Les clips de la semaine #69
"
Auteur·ice : Rédaction
26/04/2020

Les clips de la semaine #69

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois (petit e-péro entre potes hier soir ?) et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 69, c’est maintenant !



Aloïse Sauvage – Méga Down

Rien n’arrête Aloïse Sauvage, pas même le confinement. Si son premier album Dévorantes retournait la planète pop francophone en février dernier, les pépites qui le composent continuent de s’offrir des secondes vies dans des clips solaires et léchés. C’était déjà le cas d’Omowi, l’ode arc-en-ciel pétulante qui se voyait mise en images par le visionnaire Neels Castillon. Cette semaine, c’est au tour du chaloupé Méga Down de s’habiller d’un clip tourné au drone, exploitant des plans larges éblouissants d’une banlieue baignée par les tons purs d’un coucher de soleil. J’avais envie et besoin de sortir de l’intérieur dans lequel nous sommes forcés de rester et me lancer ce défi… Alors je suis montée sur le toit, au coucher du soleil, pour exprimer au monde ce qui me rend « méga down do do down ». Pour réaliser ce projet fou, la chanteuse a pu compter sur son ami photographe et réalisateur Adrien Roux, confiné avec elle. Une invitation à l’allégresse et à la danse qui ne se refuse pas !

Nicolas Michaux – Harvesters

Quoi de plus ressourçant que les douceurs organiques de Nicolas Michaux ? À ne pas se méprendre : une douceur vibrante et vivante, tout sauf inerte. Un peu à l’image de ces tableaux verdoyants qui mêlent la faune et la flore de l’île de Samsø, petit éden danois où le musicien a posé ses valises avec sa famille. Un écrin de quiétude qui inspirera son deuxième opus, Amour Colère, succédant au sublime À la vie, à la mort. L’occasion d’y redécouvrir la délicatesse poétique de Nicolas Michaux, la chaleur des mots qui se croisent pour nous raconter des paysages et des tableaux. C’est exactement le genre d’expérience qu’offre Harvesters, sur lequel le musicien mêle des lignes en anglais à des percussions langoureuses, vaporeuses, comme un rêve. Le clip tire sa beauté d’une authenticité imperturbable, l’insouciance paisible d’une routine insulaire, en plein cœur d’un paradis naturel. « La musique est quelque chose qui se passe, pas quelque chose que l’on fait » confiait le musicien, et ce n’est pas ce clip suspendu qui nous fera dire le contraire.

Jonathan Bree – In The Sunshine

Jonathan was ready for the Covid long before the rest of the world“. Et si le premier commentaire de la nouvelle vidéo de Jonathan Bree était encore celui qui en parlait le mieux ? Il est vrai que le dandy néo-zélandais a toujours traîné quelque chose d’infiniment mélancolique derrière lui, comme si le monde entier ne pouvait le comprendre. Dans le clip du superbe In The Sunshine, le crooner masqué part se réfugier aux confins du monde, simplement muni de sa canne à pêche et de sa voix au timbre si particulier. Une jolie ballade à la saveur douce-amère destinée à faire patienter avant la sortie de son prochain album, After the Curtains Close, à paraître le 17 juillet prochain.

Lagrace – Corps

Qu’on se le dise : l’étrange période que nous vivons est également une occasion de découvrir de nouvelles têtes qui brillent par leur talent et leur créativité. La semaine dernière, c’est ainsi que l’on vous parlait de la chouette reprise de Booba faite par Poppy Moukoukenoff pour La Grande Party. On change cette fois de registre avec Lagrace, la petite pépite RnB de la première édition de ce nouveau dispositif de repérage d’artistes du Grand Paris. Ce vendredi, la jeune artiste s’est révélée en revisitant Corps, l’hymne magnifique d’Yseult à l’acceptation de soi. Loin des titres enjoués et pleins d’énergie qui composent son répertoire, Lagrace dévoile une sensibilité et une voix qui nous touche en plein cœur, dans une vidéo en noir et blanc emplie d’intimité et de sincérité.

 

Tom Rosenthal – Hope

Toujours humain, toujours surdoué, le chanteur anglais qui transforme les sentiments et les expériences en mélodies nous offre un clip mettant en scène son public varié, face à nous, dans sa vie de tous les jours (mais confiné). Nous ramenant comme à son habitude à notre nature profondément optimiste, les scènes tournées aux quatre coins du mondes (à la demande du musicien) mettent en avant une valeur universelle et intemporelle : l’espoir. À travers les visages des un·es, les rires des autres et les pleurs des dernier·ères, à travers les âges et surtout à travers les frontières de quelques formes qu’elles soient, Hope nous fait voyager, nous dépayse et parvient à nous rassembler à distance. Un rappel et une invitation à ne pas nous refermer sur nous-mêmes plus que bienvenus en ces temps où l’on aimerait parfois nous faire croire que nous pouvons nous en sortir seul·e.

