Les clips de la semaine #78
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Auteur·ice : Rédaction
28/06/2020

Les clips de la semaine #78

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 78, c’est maintenant !

Kelly Lee Owens – On

La musicienne londonienne continue sur sa trajectoire stellaire. Kelly Lee Owens s’est propulsée au firmament de l’avant-garde électronique européenne grâce à un premier album audacieux et étincelant. Une musique toute en teintes chatoyantes où les sombres synthés sont mis en lumière par la voix diaphane de la chanteuse. On, titre éponyme de son dernier EP en date avant la sortie de son second album Inner Songs décalée à août 2020, ne fait pas défaut à la règle. Mélodies synthétiques, harmonies vocales et kick flottant se croisent au fur et à mesure que se construit la piste. Les sons louvoient sur les images de Kasper Häggström alors que nous assistons impuissants aux derniers instants de partages entre un chien et son compagnon. La beauté des images contraste avec la dureté de l’expérience et la tristesse des personnages. Au fil des routes parcourues, la poésie s’écoule sous forme de pépite sonore des machines de la productrice. On de “Moving On”, évoluer, avancer. Pour nous, ce sera sans aucun doute à la suite de Kelly Lee Owens et de sa musique.

Draumr – Sunlight Tryst (feat. Dorcas)

La réalité, il y a celles et ceux qui tentent de la définir, et il y a celles et ceux qui tentent de la fuir. Draumr, lui, a clairement choisi le camp des rêveurs·euses. Son projet se plaît d’ailleurs à glisser sur la frontière entre le tangible et l’imaginaire, pour esquisser un monde qui n’appartient qu’à lui. C’est cette pop éthérée et aérienne qu’il explore dans Sunlight Tryst, son nouveau clip qui le met en scène en compagnie de l’actrice Dorcas Coppin, qui se lance dans la musique pour l’occasion. On y suit deux étranges créatures nocturnes qui se donnent rendez-vous à la lumière du jour, pour un moment de douceur et de plaisir qui figure en bonne place dans nos coups de cœur de la semaine.

Jazzboy – Jazz & Lizzie

On pourrait croire que cette semaine est décidément dédiée aux artistes qui se plaisent à distordre la réalité. Vous qui nous suivez, vous le savez bien : depuis ses débuts, on adore Jazzboy pour sa faculté à faire exploser inlassablement les registres et les formats, et surtout pour sa capacité à ne jamais cesser de nous surprendre. Cette semaine, il a encore frappé en plein dans le mille avec Jazz & Lizzie, un étrange roman-photo à la texture si travaillée qu’elle en devient une sorte de peinture impressionniste en version numérique, co-réalisée avec l’artiste Gabriel Fabry. Accompagné de sa muse de toujours, Lucie Garrigues, Jazzboy y dresse un mythe d’Eden tout contemporain, annonciateur d’un double-EP, Jazzapocalypse, dont vous pouvez vous délecter dès à présent sur toutes les bonnes plateformes de streaming.

Jadu Heart – Caroline

“Shit goes wrong, life throws a million spanners in your direction everyday. Hopefully with people like Caroline you can eventually overcome”. Ce sont les mots du duo londonien pour décrire leur nouveau single Caroline. Après Walk The Line, c’est le deuxième morceau à la vibe acoustique de leur album Hyper Romance à paraître le 25 septembre prochain. Plus de guitare acoustique et un son qui rappelle la belle saison ensoleillée qui s’offre à nous en ce mois de juillet. Le côté sombre qu’on retrouve beaucoup chez Jadu Heart est dans la mélancolie de ces derniers morceaux, et le visuel qui les habille. Le clip de Caroline a été animé par le groupe pendant le confinement, se remplissant des dessins mi-angéliques mi-diaboliques. Les collages tout droits sortis de peintures d’époque sont complétés de rose et de noir, pour une ambiance gothique qui colle parfaitement au groupe. On y voit également leurs deux alter-ego masqués, et on ne pourrait être plus ravi·es.

