Les clips de la semaine #166
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Auteur·ice : Rédaction
17/04/2022

Les clips de la semaine #166

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 


Charli XCX – Used To Know Me

Ça va bientôt faire un mois que la plus british des Californiennes Charli XCX a lâché son cinquième album Clash. Si elle avait déjà exprimé son désir de faire renaître la musique tubesque des années 2000, elle prouvait avec cette nouvelle galette qu’elle savait comment s’y prendre. Véritable quintessence de pop music, au sens le plus générique du terme, l’album nous gâtait d’instants iconiques à n’en plus finir. En témoigne ce Used To Know Me, qui se voit cette semaine honoré en single et habillé d’un clip extravagant. Le bop se réapproprie la mélodie entêtante du monument pop Show Me Love pour en faire la bande sonore parfaite de ces séquences pétillantes qui voient la chanteuse enchaîner les costumes, d’une aberrante parure façon Marie-Antoinette à l’emblématique uniforme de pop-pom girl.

 

FKA twigs – papi bones feat. Shygirl

Jamais une mixtape n’aura été aussi bien défendue. Caprisongs sortait il y a plus de trois mois, et pourtant la fraîcheur de cette sortie est toujours indiscutable. Il faut dire que la Britannique FKA twigs n’a pas chômé et a su accompagner ce disque d’une flopée de visuels, d’un univers complet et d’un enthousiasme contagieux. Parmi la mêlée d’invité·e·s de l’opus, on salue l’intervention de Shygirl, enfant prodige de l’hyperpop reconvertie en icône pop ésotérique et non-orthodoxe – in the best way. Sur papi bonesles deux artistes s’élançaient dans une généreuse proposition dancehall pour lequel on n’attendait rien de moins que le clip qu’elle viennent de partager : des motos, des clubs enflammés et… des bébés chèvres.

 

HSRS – Les Oignons feat. Bonnie Banane & Emile Parisien

HSRS, High Self Reset System, c’est le nom du nouveau projet de Julie Dessard amorcé début 2021. Elle sortait vendredi dernier un EP cinq-titres intitulé Peyote Perfume et, au-delà d’un goût pour évident pour les compositions audacieuses et rafraîchissantes, ce nouveau projet prouve également son amour de l’esthétisme. Ce n’est pas ce clip de Les Oignons qui nous fera dire le contraire. Cette collaboration avec la théâtrale Bonnie Banane et le saxophoniste Emile Parisien joue la carte de rythmes chaloupés suaves et enfumés, et le clip qui l’accompagne est une vraie pépite. Un court-métrage à la pellicule nostalgique qui raconte, à coups de séquences absurdes et poétiques, l’histoire d'”un couteau, d’une apparition, d’une femme, deux femmes, un saxophoniste et une cuisine”.

 

BÉESAU – Anthracite feat. Jewel Usain / To a Kiss

Le  prolifique trompettiste BÉESAU n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. Faisant suite à une poignée de sorties remarquées depuis l’année passée, ce nouveau venu d’un genre encore indéfini (entre pop, jazz et free jazz) dévoile un double single et un clip aux allures de session live. C’est tout d’abord en équipe avec Jewel Usain, rappeur français à la plume pensante et personnelle, que BÉESAU fait jouer de sa magie à vent. Leurs deux arts se conjuguent naturellement, juste avant que le musicien nous offre un élan solo intitulé To A Kiss, l’intensité sur son visage rendant l’ensemble plus percutant encore, caressé par un faisceau lumineux élégant et suffisant pour rendre l’ensemble esthétiquement attrayant.

 

Neneh Cherry – Buffalo Stance feat. Robyn & Mapei

L’icône eighties Neneh Cherry sait comment redonner vie à un morceau. Pour dépoussiérer son tube Buffalo Stance de 1998, la Suédoise a fait appel aux pointures Robyn et Mapei pour revisiter son titre tout en douceur et en langueur, tandis que Blood Orange assure la production. Un casting musical cinq étoiles, auquel se rajoute une liste d’invité·e·s symbolisant la force et la beauté de la transidentité pour habiller le clip. On retrouve notamment Indya Moore, star de la série Pose, qui crève l’écran dans des plans légers captés à la pellicule. Une seconde vie opportune pour ce tube rap qui a marqué son époque et qui résonne aujourd’hui tout aussi fort, mais avec un message bien plus contemporain.

