Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 77, c’est maintenant !
Grand Soleil – Réalité
“Qu’est-ce que le réel ? Quelle est ta définition du réel ?” Ces mots scandés accompagnent le nouveau titre de Grand Soleil. Issu de leur prochain EP (du même nom) prévu pour le 10 juillet, Réalité nous est offert avec un court-métrage animé signé Bruno Tondeur, Temple Caché et le studio TABASS.co. Et en effet, ça tabasse. Dans un style cartoonesque à la Rick et Morty, deux voyageurs perdus dans l’espace sont en mission pour sauver une étoile géante vieillissante et prête à imploser. Le clip nous offre un voyage contemplatif et hypnotique, sur un fond sonore qui puise ses inspirations dans la pop culture des années 90 et l’amour inconditionnel de Grand Soleil pour les musiques électroniques. Les décors léchés de l’animation mettent en avant des espaces immenses et des protagonistes minuscules, questionnant l’échelle des éléments et souhaitant provoquer une perte des repères au visionnage. Entre une french touch douce et une techno plus dure, Grand Soleil arrive à produire un résultat entêtant, avec un clip initiatique et réussi. Quelle est ta définition d’un bon clip ? On ne sait pas pour vous, mais ça semble être la nôtre.
Ichon – Noir ou Blanc
Si tu te demandais sur quel son tu allais te dandiner avec joyeuseté ce week-end, ne cherche plus, Ichon apporte la réponse sur un plateau d’argent ! Sur Noir ou blanc, le Parisien s’offre une virée en bagnole avec son pote Loveni, pour un cocktail métissé des plus savoureux. On te met au défi de ne pas danser sur la production funky et ronde à souhait qui accompagne à merveille ce morceau qui célèbre la force de la différence avec une bonne humeur pour le moins contagieuse. Le message est quant à lui sublimé par un clip bourré de poésie, mettant en valeur une fresque de personnages tous marqués par leur singularité. Au casting, on reconnaîtra notamment notre chère Yseult, qui n’est décidément jamais très loin quand il s’agit de magnifier le corps quel qu’il soit.
Anna of the North – Dream Girl (Home Made)
Ô Anna. La Norvégienne nous revient avec un nouveau clip pour son titre Dream Girl, complètement home made. Une vidéo à son image, emplie de douceur et de plans très Hygge-friendly à la luminosité apaisante. Cette nouvelle version de Dream Girl, titre figurant déjà sur son album et traduit en vidéo par l’artiste, la voit adopter une direction plus épurée et plus humble, et fera partie d’un nouvel EP acoustique qu’elle prévoit de sortir dans le courant de l’année. L’univers de l’artiste est plus à propos que jamais à l’heure actuelle, pour imaginer sa propre réalité et danser seul dans sa chambre. Anna of the North is definitely a mood.
Gabriel Tur – Partez Devant
Qui n’a jamais laissé vagabonder son esprit en réfléchissant au sens à donner à sa vie ? Gabriel Tur, lui, fait de cette réflexion au goût amer une vidéo sensible et poétique. Tout à la fois comédien, metteur en scène, auteur et interprète, cet habitué de nos colonnes interroge la distinction entre travail et vie personnelle dans le clip de l’un de nos morceaux favoris, Partez Devant. Un plaidoyer pour l’oisiveté et le lâcher-prise, forcément bienvenu dans un monde qui tourne toujours beaucoup trop vite à notre goût. Bientôt disponible, son premier EP, Papillon Blanc, paraîtra le 9 septembre prochain.
VAPA – Envol Captif
Si vous vous demandez ce que peut bien vouloir signifier VAPA, il s’agit tout simplement de l’acronyme de “Vous n’avez pas d’avis”. De notre côté, on en a un, et il est plutôt bien tranché. Avec Envol Captif, le bedroom producer français frappe un grand coup en donnant suite à une belle série de singles largement adoubés par la presse musicale. C’est donc avec un immense plaisir qu’on vous présente ce clip planant et coloré, réalisé par Perrine Drouillet, à mi-chemin entre le rêve éveillé et la transe effrénée. Un joli coup de projecteur sur un artiste qui fera pour sûr parler de lui dans les prochains mois.
