Les clips de la semaine #60
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Auteur·ice : Rédaction
23/02/2020

Les clips de la semaine #60

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 60, c’est maintenant !



Salut c’est cool – Bout de bois

Le dimanche, c’est le jour de la traditionnelle promenade hebdomadaire en forêt. Ça tombe bien, c’est aussi le jour de notre sélection des meilleurs clips de la semaine. On part donc avec nos électro-troubadours préférés pour une virée dans les bois (bien plus drôle qu’une rando avec Mamie), marquée par une rencontre improbable avec un sacré bout de bois. Comme d’habitude, c’est perché, c’est drôle, c’est bourré d’effets improbables, et c’est sacrément jouissif. Moins champêtre mais tout aussi cool : les gais lurons de Salut c’est cool seront en concert le 15 mai prochain au Trianon.

The Strokes – Bad Decisions

Une semaine après la sortie de At The Door, les Strokes reviennent avec Bad Decisions. Deux chansons pour deux univers complètement différents. Si le premier single s’inspirait du monde galactique des Voidz (l’autre projet de Julian Casablancas), Bad Decisions revient à l’essentiel. Un retour vers le son du légendaire Is This It – du Strokes par excellence – bref une aubaine pour les fans qui n’auraient pas été convaincus par la première annonce. La petite surprise c’est que le refrain sample la mélodie de Dancing With Myself de Billy Idol. Le clip nous ramène sur la planète Terre des années 60 avec toutefois une touche futuriste qui apparaît comme le point commun entre les deux singles. Et si on avait un bouton à cloner les Strokes ? « Excitement is one push away », comme annoncé dans la vidéo. Des Strokes stoïques dans un clip publicitaire aux tournures apocalyptiques, réalisé par Andrew Donoho (Twenty One Pilots, Khalid, Sub Urban,…). Du génie, comme toujours.

Yael Naim – Shine

Ombre et élégance. Yael Naim nous revient cette semaine pour dévoiler sa nouvelle identité musicale et annoncer Nightsongsun nouvel album attendu pour le 20 mars prochain. Un retour effectué près d’un an après nous avoir gâtés sur la bande originale somptueuse de Mon Bébéle chef-d’oeuvre de Lisa Azuelos porté par le brillant A Part Of UsPour ce nouveau morceau intitulé ShineNaim s’essaye à l’exercice de réalisatrice et compose l’univers onirique de ce superbe visuel. Épaulée par le scénographe Yoann Bourgeois et le directeur de photographie Martim Vian, l’artiste transpose en images la finesse de cette nouvelle composition. Le bouleversant cordes-voix qui berce le morceau prend alors vie dans des clair-obscurs captivants qui mettent en scène Yael sur un socle sphérique, balancée d’un extrême à l’autre avec légèreté et grâce. Une abstraite poésie s’échappe des différents tableaux qui composent le visuel et qui s’allient avec brio à l’atmosphère de rêverie transcendant l’œuvre.

Yves Tumor – Gospel For A New Century

Peu de projets à la pointe de l’art actuel repoussent vraiment les limites sonores viscérales comme le fait Yves Tumor. Avec un arc qui se situe entre le rock psyché et la pop moderne, les comparaisons ne servent que de limites destinées à définir ce qui ne peut l’être. Yves Tumor mélange la retenue et le chaos, il dilue la réalité en donnant un sens à l’abstrait et en permettant à la dissonance d’être vue et entendue comme une harmonie. Par des bourrasques cuivrées et généreuses, l’Américain exilé dans le romantisme italien de Turin nous présente Gospel For A New Century, le premier extrait de son quatrième disque à venir pour avril prochain et intitulé Heaven to a Tortured Mind. C’est Isamaya Ffrench, talentueuse artiste maquilleuse et prothésiste britannique, qui se verra chargée de capturer l’excentricité créative de Tumor pour l’infuser à ce nouveau visuel. Partagé entre le diabolique et le kitsch, le clip offre des séquences déroutantes qui suscitent tant la curiosité que l’intérêt.

Oklou – entertnmnt (prod. Mura Masa)

2020 sera l’année de Oklou, on vous l’assure. Derrière ces cinq lettres se cache Marylou Mayniel, productrice et musicienne française basée à Londres. En quelques morceaux seulement, la chanteuse fait déjà scintiller dans nos playlists sa musique alternative, mélange de pop féerique et mélancolie électronique. Elle partageait plus tôt dans l’année Toyota, en équipe avec le grand Flavien Berger et sur lequel elle exploitait le côté francophone de son art dans une composition moelleuse et enrobante. Pour ce retour, c’est au producteur en vogue Mura Masa qu’elle fait appel. Les deux visionnaires donnent alors naissance à une production corrosive et froide, tout en nappes électroniques et métalliques sur lesquelles le timbre voilé de Mayniel vient insuffler une profusion de douceur délicieusement bordée d’un autotune léger. Le visuel est un long plan séquence réalisé par Alexandra Green (présente sur les clips de Charli XCXYoung Fathers ou Stormzy, pour ne citer qu’eux·elles). Dans un décor lunaire et sinistre, vêtue d’un rouge acidulé, Oklou nous rejoue la scène d’Alice aux Pays des Merveilles en sanglot sur son rocher pour nous chanter cet ode à la vulnérabilité, lorsque “les gens vous voient comme quelqu’un de fort et solide alors que vous pleurez à l’intérieur, arborant un faux sourire“. C’est simple, c’est fort, c’est beau, c’est Oklou et c’est à suivre de très près.