 

Suzane – Clit Is Good

Un morceau qui vous veut du bien – et qui vous fait du bien, aussi. Pour amorcer l’arrivée de son nouvel album, la sensation pop française Suzane dévoile Clit Is Good, un hymne au plaisir féminin sur fond de percussions ponctuantes et de synthétiseurs gras et généreux. À travers un texte à la fois suggestif et métaphorique, la chanteuse détruit le tabou patriarcal autour d’un organe trop souvent privé de sa symbolique. Un élan sex-positive qui rafraîchit une scène francophone trop souvent restée frigide : « Avec cette chanson, j’ai eu à cœur de mettre le projecteur sur une zone d’ombre du corps de la femme, lever le voile, avec l’espoir de faire bouger un peu les lignes ». Le clip est réalisé par Charlotte Abramow et met en scène les actrices Déborah Lukumuena, Victoria Abril & Kit Picamoles, réunies pour célébrer la force du clito.

 

Flume feat. Caroline Polachek – Sirens

On n’en a jamais assez d’entendre Caroline Polachek. Mais alors Caroline Polachek en featuring avec Flume ? On ne l’avait pas vu venir, mais on se régale. Sirens décrit au ralenti une histoire visuelle particulière, presque fantastique, de sauvetage céleste. On y voit Caroline vêtue de blanc, flottant dans une grotte, se rapprochant doucement de ce qu’on devine être le corps de Flume. Le choix de la tonalité n’est ici pas anodin puisqu’elle fait penser au chant envoutant des sirènes, très aigu et omniscient. On y retrouve une grâce sans pareille au fur et à mesure qu’on voit les deux artistes flotter vers la sortie, happés par la magnifique voix de Caroline Polachek et sous une production très symptomatique de la musique de Flume. Un featuring inattendu vu les dernières collaborations de l’Australien, mais qui n’en est pas moins réussi.

 

corto.alto – Not for Now

Le jazz d’un dimanche ensoleillé vous est offert par corto.alto, collectif jazz issu de Glasgow. On entend beaucoup parler du jazz de Chicago mais seulement peu de la scène écossaise, qu’on apprend à mieux connaître via le doux et dramatique Not for Now. On y voit du live, de vrais instrumentistes jouer du jazz et le vivre sous le retentissement des instruments à vent et du piano qui s’intensifient de plus en plus. On reste en famille puisque le clip est réalisé par Spike Wright, filemaker glasgovien indépendant. On y voit des amis qui jouent dans les clubs pour se retrouver et s’amuser, essence même du jazz qui s’écoute encore trop souvent entre élitistes. Pour en découvrir un peu plus sur corto.alto, on vous conseille leur dernier album, Not for Now, une pépite à chérir.

 

MURGIDA – JE PEUX PAS ME PERMETTRE

“Je peux pas me permettre de pas me permettre”, voilà un leitmotiv qui résume bien l’audace et le caractère de MURGIDA. Il faut dire que le nouveau venu dans nos colonnes ne se fixe aucune limite. Tout à la fois cascadeur, comédien et artiste, ce véritable touche-à-tout s’est lancé dans la musique avec son énergie habituelle, sans hésiter et avec ses tripes. Preuve en est avec ce nouveau clip qui confirme les bonnes impressions entrevues avec son premier titre, BODEGUITA. Du groove, quelques jolies fulgurances et une bonne dose d’auto-dérision : la vidéo réalisée par Nicolas Garrier en VHS dans un style vintage donne décidément à ce morceau l’écrin qu’il lui fallait pour trouver sa route vers nos oreilles… et ne plus les quitter.

 

Siau – Brûler la maison

Voilà un clip dont le message résonne douloureusement par les temps qui courent. Entre les deux tours d’une élection présidentielle dont les résultats seront quoi qu’il arrive catastrophiques pour un pays déjà sous tension, Siau vient de lâcher une petite bombe en forme de rappel à l’ordre avec Brûler la maison. Reprenant la désormais célèbre métaphore de la maison qui brûle pendant que nous regardons ailleurs, le jeune artiste évoque ainsi la pression sociale qui ronge les entrailles d’une société tiraillée de toutes parts et peut conduire à des actes désespérés dont la violence est à la hauteur de la souffrance éprouvée. À la fois triste et beau… comme du Siau.

 

CHAT PERCHÉ – MIA

Ai-je une raison d’aller danser dans les bois quand tu n’y es pas ? Si le dicton veut que les souris dansent quand le chat n’est pas là, au jeu du chat et de la souris, Chat Perché poursuit Mia entre les néons, les cigarettes et les teintures capillaires dans un clip auto-réalisé. Dans ce titre comme sur l’ensemble de son album KMGT qui vient de sortir, le jeune artiste allie house et rock en un tourbillon d’émotions, entre euphorie et désenchantement. Un cocktail doux-amer que le félin vous servira ce jeudi 21 avril au Sub pour le départ de la tournée de La Grande Party, dont il est parmi les lauréats. Histoire de raver, tard le soir, juste encore un peu. 

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