OJÛN – Anamorphose
Vous ne connaissez pas encore OJÛN ? Ethnomusicologue, OJÛN (ou Guillaume, de son vrai nom) questionne l’idée de frontière et d’itinérance. Il puise ses inspirations dans les musiques électroniques auprès de producteurs tels que Rone ou Bonobo et dans les éditions ethnomusicologiques du Label Ocora, de Simha Arom ou de Alan Lomax. Anamorphose est le premier titre de son carnet de voyage, une chanson faisant référence au travail de Felice Varini et notamment à sa recherche sur le point de vue. Une musique qui questionne l’instantanéité et le fait d’être au bon endroit au bon moment. Agrémenté d’images tirées d’un fond documentaire représentant une cérémonie de marche sur le feu, ainsi que de petites maximes réflexives (“ici, prendre son temps est le meilleur moyen de ne pas en perdre”), Anamorphose est une invitation au voyage au fond de ses pensées.
Khruangbin – Pelota
L’espagnol de Khruangbin refait son apparition sur Pelota, le troisième single issu de Mordechai, qui sort le 26 juin pour notre plus grand plaisir. Le trio texan avait opté pour l’anglais sur ses deux premiers singles, Time (You and I) et So We Won’t Forget, des productions aux guitares et percussions du monde. C’est alors que Pelota (comprenez “balle” en espagnol) semble beaucoup plus typé, un son pour le soleil de juillet, à l’image du groupe. Le clip animé a été réalisé par Hugo Rodriguez Rodriguez, écrit par Alvaro Sotomayor et produit par Glassworks Creative Studio. On retrouve le groupe flottant dans les airs dans un monde haut en couleur. La video arbore un style japonais qui nous est familier en ce qui concerne Khruangbin, le tout dans un univers qui fait graviter de nombreuses sphères pour faire référence au titre de la chanson. Vous avez trouvé votre son de l’été !
boy pablo – hey girl
Du foot et du love. C’est l’histoire qui nous est racontée dans le nouveau hey girl de boy pablo. Le jeune artiste prend le rôle d’un footballeur, Wachito Rico, sous la narration de Rick Kirkham (Tiger King), qui nous conte l’histoire à la façon d’un vieux documentaire. On se retrouve dans le quotidien du jeune garçon, qui s’apprête à tomber amoureux pour la première fois, avec toute l’excitation et la peur qui en découlent. La vidéo, quant à elle, prend la forme d’un match de foot dans lequel il essaye d’impressionner sa dulcinée. La chanson reste dans le créneau de ce que fait boy pablo, une mélancolie dansante toujours aussi efficace. hey girl s’impose comme le premier chapitre d’un premier amour, annonçant la suite de l’histoire dans un nouvel album, Wachito Rico, pour le 23 octobre prochain.
Tom Rosenthal – Albert Camus
Tom Rosenthal, le nouveau prince de la pop folk anglaise, est inarrêtable, inattrapable, et incernable. Sa musique ? Toujours jouissive et intelligente. Ses vidéos ? Invariablement puissantes et simples. Sa dernière chanson en date, Albert Camus est un nouvel hymne humaniste qui résonnera aussi bien lors d’un paisible apéro entre amis que lors d’une bacchanale tumultueuse lors de la fête de la musique. Encore une fois, la maîtrise des harmonies est impressionnante, les mélodies éblouissantes. Les notes vibrent dans nos membres, alors que les paroles abordent avec insouciance l’absurdité de la vie. C’est cette insouciance si chère au troubadour londonien qui lui permet de composer et de jouer une musique aux couplets lucides et bienveillants, tout en transmettant une irrésistible envie de rejoindre sa folle compagnie pour une farandole sans fin.
Myd – Together We Stand
Pas besoin d’aller chercher plus loin, le voilà, votre tube de l’été. Après ses incroyables sessions Comyd-19, Myd sort son premier single de 2020 : Together We Stand. Un single un peu plus pop que ses derniers morceaux (Superdiscoteca, The Bouncer…), mais sur lequel il laisse néanmoins sa patte bien singulière. Réalisé de main de maître par la photographe excentrique Alice Moitié, le clip est un petit bijou. Référence à TikTok, petite moustache, pantalon ultra large, drapeau de l’Algérie, tout y est. Et évidemment une mention spéciale pour la chorégraphie, qui devrait être enseignée directement dans toutes les meilleures écoles de danse. Ringard is the new cool. Merci Myd.