Nuit Oceān – WOUNDS

Nuit Oceān capte la somme de ses blessures. Un vieux panneau lumineux perce la pénombre. Par son faisceau, teintes et substances s’agitent, se croisent et se défont. Une seconde lentille livre le secret, offre aux regards curieux chacun de ses angles. Contemplation ou distraction ? Illusion ou certitude ? Beauté ou néant ? WOUNDS philosophe. Parfois, une neige numérique dessine le timbre de Steve Mesmin, Vancouver Sleep Clinic pris à la chair sous le climat londonien de James Blake. Et ce jour où l’encre coule, l’air est plus frais que la veille. Et le soleil craintif laisse à l’esprit l’espoir d’y voir plus clair. Pourtant, aussi brun soit-il, WOUNDS appelle et apaise. Parce que l’on préfère l’authentique aux mirages aveuglants. Alors, aujourd’hui, il sera notre remède. Son corps nu contre les pensées carnivores. Feutre, délicat, pur. Nuit Oceān est son nom. Fire Divine, l’objet de notre attente, sept pilules dream pop, le 23 octobre 2020.

Kid Bloom – Wounded/Surrounded

Si vous n’avez jamais entendu parler de Kid Bloom, il est temps de vous rattraper ! Le projet du californien Lennon Kloser n’a pas fini de se renouveler et de gagner en notoriété. Son EP Lemonhead le faisait déjà passer d’un son pop psychédélique des années 70 à un son beaucoup plus contemporain et innovant, dans la veine de Tame Impala. La sortie de Wounded/Surrounded ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà : Kid Bloom est sur la route du succès. Même blessé, il fait son chemin dans un univers pop rock psyché parfaitement authentique. Il manie à merveille l’art de l’auto-tune pour compléter ses productions toujours plus sincères et crues, et qui pourtant nous apportent beaucoup de réconfort car nous faisons ce voyage avec lui. C’est peut être une des meilleures chansons pour découvrir son univers et son style, aussi bien visuel que musical. À écouter/regarder en boucle !

Plants and Animals – House on Fire

L’un des groupes les plus emblématiques de Montréal annonce un retour fracassant avec House On Fire. Second single du futur album The Jungle qui sortira en octobre sur Secret City Records. Ambitieux comme à leurs habitudes, les Canadiens explorent encore une fois de nouveaux horizons sonores. Volontairement bruyant et sans concession, ce morceau mixe l’énergie éternelle du trio à des sonorités électroniques qui ne dépareilleraient guère dans un banger techno. Le clip animé et psychédélique qui illustre la chanson renforce cette impression d’effervescence incontrôlée mais jouissive. Les dessins ultra colorés et rétro se succèdent, se fondent les uns dans les autres en un tourbillon d’images captivantes. Warren Spicer s’époumone “Your house is burning, your home is on fire” et on se prendrait presque à vouloir tout faire flamber.

The Growlers – Dream World

L’extravagante bande de Brooks Nielsen n’en finit plus de ravir nos oreilles et d’éblouir nos cœurs. Les joyeux lurons gothiques californiens sont de retour avec un single aussi ringard et mièvre qu’efficace. Les infaillibles mélodies saturées de guitare, les rythmes chaloupés de basse et la voix toujours ensorcelante permettent au chanteur de balancer des phrases telles “you can find love in a middle of a war” sans nous donner envie de ricaner. Le clip aux airs de road trip désillusionné à l’opposé du rêve américain bouscule nos a priori sur les relations dans un monde moderne toujours plus effarant. En compagnie des Growlers et de leur énergie crépitante, on ne réfléchit pas, et ni une ni deux on s’embarque avec eux pour une grande et folle embardée dans un monde où les frontières entre rêve et réalité s’effacent.

