressive de SUPERORGANISM. Niveau clip, on nous invite à une session de home fitness avec des licornes, des cathédrales et des balles de tennis. Rien que ça.

 

JUICY – Youth

Qui aurait cru, il y a quelques années, que Juicy perdurerait de la sorte. Pourtant, si le projet mené de main de maître par ses deux instigatrices a commencé presque comme une blague, il faudrait être carrément sourd·e pour ne pas les prendre au sérieux aujourd’hui. Nouvelle preuve cette semaine avec Youth, dédié au traitement inégal du vieillissement selon les genres. Comme à leur habitude, Sacha et Julie font preuve d’une grande intelligence d’écriture, élevée par une production aux petits oignons. Et bien sûr, Juicy étant Juicy, le tout se trouve emballé avec une belle touche d’autodérision.

 

Moderat – Easy Prey

On pensait l’aventure Moderat morte et enterrée. En effet, après le triptyque fort honorable qui s’était clôturé il y a déjà six ans, il semblait que les trois producteurs allemands considéraient avoir fait le tour de la question. Quelle ne fut donc pas notre surprise lorsque le trio réapparut sur nos radars le mois dernier avec l’annonce d’un nouvel opus ainsi qu’un premier single, Fast Land, en guise de mise en bouche. Et cette semaine, c’est au tour de Easy Prey de se dévoiler à nous. On y retrouve la voix suave d’Apparat ainsi que le son industriel si caractéristique des productions de Modeselektor, le tout accompagné d’un clip faisant allusion à une certaine forme d’effondrement technologique. Un thème qui, associé à celui d’isolement, semble apparaître comme central sur ce nouvel album. Bref, ça transpire toujours autant la joie de vivre. Ce qui ne nous empêchera pas de nous ruer sans sourciller sur les billets de leur tournée qui fera arrêt à Bruxelles le 26 octobre et le 1er novembre au Zénith de Paris.

 

Confidence Man – Woman

Décidément l’un des albums qui nous excitent le plus pour les mois qui arrivent. C’est le 1er avril que sortira TILT, le nouvel album du quatuor australien Confidence Man, et il faut dire que la joyeuse bande a une façon de faire groover assez imparable. En témoigne ce nouveau single Woman, opening track de l’album, sorti en date de la Journée Internationale des Droits des Femmes et dont les premières lignes ont de quoi galvaniser : “I’m a woman of many words, but words do not define me. / This is my house that I built with my own two hands and if I so desire, I will burn it down/ So don’t call me the spark. I’m the fire and the flame. Ok?” S’ensuivent des mélis-mélos électroniques à la touche disco, sur lesquels se superposent les lignes à la mélodie adorablement maladroite de la chanteuse. Et s’il vous en faut plus pour vous adonner à la danse, le long plan-séquence au cœur d’une house party bien arrosée devrait faire l’affaire.

 

Aldous Harding – Fever

Pas facile de trouver quelqu’un·e d’aussi fascinant·e que Aldous Harding sur la scène indie actuelle. Adepte du surréalisme et de l’absurdité maîtrisée, la Néo-Zélandaise reste dans ses rangs avec le second single de son quatrième disque Warm Chris, attendu pour le 25 mars prochain. Après le saisissant (et franchement inquiétant) clip de Lawn, elle vient ici transposer l’allégresse sur fond de trombone du morceau avec des séquences lumineuses de danse et de plusieurs versions d’elle-même (dont la plupart avec un sourire, fait assez rare pour être relevé). Si l’album s’annonce excitant en tout point, les singles sélectionnés pavent déjà bien l’ambiance générale du disque qui s’annonce articulé autour d’un jeu instrumental fascinant, et de textes toujours aussi nébuleux et poétiques. Hâte, hâte, hâte !

 

Mandarina – Les Sables Mouvants

Il y a des moments comme ça où on aurait envie de lâcher prise et de se laisser porter par le courant, sans avoir à penser au lendemain. C’est cette sensation de paix intérieure et de quiétude absolue qui prédomine dans le nouveau clip de Mandarina, Les sables mouvants. La vidéo réalisée par David Cabannes accentue ce sentiment de lévitation en associant la musique au shibari, cet art japonais de la suspension. On y retrouve ainsi les musicien·ne·s en apesanteur, pour un morceau qui nous fait décoller tout doucement en ce dimanche pourtant grisonnant.

 

Sigrid – It Gets Dark

Notre chanteuse pop norvégienne préférée est de retour. Avec It Gets Dark, Sigrid annonce l’arrivée de son deuxième album studio How To Let Go le 6 mai. Dans ce nouveau clip, elle se libère artistiquement pour nous présenter un voyage spatial visuellement quasi psychédélique, entre astres, étoiles et OVNI. Après Life on Mars ou Rocket Man, c’est à Sigrid de reprendre le thème de l’attrait du monde de l’espace comme métaphore introspective du champ des possibles. It Gets Dark est une prise de conscience qu’il faut passer par des moments plus sombres pour voir la lumière et profiter pleinement des moments de pure euphorie (inspiration post-pandémique hmm hmm). Et c’est exactement ça qui fait la force de Sigrid : même si elle aborde des sujets déjà traités, sa voix porte la musique pour en faire une ode pop ultra contemporaine. She is so back!

 

Rachel Chinouriri – All I Ever Asked

En 2021, on vous présentait déjà Rachel Chinouriri dans les clips de la semaine #119. Jeune londonienne de 22 ans, elle nous avait déjà tapé dans l’œil et l’oreille l’an passé avec son EP Four° In Winter. Avec All I Ever Asked, Rachel Chinouriri confirme que 2022 pourrait être l’année de sa percée internationale dans la musique. Celle qui vient de signer un deal mondial avec Atlas Artists / Parlophone avait déjà fait le buzz en début d’année sur TikTok avec une nouvelle version acoustique de son titre So My Darling datant de 2018. Prenant un tournant plus indé dans sa création musicale et se définissant comme chanteuse noire d’alternative indie-pop, elle remettait en cause les préjugés des médias qui placent trop vite les artistes noires dans les cases RnB ou soul. La modernité et le talent de Rachel Chinouriri viennent donc aussi de sa capacité à bousculer les codes, comme dans All I Ever Asked où elle nous offre cette ballade indie-pop sur fond d’images estivales californiennes au Super 8.

 

Bear’s Den – Shadows

À près d’un mois de la sortie de Blue Hours, c’est à travers les fascinantes sonorités de Shadows, que Bear’s Den nous offre un nouvel avant-goût de la direction artistique de ce prochain album. Accompagné d’un nouveau clip réalisé par la talentueuse Mawrgan Shaw – déjà derrière l’animation de leur précédente sortie -, Bear’s Den explore avec beauté et sensibilité cette question de la santé mentale. Un thème fort, autour duquel s’organiseront les nouvelles histoires du groupe anglais qui nous fait chavirer depuis bientôt dix ans. Après un teasing des plus énigmatiques, dont seul Bear’s Den a le secret, Shadows vient rajouter à cette impatience générale et aux nombreux mystères qui planent autour de Blue Hours.