Celeste – I Can See The Change
C’est indéniablement la nouvelle grande voix britannique, qui marche sur les pas d’une autre grande dame de la musique made in UK, Adele. La comparaison est tentante, mais Celeste peut compter sur une identité artistique toute particulière pour se démarquer, faite d’une voix cassée imparable et d’influences diverses, passant de la soul d’Outre-Manche aux saveurs jazz et R’n’B de la black music de son enfance. Un ensemble d’éléments que l’on retrouve aisément sur ce nouveau morceau, produit par le génial FINNEAS et mis en images par Sophie Jones. Confinement oblige, c’est l’appartement de la chanteuse qui a dû endosser le rôle de plateau de tournage, plongé dans le noir, pour donner cet effet de vortex obscur dans lequel Celeste se dresse en figure étincelante tournoyant sur elle-même. Le titre du morceau l’indique, I Can See The Change s’inspire des événements de ces dernières semaines pour livrer un message plein d’espoir, porté par le vent de changement qui souffle sur le monde entier à l’heure actuelle. Frissons garantis !
Hervé – Addenda
Ce vendredi, Hervé sortait Hyper, son premier album. Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il a également dévoilé son nouveau clip, qui accompagne le titre Addenda. Épargnez-vous une recherche sur Wikipédia, il livre même la définition qui va avec : « Un addenda est une note explicative et additionnelle que l’on peut retrouver à la fin d’un ouvrage pour en expliquer la nature et la teneur. J’ai imaginé ce titre comme un dialogue avec moi-même, un face-à-face qui me permet d’évoquer toutes les choses que je ne veux pas voir et dont je refuse même l’explication. » Sa voix suave file alors sur un air funky, solaire et ultra dansant. Sous un soleil de plomb et un horizon dessiné à la taule, Hervé nous emmène pour un road trip introspectif à bord de sa voiture cabossée et pourtant bien classieuse. Et même si tout ne roule pas toujours comme on le voudrait, la vie est belle. La vie continue.
Metronomy – The Light
Metronomy continue d’exploiter pleinement leur long (et très bon) dernier album, Metronomy Forever, en nous dévoilant un clip pour le tube discret The Light. Une vidéo tout droit sortie d’une VHS poussiéreuse qu’on aurait trop regardée, quelque part dans les années 90. Couleurs saturées, images superposées, effets spéciaux d’un autre temps (par le Brésilien Gabriel Rolim) et pas de danse qu’on fera à la première fête de “l’après” (chorégraphiés par les membres de Metronomy eux-mêmes). Un rendu psychédélique pour un voyage au beat chaloupé dans ce qui nous anime au plus profond de nous. Car cette lumière, The Light, c’est celle du dancefloor qui nous tire enfin hors de nos vies guidées par le spleen. C’est cette ligne de basse irrésistible (une de plus au compteur du groupe) qui vient déhancher nos questionnements sur comment se sentir assez en vie: “Help me feel / Help me feel alright”. Et ce sont ces cloches qui nous annoncent que revivre est à portée de main: “I see the light / So I’m gonna be alright”. The Light, c’est pour ceux qui se sentent prêts à se remettre en piste. N’oubliez pas de rembobiner la VHS, pour les autres qui voudraient eux aussi danser.
Leon Bridges – Sweeter (ft. Terrace Martin)
La lutte contre le racisme prend, en musique, bien des formes différentes. Pig Feet nous démontrait ainsi la semaine dernière toute la puissance d’un titre incandescent et incendiaire (notamment grâce à la fougue de Denzel Curry), annoncé comme un pamphlet anti-racisme signé Terrace Martin. Le producteur de renom revient cette semaine aux côtés du crooner Leon Bridges pour une revendication beaucoup plus douce, mais tout aussi intense. Sweeter c’est le cri du cœur d’un homme de couleur qui ne peut plus se taire et ne se taira plus. Un cri qui prend les traits d’une ballade touchante et moelleuse, baignée dans l’espoir d’une vie plus douce pour lui et ses frères et soeurs. C’est d’ailleurs sa communauté de Fort Worth au Texas que Bridges a décidé de mettre en images, dans un visuel sublime célébrant la fraternité des communautés noires texanes. “It was the first time I wept for a man I never met. I am George Floyd, my brothers are George Floyd, and my sisters are George Floyd. I cannot and will not be silent any longer.” Le morceau paraîtra sur le prochain album du chanteur, attendu pour cette année.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.