Jessy Lanza – Lick In Heaven

La découverte de la semaine. Elle nous vient tout droit du Canada, elle ressemble à votre prof de mathématiques et est une déesse de la musique électronique. Influencée par le courant urbain des grandes Missy Elliot ou AaliyahLanza propose un étonnant mélange de sensualité RnB et de virulence techno. Si si, vous lisez bien. Le tout baigne dans un rayonnant éclat solaire de rythmes funk sur lesquels s’impose alors la tessiture légère et envoûtante de sa voix. Le titre parle “d’être en colère contre les gens et de ne pas savoir quoi faire à ce sujet. Je trouve que lorsque je suis un certain combo de tristesse et de colère, j’atteins un point de provocation où je ne peux pas m’empêcher de devenir nucléaire.” Pour le clip kitschissime qui accompagne le morceau, c’est une ambiance superficielle de plateau télé qui est mise en place et dans laquelle évoluent des hommes et des femmes aux sourires éternels. Autour d’une Jessy visiblement perdue dans son personnage entre cynisme et euphorie se construit alors un arc-en-ciel de danseurs et de danseuses. C’est la version Teletubbies de Boiler Room et c’est un régal.

Metronomy – Whitsand Bay

La beauté du contraste. Joseph Mount, cerveau de Metronomy, est sans aucun doute passé maître dans cet art finalement peu maîtrisable. Tout Metronomy Forever, leur dernier album paru en septembre d’où est tiré ce Whitsand Bay, en est d’ailleurs une matérialisation parfaite. Whitsand Bay, ce tube dépressif où le combo basse/batterie vous donne envie de chauffer le dancefloor autant que le duo guitare/boucles de synthés vous invite à regarder dans le rétroviseur de votre vie. La vidéo qui l’accompagne dorénavant sublime ce contraste. On suit une boule à lumières disco éveillant de ses éclats stroboscopiques une vallée, une banlieue, un littoral, un bois. Tous sombres, calmes, déserts. “It’s enough / It’s enough to have a hope in hell.” C’est à la fois magnifique, cafardeux, apaisant, bourré de spleen. Les réalisateurs Sam Davis et Tom Andrew livrent une photographie proche de la perfection, encore une fois basée sur la lumière (outil central de leurs précédentes réalisations, tantôt troublante pour Daniel Avery, tantôt éthérée pour John Metcalfe). “And I need to find some peace / And everyone looks at me / And everyone talks.” Rouler vers la Whitsand Bay pour retrouver la paix, pour retrouver le recul face à la pression. Pour retrouver la lumière, telle une boule disco dans une désolation étrangement belle. La beauté du contraste on vous disait.

Waxahatchee – Lilacs

Si ce nom à rallonge ne vous dit rien, on a la plaisir de vous présenter votre nouvelle obsession musicale. La musique de Katie Crutchfield est douce comme une fleur et puissante comme une tornade. Sans artifices, sur des riffs de guitare en ritournelle et des percussions timides, l’artiste soulève ses morceaux par la franchise et la frontalité de ses textes et de sa voix. “Je voulais que ce morceau soit comme la lumière à la fin du tunnel, un rappel que tout peut aller mieux et que c’est souvent le cas”. Perçante et troublante, Waxahatchee revient cette semaine dévoiler le second extrait de son cinquième album Saint Cloud. L’équipe 100% féminine derrière le somptueux visuel sera entre autres composé d’Ashley Connor (Alaska de Maggie Rogers, c’était elle) et de la danseuse Marlee Grace. La chorégraphie captivante de cette dernière est suivie de près par une caméra à l’image délicieusement rétro qui la capture par un brillant plan séquence. Il faudra patienter jusqu’à la fin du mois de mars pour découvrir les autres merveilles de l’Américaine mais, d’ici là, enchantez vos oreilles par les quatre précédents bijoux qui composent la discographie d’une grande dame de la musique indie/post-punk.

Meryl – Coucou

“Coucou, oulala, la tête, les fesses et la moula. Elle a tout, elle a tout, ça t’fait des chatouilles partout, guili-guili” voilà les quelques mots qui vont résonner dans votre tête pour la journée après avoir écouté le nouveau titre hautement addictif de la jeune rappeuse martiniquaise Meryl. À l’occasion de la sortie de sa mixtape Jour avant caviar, c’est le tube profondément dansant Coucou que la chanteuse décide de mettre en images dans des plans aux saveurs urbaines pensées par les studios Ady&Matt. L’occasion pour nous de faire connaissance avec la maestria du rythme de celle qui assurait jusqu’ici les toplines des plus grand·es comme ShaySCH ou encore Niska. Et si, comme nous, vous ne saviez pas ce qu’était une topline, la géniale chaîne Tarmac vous l’explique ici. Une chose est sûre, le mélange de hip-hop, zouk, soca, dancehall et trap de Meryl a tout pour réussir et rafler toute la moula qu’elle mérite.

Annabel Lee – See You Naked

On a jamais pris le temps de vous présenter Annabel Lee comme il se doit ? Pas de problème, en guise d’introduction, on vous propose le morceau “See You Naked” et la vidéo qui l’accompagne, aussi déjantée que poétique. En effet, Le groupe de garage rock bruxellois signé sur le très chouette label Luik Records profite de son nouveau clip pour se mettre littéralement à nu devant nous. Quoi de mieux pour briser la glace n’est-ce pas ? On y retrouve donc le groupe, ainsi qu’une ribambelle de corps de toutes formes, mis en scène de manière particulièrement inventive et farfelue. Ce morceau vient amorcer la promotion de leur premier album, Let The Kids Go, dont la sortie est prévue pour le 20 mars, et sera accompagné d’une petite tournée franco-belge des familles qui se terminera aux Nuits Botanique début mai. Pas de nudité scénique au programme, mais une bonne dose de fun tout de même, et un rock jouissif pour le moins contagieux !

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