Les clips de la semaine #67
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Auteur·ice : Rédaction
12/04/2020

Les clips de la semaine #67

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois (petit e-péro entre potes hier soir ?) et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 67, c’est maintenant !



Gorillaz – Aries ft. Peter Hook & Georgia (Episode Three)

Fini les escapades en bateau sur le Lac de Côme ou les grosses jams en studio avec un tas d’invité·es. Ils ont beau être faits de dessins animés, les membres de Gorillaz sont eux aussi en confinement dans leur Kong Studio. Mais ce n’est pas une raison pour que la Song Machine s’arrête de tourner. Dans cet épisode 3, Peter Hook, l’ancien de Joy Division et New Order, vient poser sa légendaire ligne de basse et la talentueuse Georgia prête ses percussions électroniques. Aries transpire les (bonnes) années 80. Et quand Damon Albarn chante son spleen, c’est carrément du New Order tout craché. Un hymne mélancolique à l’évasion (de quoi, de qui, on vous laisse juge), bande-son d’une virée en moto sur des routes marocaines filtrées à l’infrarouge. Le tout sur fond vert, évidemment. Song Machine aborde une nouvelle fois la réflexion intérieure. Thème idéal en ces temps cloisonnés, non ? Méditez donc avec Aries en fond sonore, mais en suivant les recommandations judicieuses de 2-D à la fin du clip: “Make sure you stay in, stay safe and stay tuned. Oh yeah, and keep washing your hands. Sweet”.

L’Impératrice – FOU

Cette semaine, L’impératrice a inondé la toile pour annoncer leur nouveau single FOU. Un teasing qui nous a fait mousser jusqu’à ce jeudi, avec ces nombreux posts mais surtout un clip auto promotionnel des plus cocasses. Ils et elles l’attendaient, nous l’attendions également avec impatience : le retour de la disco-pop stellaire francophone la plus addictive des Internets. Un groove plus que jamais présent, du multicolore et des strass ainsi qu’une absence de complexe déconcertante sont au rendez-vous. Ajoutez à tout cela un synthé magique digne des années 80, il ne vous restera plus qu’à entrer dans la danse. Le sextuor nous rappelle à travers le clip et les lignes du morceau qu’il ne faut pas être une reine de beauté pour plaire, malgré une société qui pousse aux codes sociaux et aux clichés. Un self-love lumineux dont nous avions bien besoin ainsi qu’une musique toujours aussi pétillante à la fraîcheur sans égale. “T’as compris le deal ?” 

Thomas Azier – Love, Disorderly

Premier morceau de son nouvel album éponyme à venir chez Hylas Records, Love, Disordely est une introduction au nouvel univers que le musicien néerlandais affirme avoir découvert et exploré. Laissant de côté les romances fantasmées, Thomas Azier, à l’aide d’une orchestration menée tambour battant, nous met face aux réalités multiples du monde. A travers des images aussi belles que terribles filmées en tout point du globe par Laurent Chanez (connu pour avoir travaillé avec Aufgang), le quotidien des hommes défile devant nos yeux. Des scènes banales et pourtant épiques qui parviennent à nous déstabiliser et enclenchent irrémédiablement une chaîne de réflexions aussi sensibles que politiques que nous ne sommes pas prêt·es de vouloir arrêter. On le suivra sans hésiter et les yeux ouverts dans ses prochaines explorations.

Malory – Attrape-Coeurs 

Nouveau détour par le Sentimental Club de Malory. On se retrouve cette fois-ci plongé·es dans une baignoire à la pénombre qui rappelle un fumoir de boîte de nuit. Comme toujours avec le chanteur, on navigue sur une fine ligne entre musique solaire et lyrics mélancoliques, à l’équilibre du romantisme déchu et du spleen irrémédiable. Mine de rien, entre chanson française d’un côté et influences US à la Miguel ou Frank Ocean de l’autre, le charmeur triste se construit une esthétique poétique de clips en clips pour accompagner sa mixtape Métropole Blues. De quoi continuer à envoyer des attrape-cœurs au milieu des feux de détresse.

Hania Rani – F Major

Savourez la symbiose parfaite entre nature, musique, danse et arts visuels. Une expérience proposée par Neels Castillon (derrière la caméra pour Angèle ou encore Aloïse Sauvage) qui troque ici la pop francophone pour la pureté néo-classique de Hania Rani. De son titre F Major, la compositrice polonaise de génie ponctue une escapade au cœur de l’éden islandais. Minimaliste mais puissant, le morceau décline la tonalité de Fa Majeur en une cascade de délices suspendus, comme hors du temps. L’ensemble se voit magnifié par la grâce d’un ballet corporel qui rassemble les trois artistes Mellina BoubetraFanny Sage et Janina Sarantšina dont on a déjà pu découvrir les nombreux talents sur le Brol Tour d’Angèle. Le titre se retrouvera sur Homeprochain opus de la jeune pianiste attendu pour le 15 mai prochain. En attendant, prenez-en plein les yeux (et les oreilles, évidemment).

