Les clips de la semaine #187
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Auteur·ice : Rédaction
02/10/2022

Les clips de la semaine #187

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 


Angèle – Amour, Haine & Danger

Lorsqu’il s’agit d’incarner son propos, Angèle donne de sa personne. Après Nonante-Cinq, son second album remarqué paru fin de l’année passée, l’étoile francophone revient en force avec un hymne pop contagieux qui s’attaque à nos (trop) longues heures passées sur nos écrans. “J’écoute les notes en x2/Mais quand j’en fait ça dure 10 minutes/J’ai pas tant de choses à dire/Au fond j’crois qu’je veux juste qu’on m’écoute” glisse-t-elle dans le refrain, faisant miroiter notre addiction digitale générale à des mal-êtres plus personnels, et pourtant si universels. Simple et prenant, le morceau a le mérite de rappeler qu’Angèle n’a rien perdu de sa fibre tubesque dansante, tandis que le clip réalisé par son fidèle acolyte Brice VDH, et qui la voit se glisser dans la peau d’un smartphone, offre au morceau un univers complet et décalé. Et c’est comme ça qu’on l’aime !

 

Maybe Merlin – Maybe Merlin

Pour son premier clip éponyme, le duo Maybe Merlin fait un hommage au maestro Hitchcock en revisitant son film Fenêtre sur cour. Ici, les protagonistes ne sont pas témoins d’un meurtre mais espionnent leurs voisins d’en face dont la danse enivrante et l’alchimie palpable deviennent contagieuses. Le couple-espion se laisse ainsi embarquer sur un rythme langoureux et aérien par le couple espionné, comme deux parts de soi-même qui se complètent et se répondent, réaction aussi naturelle et organique que la couleur de leur musique. La production assez épurée de Maybe Merlin et la chaleur des voix s’imprègnent autant dans notre tête que dans notre corps. Le noir & blanc, tantôt éclairé et tantôt à contre jour, donne une image propre au clip et lui confère une dimension à la fois classique et moderne, ce qui en fait un indémodable.

 

Little Dragon — Frisco

Musicalement, personne ne s’amuse comme le font les membres du collectif suédois Little Dragon. Variant d’un genre à l’autre sans jamais trop s’en soucier, balançant les sorties sans jamais vraiment s’inquiéter des froides retombées de l’industrie, la bande à Yukimi Nagano semble n’avoir qu’une philosophie : être acceptée comme elle est. Spontanée, imprévisible, plurielle, polymorphe. Quand Little Dragon annonce un EP trois-titres, on acquiesce, on ne se pose pas trop de question : Un album arrive ? Où est le fil rouge ? C’est une nouvelle ère ? En réalité, qui s’en soucie ? L’essentiel, c’est de laisser vivre ces pépites qui dorment en studio, et de leur offrir une présentation appropriée. Frisco, l’un des trois titres de l’opus Opening The Door, s’aventure en terres techno-pop minimalistes, et se pare d’un clip nocturne en clair-obscur, hypnotique dans son décor boisé. Et c’est franchement tout ce qu’on leur demande. Merci, merci, merci.

 

TH Da Freak — Pretty Cool

Après Magaly Should Run, premier single rêveur et apaisé de son prochain album Coyote , TH da Freak continue de teaser son prochain LP à paraître le 7 octobre prochain. Pretty Cool, nouveau single aux accents indie rock, s’offre donc un clip, réalisé par Clément Pelofy,  affichant le groupe en voiture ou dans les bois, son leader s’adressant directement à la caméra. Dans ce titre, il est question des émois des premiers battements d’une relation amoureuse, évoqué par TH da Freak avec un certain flegme. Ponctué par des cordes, et des guitares évidemment,  Pretty Cool  se présente comme un titre solaire, bande son idéale de la fin de l’été.

 

A Place To Bury Strangers — Nice Of You To Be There For Me 

Premier titre de See Through You, le dernier album en date du groupe originaire de Brooklyn, en février dernier. A Place To Bury Strangers s’offre un clip animé, réalisé par M. Riddlestone pour Nice Of You To Be There For Me et il ne manque pas de profondeur. Sombre, les dessins sous le ton sépia rappellent un peu les dessins du film Coraline. Il y expose une relation toxique entre un père et son fils, entre violences, peur et frustrations, le groupe réussit à mettre en parallèle le son de la guitare, propre au groupe, comme si l’on avait utilisé une scie comme mediator, et la dureté de l’image. Oliver Ackermann explique dans un communiqué, à propos du titre : “Cette chanson parle de la façon dont la cupidité nous infecte tous et nous fait faire des choses que nous ne ferions pas normalement. Être cupide est en fait assez myope et volontairement naïf. Lorsque j’ai écrit cette chanson, j’ai ressenti le besoin d’exprimer le sentiment d’être exploité par quelqu’un que je considérais comme un ami. Le solo de guitare est un rêve fantastique hors de ce monde qui revient à la triste réalité de la déception d’une autre personne.

