Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 39, c’est maintenant.
Bō – Broken Head ft. Azzurazi
Alerte pépite ! Augustin Goupy n’a que dix-neuf ans, mais il a déjà tout d’un grand. Sous le pseudonyme de Bō, le jeune homme délivre une musique enivrante et rythmée, inspirée par des artistes tels que Flume ou Jon Hopkins. À la fois élaboré et très direct, sensuel et frontal, Broken Head, le nouveau single du jeune producteur, pousse les émotions jusque dans leurs retranchements pour en tirer la substantifique moelle. Pour ne rien gâcher, Bō réalise lui-même les vidéos d’animation qui inscrivent sa musique dans un univers onirique et surréaliste qui n’appartient qu’à lui. Un conseil : ne le perdez pas de vue… ni d’oreille.
Fantastic Mister Zguy – Dream Baby Dreamer
La semaine dernière, on vous présentait le dernier clip de Gaétan Nonchalant. Place désormais à son compère de toujours, qui sort un clip pour fêter son troisième (!) disque de 2019. On y retrouve avec plaisir les ingrédients qui font de lui le prince du lo-fi, à savoir une chanson courte, simple et efficace, qui oscille entre mélancolie et optimisme. Cette fois, c’est Fantastic Mister Zguy lui-même qui réalise des animations le mettant en scène en pleine exploration spatiale et qui rappellent les dessins animés de l’enfance. Logique pour un titre intitulé Dream Baby Dreamer.
Vimala – Home
On quitte l’espace pour un décor tout aussi lunaire, celui des mythiques volcans italiens. C’est bien en Italie que Vimala a choisi de donner vie à son tout premier single, Home, écrit sur les bords de l’île de Stromboli. Dans une vidéo rythmée par une track qui rappelle les envolées pleines de spleen de The Blaze, le jeune producteur suit le quotidien d’un jeune Italien, pour illustrer la relation ambiguë, mêlée d’admiration et crainte, qui s’est instaurée entre les habitants et les géants menaçants qui les surplombent. Entre le bouillonnement palermitain et la quiétude de l’Etna, Vimala signe ici un premier effort prometteur dont on aime tant le côté cinématographique que la prouesse musicale.
Cléa Vincent – Sexe d’un garçon
Lorsqu’on est une femme, comment exister dans un espace urbain bien souvent accaparé par les hommes ? Cléa Vincent a trouvé la solution. Dans son nouveau clip, Sexe d’un garçon, tiré de ses excellentes Nuits sans sommeil, la jeune femme se retrouve plongée dans une dystopie colorée où le monde est dominé par d’immenses jambes masculines vêtues de blue jeans. Son arme secrète pour s’y faire entendre ? Sa musique bien sûr ! Dans une vidéo pleine d’humour et de panache, Cléa Vincent fait ce qu’elle sait faire de mieux : rayonner.
Gus Dapperton – Coax & Botany
On finira par croire que la rentrée a poussé nos artistes favoris à s’exiler dans des mondes parallèles. Après les volcans, l’espaces et les drôles de dystopies, on vous propose cette fois une échappée dans l’univers fantastique de Gus Dapperton. Dans Coax & Botany, extrait de son premier album, la révélation de la pop new-yorkaise se change en une étrange espèce d’elfe, confrontée à la dureté du monde réel et cherchant à tout prix à y trouver de la magie. La musique de Gus Dapperton, elle, est toujours aussi douce à nos oreilles (pointues).
Rubin et le Paradoxe – X Raison
Inspiré pêle-mêle par la mode, le théâtre, l’électro et la chanson française, c’est un véritable phénomène qu’on vous présente ici. Rubin et le Paradoxe porte bien son nom et maîtrise à merveille l’art du contrepied. C’est donc tout naturellement qu’il a choisi une froide salle de réunion soviétique pour illustrer l’émotion, l’urgence et la douceur d’un morceau sur l’amour. Comme on pouvait s’y attendre, les képis, uniformes et autres cravates n’auront pas résisté longtemps à ses rythmes accrocheurs et à la sensualité de ses injonctions (“Allez retourne-toi, allez retourne… moi”). Un clip à regarder partout (sauf au bureau, dans les transports et en URSS).
Metronomy – Wedding Bells
S’il y a bien un groupe qui ne cesse d’épater par sa complaisance, c’est Metronomy. La bande à Joseph Mount nous a, en effet, fait voyager d’un univers à un autre, offrant cadres et morceaux aussi variés que somptueux pour accueillir Metronomy Forever, leur sixième album tant attendu. S’ils brillaient par le côté décalé du clip de Salted Caramel Ice Cream ou par l’abstraite explosion lumineuse de Walking in The Dark, ce sont ici des plans plus épurés et simples qui habillent à merveille les notes foisonnantes de Wedding Bells. Accueillis par la puberté baveuse de deux tourtereaux, on se retrouve plongés au coeur d’une fête ensoleillée et colorée, pleine de jeunesse et de candeur. C’est joli, c’est entraînant, c’est Metronomy et on est contents.
Milky Chance – The Game
C’est la suite de l’odyssée métaphysique des Milky Chance. Après leur stupéfiante rencontre en terres alpines avec la planante Tash Sultana, les maîtres de la folk continuent de teaser leur prochain projet Mind The Moon avec un mystérieux clip à l’effigie d’une boule de bowling. Incongru, mais pas que. Car la luisante perle rouge adulée dans ce clip aux tons chauds et orangés symbolise l’essence même du morceau : le jeu. Car tout n’est qu’une partie à remporter, nous chantent les Allemands, et ces lignes pertinentes épousent la production toujours léchée de Milky Chance pour nous offrir une composition complète et savoureuse. Ils peuvent prétendre ne pas connaître les règles du jeu, mais ils remportent nos coeurs à tous les coups.
Yseult – Noir
“Noire et fière de l’être, ça c’est toute ma life.” On triche un peu pour celui-ci, datant de la semaine passée, mais croyez-nous : ça en vaut largement la peine. La nouvelle sensation sulfureuse de la pop urbaine française nous dévoile la facette sombre non seulement de sa musique mais aussi d’elle-même avec un morceau corrosif accompagné d’un clip d’une troublante noirceur et d’une beauté virginale. Véritable ode à la culture noire, le visuel offre des tableaux séraphiques dont les anges portent les couleurs de la rage et la hargne véhiculée à travers ce cri du coeur. Exaltation de corps colorés et ardents, triomphe de la femme forte, consécration de la chair dans toutes ses déclinaisons : Yseult offre une esthétique claque visuelle et artistique pour illustrer ses combats les plus chers.
Ryder The Eagle – Alone In Love
On termine cette sélection hebdomadaire avec un habitué de nos colonnes. Il y a quelques mois déjà, on vous parlait de Free Porn, le disque qui révélait la face sombre de Ryder The Eagle. On retrouve cette fois le crooner toulousain en animal blessé sur les toits de Londres. Pris dans la lumière d’une lampe torche qui semble l’acculer, cuir rouge et démarche chancelante, le jeune homme explore la face douloureuse des sentiments qui blessent tant qu’ils finissent par rendre fou. Avec ce clip, Ryder The Eagle offre à la magnifique Alone In Love un écrin à sa mesure, avec cette radicalité et cette sincérité qui n’appartiennent qu’à lui.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.