Les clips de la semaine #183
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Auteur·ice : Rédaction
14/08/2022

Les clips de la semaine #183

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 


ROSALÍA – DESPECHÁ

Détour au soleil avec Rosalía et sa nouvelle pépite infusée à la vitamine D. Après avoir dégainé son tour de force Motomami plus tôt dans l’année, la Barcelonaise dévoilait lors de sa tournée un inédit à base de merengue et de rythmes chaloupants ultra efficaces. Il n’aura fallu que de quelques heures pour que la fanbase solide de la chanteuse fasse pression pour voir le titre débouler sur nos plateformes de streaming, et Rosalía fait même mieux : DESPECHÁ s’offre une sortie single et un clip léger, parfait pour entamer l’été. Un visuel tourné à l’arrache qui nous emporte sur les plages de Majorque pour un hommage simple aux traditions hispaniques les plus cliché : une tranche de jambon ibérico par ci, de la lotion bronzante par là, du vin rouge qui coule à flots. C’est beau et brûlant, ça rappelle même les tableaux balnéaires d’un Martin Parr ou d’un Carlos Perez Siquer. Et voilà comment ROSALÍA a hijacké notre été.

 

Magon – Misty Forest (Feat. Acid Tongue)

Pas de répit pour Magon ! Été comme hiver, même pendant les vacances, le très prolifique musicien israélien continue de nourrir une discographie déjà bien fournie. Dernière sortie en date cette semaine avec Misty Forest, un nouveau titre en collaboration avec Acid Tongue, quelques semaines à peine. Pour donner vie à ce banger rock aux délicieux accents psychédéliques, le tandem a fait appel à Cult Nug, qui lui a offert une vidéo vintage à souhait, parfaite pour mettre en valeur ses guitares saturées et sa voix délicatement nonchalante.

 

PinkPantheress – Picture in my mind (ft. Sam Gellaitry)

Vous n’imaginez pas tout ce que l’on peut faire dans un lavoir. Le nouveau titre et clip de la très prodigieuse chanteuse londonienne PinkPantheress vont vous lessiver le cerveau ! Comme si la température n’était pas assez élevée, la jeune artiste en rajoute une couche en nous invitant à danser sur son nouveau titre 100% estival Picture In My Mind, dans lequel PinkPantheress a invité le producteur Sam Gellaitry. Savonnage désordonné autour de ce duo radieux qui accordent leur voix lorsque Gallaitry s’implique vocalement dans les refrains et s’immisce ensuite dans votre tête.

 

M.I.A. – Popular 

Populaire, M.I.A. l’est depuis un petit moment. Depuis l’époque bénie des early 2000s où parmi les mugshots de Paris et Lindsay et l’acharnement sur Britney, M.I.A., déjà, se dressait en égérie de contre-culture et de rébellion. Une bad girl avant l’âge d’or de la toxic femininity et du girlbossing, une promotrice du changement social avant que l’empathie ne devienne à la mode. Dans son nouveau clip pour le single Popular, l’artiste britannique s’attaque à la culture internet à coups d’androïde bien dérangeant. Co-produit par Diplo, le morceau s’insurge de la place que prend la validation d’inconnu·es dans nos vies rythmées par les likes. Thème que l’on pourrait juger réchauffé s’il ne s’accompagnait pas de la vision unique de M.I.A. qui transcende le simple satyre. Nouvel extrait de son prochain album intitulé Mata, Popular attise encore un peu plus en nous l’impatience de retrouver notre maîtresse à penser.

 

Loyle Carner – Georgetown feat. John Agard

“Noir comme les touches du piano, blanc comme les touches du piano”. Ce sont les mots que Loyle Carner pose pour illustrer son identité métissée. Georgetown, c’est le second single du troisième album du rappeur. Après un Hate, salué par la critique, Carner frappe fort en faisant appel au poète guyanais John Agard, que l’on voit déclamer dans l’intro. Sur un beat du producteur salué Madlib, l’artiste fait introspection dans son expérience et nous sort un texte poignant, sur la façon dont on se construit en tant que personne quand on est mixte. Sur une photographie léchée, le clip, réalisé par Machine Operated, fait émaner la chaleur humaine, la créativité qui vibre dans la ville mais aussi l’instabilité omniprésente. De ce voyage ressort l’envie de se considérer comme une personne entière, au lieu de se voir comme deux moitiés. La sagesse incarnée par le poète lui ouvre la voie vers la compréhension de soi et de ses racines sur une carte postale brute du pays de son père.