 

Lynda— Calliope

Cette semaine, la dernière sortie de Lynda nous a tapé dans l’oeil. Le duo britannique fait donc sa toute première apparition dans nos colonnes avec Calliope, une vidéo qui met en scène l’esthétique du groupe et son talent indéniable pour la musique. Réalisé par Valon Bajgora, le clip nous embarque pour une aventure délicieusement rétro qui puise ses influences dans le style des années 70-80. Après avoir peaufiné cet univers depuis sa création en 2016, le duo semble avoir trouvé la bonne formule puisqu’il s’apprête à dévoiler son tout premier projet officiel, composé de quatre titres mixés par la légende de la French touch, Alan Braxe. Une affaire à suivre de près, donc.

 

Kyrill— Blue

On ralentit la cadence pour se plonger avec douceur et volupté dans l’univers éthéré de Blue, le nouveau clip de Kyrill. Le jeune artiste qui partage son temps entre Bruxelles, Paris et Amsterdam vient tout juste de dévoiler un nouveau morceau intime et personnel qu’il a enregistré au Mexique pendant le premier confinement. La vidéo tournée réalisée par Gleb Bondarenko sur une plage néerlandaise où Kyrill passait du temps lorsqu’il était enfant permet ainsi de boucler la boucle en constituant un trait d’union entre le passé de l’artiste et son présent. Un véritable petit bonbon à la fois réconfortant et plein d’un spleen délectable, à consommer sans modération par ce dimanche tout gris d’automne.

 

Maud Geffray ft. Koudlam – Royal Bellies

Quatre mois nous séparent de la sortie d’Ad Astra, le dernier album de Maud Geffray, et pourtant on ne s’en lasse pas. C’est donc avec une joie non-dissimulée que nous vous partageons le clip de Royal Bellies, un des feats qui figurent sur l’album et qu’elle partage avec Koudlam. Si Maud nous confiait un mois avant la sortie du disque qu’elle souhaitait que ses collaborations naissent d’une vraie complicité, il semble ici que son voeu se confirme. Au-delà d’un clip illustratif, la connivence artistique en fait un véritable objet esthétique, dans la lignée de The Park, le livre du photographe Kohei Yoshiyuki dont il s’inspire. Empruntant à l’artiste japonais son célèbre noir et blanc, le réalisateur Sergei Rostropovitch donne vie aux photographies. Vus d’ensemble ou en détails, les corps apparaissent, se découvrent et s’entremêlent. Dans la nature esthétisée, la lumière guide le regard et encapsule le voyeurisme et l’érotisme avec beaucoup d’élégance. Indéniablement, ce clip transcende la poétique des corps et réaffirme la beauté du singulier comme du multiple. On ne peut donc que vous conseiller de le visionner au plus vite !

 

TSHA – Running

On n’arrête pas le progrès. Pour le troisième extrait de son premier album Capricorn Sun à paraître le 7 octobre prochain, la productrice londonienne TSHA décide de colorer son univers à l’aide de la visual artist parisienne Danaé Gosset, mais également… d’une intelligence artificielle. Si ce sont les coups d’aquarelle et d’acrylique de Gosset que l’ont retrouve dans les différents tableaux du clip, c’est un programme numérique qui s’est occupé de mettre les plans en mouvement, d’y superposer certains éléments 3D, le tout au rythme de ce titre contemplatif, guidé par des riffs de guitare à l’esprit pop bouclées à l’infini.

Lala &ce, Low Jack, Le Diouck, rad cartier – Gelati

Le charisme fiévreux de Lala &ce, le caractère OVNI de Le Diouck et la noblesse singulière de rad cartier défendent parfaitement l’esthétisme du titre Gelati. Deuxième rose épineuse de Baiser Mortel. La comédie musicale produite par Low Jack dévoile l’album, soit la bande son, du spectacle éponyme. Une œuvre jouée une année plus tôt par d’autres figures de la scène musicale française (Jäde, BabySolo33, etc.). Autant d’artistes qui défendent des idées et un esthétisme propre au rap autour d’une seule et même œuvre tragique. L’album sort le 23 octobre, de quoi faire vivre cette comédie musicale en plusieurs actes.

 

Paramore – This Is Why

Après Arctic Monkeys, The 1975 ou encore Black Veil Brides, c’est cette fois-ci au tour de Paramore de faire son grand retour. 13 ans après le vampiresque Decode, le trio, très attendu par les gens dont la température corporelle s’apparente à un Mr Freeze, revient dans un clip qui nous plonge dans un magazine de design des années 60. This Is Why est le début d’une ère plus funky, pour le groupe qui a toujours évolué doucement, mais sans fautes. 3min57 c’est juste le temps qu’il nous faut pour apprécier la magnifique Hayley Williams et ses cheveux de feu danser comme une Margot Robbie en Sharon Tate. Le prochain album du même nom est prévu pour février 2023.

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