Muddy Monk – Mylenium

La douce voix de Muddy Monk nous avait manqué. Mais voilà l’arrivée de Mylenium, nouveau single annonçant le sortie de son projet Ultra Tape pour le 12 juin prochain. Le clip conceptuel s’offre une animation de Dexter Maurer qui laisse libre cours à son imagination. Psychédélisme et surréalisme donnent naissance à deux âmes tombant du ciel infiniment. Une scène aux couleurs saturées qui élève la chanson poétique de Muddy Monk. Jusqu’ici ses morceaux nous emmenaient dans le ciel, mais avec ce clip c’est dans l’espace que nous allons pour découvrir le poème du Suisse. Il construit sa chanson en deux blocs qui se répètent, ce qui nous donne l’impression d’être dans une boucle de l’espace-temps. Les synthés évoluent dans une production plus contrastée, plus crue qu’à son habitude, mêlée à des paroles suaves et sensuelles. On gravite avec les amants vers cette nouvelle ère, ce millénium qui commence.

Glints – Minimum Wage

Ça y est, Glints est fauché. Après la sortie triomphale de son premier album Choirboy, il était pourtant parti pour la gloire. Mais deux mois de confinement sont passés par là. Les cerveaux de sa bande de colocs d’Abattoir Anvers ont donc chauffé pour offrir un clip à Minimum Wage, hymne au manque de tunes. On y suit les aventures absurdes de Glints transformé en pièce de 5 centimes : utilisé pour gratter un billet de loterie, ricochant dans tous les coins de la maison, atterrissant dans la bouche du vrai Glints, etc. Une histoire complètement what the fuck réalisée par le désormais habituel Glen Schrijvers. Ses autres colocs, le producteur Yong Yello et le graphiste Iljen Put, ont également participé à ce qui doit être le clip au plus petit budget de toute l’Histoire du rap belge (5 centimes donc). Glints s’est bien dit qu’il ne devait pas être le seul à racler ses fonds de poche en ce moment et a donc pensé à nous: “une vidéo sur ce que c’est d’être fauché, faite par des gens fauchés, pour des gens fauchés”.

JPEGMAFIA – BODYGUARD!

Troisième extrait issu de la série HTBAR (How To Build a Relationship), entamée il y a quelque mois sur YouTube par le prince du rap alternatif américain. JPEGMAFIA, c’est un son brut, franc, sans concession, qui a fait de lui en très peu de temps un des meilleurs boxeurs de sa catégorie. Spoiler alert : ce n’est pas ce nouveau clip qui le détrônera. BODYGUARD! s’offre à nous comme une délicieuse ballade placée sous le signe de la sincérité et de la vulnérabilité. Lauto-tune, ici parfaitement maîtrisé, permet d’exacerber ces sentiments d’une très belle manière. C’est d’ailleurs là que réside tout le génie de JPEGMAFIA : dans sa manière de jouer avec les productions et les textures sonores de façon toujours inattendue, et pourtant toujours au service de son propos. Damn Peggy, you did it again !

Okamy – You

Le côté tropical de Bruxelles : voilà à quoi Okamy nous confronte dans le clip de son nouveau morceau YouUne pépite efficace et légère, parfaite pour apaiser votre confinement et qui donne une tribune à la patte hybride de Gordon Delacroix : entre une pop pétillante et une vibe electro-chill apaisante. Mixé par l’ingénieuse du son de renom Sarah Register (à l’œuvre pour Sia ou encore Ariana Grande, rien que ça), le titre prend vie dans des tableaux qui mêlent l’urbain froid de la capitale belge et l’exotisme d’une flore imaginaire. Si vous aviez toujours rêvé de voir pousser des palmiers au pied de l’Atomium, Okamy vous l’offre en musique.

Lisbone – Voyage Voyage (Discolite Version)

Voilà un titre qui ne prend pas une ride. Le mythique tube de Jean-Michel Rivat et Dominique Dubois (immortalisé par Desireless par la suite) s’offre cette semaine le luxe de deux relectures alléchantes du Montpelliérain Lisbone. Non, aucun personnage de La Casa de Papel ne se cache derrière ce nom mystérieux, mais plutôt une sensibilité musicale qui vaut le détour. Pour faire suite à une version diurne et plus organique du morceau parue en juin 2018, c’est la version nocturne dite Discolite que le chanteur ténébreux délivrait cette semaine à travers un clip magnétisant. À partir de différentes séquences tournées par Rémi Dumas pour la première version du cover, c’est l’Américaine Kenza Madsen qui s’est essayée au rework hypnotisant de tableaux à la pellicule Panasonic AG-DVX100. Une invitation à s’oublier à la danse et s’élever dans l’espace inouï de l’amour. Qui dit mieux ?

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@