 

Jessie Ware – Free Yourself

C’est décidément la renaissance des pop queens flamboyantes, et Jessie Ware est probablement l’une des matriarches du mouvement. Déjà sur son album What’s Your Pleasure? en 2020, la Britannique se réappropriait la pop extravagante des disco divas seventies, avant même que Dua Lipa ne rende ça cool. Et c’est visiblement cette frange là qu’elle décide de continuer d’exploiter pour sa discographie à venir, avec la seule différence de ne plus rien s’interdir, de peu se soucier du kitsch pour mieux s’amuser avec cette esthétique et ces sonorités tout bonnement exaltantes. “Je suis tellement excitée à l’idée que les gens aient cette chanson pour la fin de leur été ; pour danser, pour ne ressentir aucune inhibition, et pour se sentir joyeux parce que c’est ce que j’ai ressenti récemment en étant capable de tourner à nouveau et en étant capable de chanter à nouveau. Amusez-vous, libérez-vous !”

 

Hudson Mohawke – Bicstan

Hudson Mohawke est complètement barré, et c’est un plaisir à regarder et à entendre. On avait déjà flashé sur le morceau Bicstan qui servait de lead single au nouvel album Cry Sugar du producteur écossais, premier long-format solo en huit ans, pour lequel il joue la carte du maximalisme et l’assume complètement. Après des visuels absolument délirants pour accompagner les premières sorties de l’album, il fait ici confiance à l’humoriste Patti Harrison pour transposer en image la folie de ce morceau survolté. Au menu : un 1 contre 1 de basketball, où tout nos paris sont placés sur une danseuse un peu perchée qui se découvre des pouvoirs arachnéens. Tout un délire.

 

First Aid Kit – Out Of My Head

Våra svenska favoritsystrar! Ou nos soeurs suédoises préférées, en français, aka First Aid Kit. Le duo est de retour avec un nouveau clip pour le single Out Of My Head, seconde sortie après Angels, tout deux extraits du prochain album à venir, succédant à Ruin sorti en 2018. Catapultées au sommet de la gloire folk (c’est à dire dans une pub pour voiture dans un désert) avec des titres comme The Lion’s Roar ou My Silver Lining, Johanna et Klara Söderberg s’étaient, depuis, faites discrètes. Elles annoncent aujourd’hui Palomino, qui sortira le 4 novembre prochain.

 

NNAMDÏ – Anti

On avait pu rencontrer un NNAMDÏ au flow plus violent et aux revendications bruyantes dans I Don’t Wanna Be Famous. Le moment est venu de retrouver le NNAMDÏ de Wasted et donc ses débuts nébuleux qui nous ont bercé·es avec son dernier single en date : Anti. Ambient pop, trap et saoul sont les maîtres mots de cette track qui amène beaucoup d’apaisement. Et pourtant, le sujet traité est celui du trauma de l’enfance, mais aussi générationnel et comment il fait son chemin dans sa vie quotidienne. Il commence d’ailleurs par ces paroles : “I want to forgive you. It’s too hard to forget, all the things you put me through”. Visuellement, NNAMDÏ s’habille d’un costume de fourrure – rappel à la peluche d’un enfant. Il parcourt un bâtiment qui semble abandonné, pour enfin tomber sur une famille blanche, bon chic bon genre, en train de dîner avec leur fils. Altercation incoming !

 

MØ – Spaceman

Que faut-il encore comme preuve de la supériorité artistique de ? Peut-être le clip de Spaceman pourra convaincre les gens à la traîne. A mi-chemin entre Star Trek et Annihilation, les visuels amènent à se croire dans les tréfonds de l’espace. On retrouve bien l’univers décalé qu’on lui connaît, et ce, grâce aux coiffures dignes d’une pub de gel ultra fixant, costumes et prothèses plutôt bien réalisées. Bref, chant reconnaissable entre mille, influences électroniques et thème charnel, c’est du  tout craché ! Le cosmos electro pop de la danoise n’a pas fini de nous emporter dans son tourbillon dansant.