Robert Robert – International National

Compositeur, producteur, chanteur, performeur, le talent multiple Robert Robert avait déjà sorti le single Speak début mai. Il présente aujourd’hui un deuxième extrait, International National, avant la sortie de son album Hoodie Bleu Ultra prévue pour le 3 juillet. International National est assorti d’une vidéo dont la patte du dessin n’est autre que de Robert Robert lui-même. Par la suite rendu animé, le clip retrace d’ailleurs les péripéties d’un hoodie bleu se perdant dans la ville, nous mettant déjà en abîme pour l’histoire de son album. International National, c’est l’heure de 9:45 pm. “C’est le morceau qui illustre le moment où tu sens que la soirée va en être une grande, tu vois apparaître toutes les possibilités qui s’offrent à toi. Le moment où tu te mets en mode automatique et tu te laisses aller à la fête.” Petit à petit, le Canadien fait son nid. La sortie de Hoodie Bleu Ultra permettra sans doute à son nom d’être sur toutes les lèvres cet été. Rendez-vous en juillet.

LENPARROT & Sarah Maison – Paladines

LENPARROT dévoile le clip animé de Paladines. Dans un conte joliment animé par les traits de Cyril Pedrosa, LENPARROT, accompagné de Sarah Maison, reproduit un titre de pure chanson française qu’il souhaitait rendre “romantique sans paraître mièvre ou maladroit”. Paladines parle d’un sujet universel, dans lequel tout le monde pourra trouver un écho : un amour qui n’est plus, et les sentiments des deux protagonistes à ce propos. “Pour ne pas rejouer ce scénario gainsbourien, j’ai immédiatement pensé à mon amie Sarah Maison afin de créer un dialogue – mettre deux paroles en perspective. Ils se sont aimés, s’aiment peut-être encore mais n’arrivent plus à vivre ensemble et souhaitent avancer. La voix de Sarah me fait tourner la tête chaque fois que je l’écoute, elle fut comme un fil conducteur alors que j’enregistrais une première maquette.” Cyril Pedrosa signe ici une animation rendant l’histoire beaucoup plus vivante et imagée, influencée par les clichés d’Anders Petersen sur ce disque, les scènes du Café Leibniz et leur beauté désespérée. Paladines est le troisième extrait de l’album Another Short Album About Love qui sortira le 6 novembre prochain. 

Julien Doré – La Fièvre

Après trois ans d’absence, Julien Doré revient avec son nouveau single La Fièvre. Un titre écolo, engagé et ironique sur l’urgence climatique, le monde a changé, il s’est déplacé quelques vertèbres. Où était l’ostéo, caché dans son dos, attendant la fièvre”. Dans son clip, on y voit une planète chafouine vivant solo dans une maison canon bordée par l’océan. Et notre monde y affiche une sacrée dégaine ! Sous un ciel mauve peint à l’aquarelle, il se balade en méduses-chaussettes, il repasse, nettoie et fait ses courses. Et puis parfois, il interroge même notre quotidien. Par exemple, il cultive son potager mais se gave de snacks bon marché. Le monde serait-il comme tout le monde finalement, habillé par nos paradoxes humains ? La vidéo, co-réalisée par Brice VDH, sublime également les régions du sud et leur beauté qu’il est urgent de préserver : “La beauté, tu sais, ça s’use. C’est comme ton premier baiser”. Écologiste convaincu, Julien Doré dénonce les dérives de notre système et démontre qu’un jour, le ciel pourrait bien nous tomber sur la tête.

Mauvais Oeil – Mektoub

Ambiance mille et une nuits pour clôturer cette sélection des clips de la semaine ! Mauvais Oeil, duo nord-parisien aux influences chaudes et solaires, revient avec un second EP qui tombe à pic pour ouvrir l’été sur des ondes brûlantes. Mêlant électro-pop, raï et variété, Sarah et Alexis s’affranchissent des limites de la pop pour proposer une musique singulière, aux accents d’Orient, qui constelle cette semaine un premier disque de quatre titres aux multiples surprises. On y retrouve une reprise du mythique Ève lève-toi ainsi que ce somptueux Mektoub, ode à l’amitié et à l’amour, qui s’accompagne d’un clip mystique et alléchant traduisant toute la fibre envoûtante de ce morceau chaloupé. Une version en arabe irrésistible s’est aussi glissée dans l’EP, et on ne peut que vous la conseiller. Ces deux là, gardez un bon oeil dessus !