Pacific Shore – Two Kingdoms

Deux royaumes imposent leurs lois au creux des synapses de Pacific Shore. Opprimés sous la dictature, les Parisiens tentent ce 10 avril un coup d’Etat placide et vitaminé, avec pour seules cartouches l’électro, le funk et l’envie de faire chalouper les peuples. Two Kingdoms et ses dix-sept hymnes instaurent donc la contre-propagande. Tant sonore que visuelle, cette première parade éponyme résulte d’une stratégie pensée puis dirigée par le duo. Se dessine alors une chatoyante excursion spatio-temporelle, indic de nos dérives et contradictions contemporaines. La bestialité des cités, celles des grands espaces se heurtent et s’amassent à vive allure. L’humain s’agite parallèlement à la fourmi, le trafic aux abeilles. Les couleurs et les éléments s’épanouissent dans leur démesure. Au cœur de cette délirante querelle graphique, nous notons un navire, deux tours et cette boule bleue, tous engloutis. Si certain·es se limiteront à mirer le joyeux divertissement, d’autres porteront l’hématome tracé par la roche cuisante, provocatrice allégorie finale de notre perte.

Wallows – OK

Les Wallows sont de retour ? Surprise avec un nouveau clip déjanté pour notre plus grand plaisir ! Un an après la sortie de leur premier opus, le trio nous offre un nouveau single : OK. Un rock alternatif plus groovy que jamais, plus de basses pour un hymne pop de soutien et d’amitié. La chanson est là pour nous rappeler que tout ira bien. Originellement écrite pour représenter le soutien amical dans les épreuves difficiles, la chanson prend tout son sens en cette période. La vidéo est filmée en fisheye et reprend les codes des clips de garage rock des années 90-2000. Le groupe joue sa chanson dans un endroit (confiné) laissant la place à quelques plans des trois garçons se lâchant en face cam. Le groupe a gardé son humour tant acclamé qu’ils arrivent subtilement à mettre en scène dans toutes leurs vidéos. Le second degré qui met tout le monde d’accord.

Bob Doug – Road 98

Les Bruxellois de Bob Doug nous emmènent sur la Road 98 dans un tout nouveau single. Le blues rock du groupe nous avait manqué. Si le #PlayLocal est plus que jamais d’actualité, la Belgique est servie avec une vidéo made in Brussels. On boit un verre virtuel avec le groupe qui nous invite dans sa soirée mouvementée. Tout juste assez de nonchalance et d’agressivité, c’est le combo fascinant de ce morceau qui laisse la place à chaque instrument pour briller. “Let me teach you how to be free”. Le clip se voit habillé d’un revêtement rétro très Peaky Blinders dans l’esprit, rockstar dans l’attitude. Pendant qu’on se concentre sur le riff qui nous drague du coin de l’œil, les paroles défilent dans un style psychédélique qui nous donne de plus en plus l’impression d’avoir passé la soirée à boire avec Bob Doug. En espérant pouvoir les voir se produire très bientôt dans le monde post-confinement.

Michelle Blades – Mota o Perreo

Confinement, jour… Jour combien, déjà ? Les jambes fourmillent, l’esprit vagabonde, l’ennui commence à se faire pesant. La fête nous manque. Ça tombe bien, c’est précisément le thème du nouveau clip de Michelle Blades, Mota o Perreo. Avec ses mots à elle, toujours simples et percutants, la plus Panaméenne des Parisiennes évoque la fiesta en Amérique du Sud dans un clip aux accents psychédéliques qui laissent progressivement place à une mise en scène épurée, parfaite pour mettre en valeur la voix délicate de l’une de nos artistes favorites. Allez, courage, ce sera bientôt à notre tour de faire la fête !

Joe Exotic – I Saw A Tiger

On conclut cette sélection dominicale en compagnie de Joe Exotic. Oui oui, on parle bien du Tiger King de Netflix, dont le documentaire lunaire sur sa personne a permis au monde entier de tromper l’ennui du confinement. Drôle d’ironie sachant qu’il est lui-même confiné dans la cellule d’une prison, quelque part aux Etats-Unis (no spoil). Quoiqu’il en soit, ce clip est une pure merveille. Lyrics anti-chasse et pro-félins retranscrites version karaoké, musique country qui sent bon le soleil et la mauvaise bière, photoshop de qualité où le chanteur se retrouve debout sur un pick-up sous un ciel orageux, jouant en slow-motion avec un tigre ou bien guitare à la main au milieu des champs. Une merveille de bon goût audiovisuel. On vous laisse également découvrir ses accoutrements à faire pâlir les plus beaux sapeurs de Château-Rouge. I Saw a Tiger, and the Tiger saw a Man.

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