Les clips de la semaine #80
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Auteur·ice : Rédaction
12/07/2020

Les clips de la semaine #80

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 80, c’est maintenant !

La Fine Equipe & Gaël Faye – Pemmican

“J’ai des visions de fin du monde.” C’est comme ça que débute le titre, fruit de la rencontre entre le talent des quatre fantastiques de La Fine Équipe et du génialissime Gaël Faye. Une musique on ne peut plus actuelle, dont le titre fait symboliquement écho à une nourriture amérindienne. Modélisé en 3D pour l’occasion dans un clip qui nous rendrait nostalgiques de la vieille époque Playstation, le franco-rwandais prête sa plume précise à la musique électronique du quatuor de Nowadays Records. Mais si les paroles peuvent sembler apocalyptiques aux premiers abords, l’auteur de Petit Pays nous rassure car il a “des visions d’un nouveau monde”. Venant de lui, il y a de quoi être optimiste.

La Belle Vie – Ma Piscine (Vas-y danse !)

Une terrasse, un bord de piscine. La Belle Vie. “Vas-y danse, vas-y danse, vas-y danse pour moi.” Véritable hymne à l’allégresse et aux amours d’été, Ma Piscine a sa place toute trouvée au sein de notre playlist de l’Eté Parallèle. Le quintet french pop de Saint-Etienne nous offre un nouveau morceau pop tubesque chaud et entêtant. L’histoire d’une rencontre, un jeu de séduction sur les bords d’un bassin bleu. Un titre nous rappelant que tout est éphémère, mais que tout est beau. Un clip à visionner pour vous faire rêver d’un été chaud et imprévisible. Belle Vie a un message pour vous. “Salut, comment vas-tu ? Ici, tout va pour le mieux. L’été pointe le bout de son nez, les nuits sont longues et chaudes. De nos chambres sont sorties de jolies chansons et l’envie nous prend de te faire danser. Peut-être au bord de notre piscine ?”

Mätäsism – Rave & Dance

Le DJ italien Mätäsism installé à Berlin propulse sur son label du même nom un banger techno old school aux sonorités acidulées sombres et mouvantes. Épurée et brute, la track résonne d’un kick affûté et des basses qui bondissent et engloutissent la voix pourtant omniprésente. De façon originale, les danseurs se déhanchent sur des mouvements de breakbot sur le clip aux allures de vjing épileptique. Hypnotique, les images fusent et tentent de rattraper le BPM galopant. Une véritable course poursuite s’ensuit avec le producteur qui maintient juste hors de notre portée la délivrance promise par les mouvements chaotiques et sans retenue de nos membres sur la piste de danse. Au goutte à goutte, Mätäsism libère des cristaux sonores de dopamine.

Great Mountain Fire – CAROLINE

Les vibes de Great Mountain Fire sont de retour. Porte-drapeau d’une scène instrumentale parfois mise de côté au milieu de la montée d’autres genres plus dominants comme la pop, le rap ou le hip-hop, le groupe revient avec CAROLINE. Great Mountain Fire nous amène des riffs de guitare et une vague de bonnes vibrations dont ils ont le secret. Malgré un côté moins mainstream, les publics belge et français ont depuis longtemps un soft spot pour les groupes instrumentaux. Le titre puise sa source dans la ville même de Bruxelles car Caroline représente une personnalité mythique de la ville. Pour ne rien vous cacher, CAROLINE est un personnage bien connu, quasi légendaire, des rues de Bruxelles, une figure allégorique de la ville, libre, joyeuse et triste à la fois. Un homme habillé en femme, amusante et à la fois intimidante par son étrange liberté, une sorte de Cléopâtre new wave, dont on ne connaissait que le nom, transmis de bouche à oreille, et que l’on a souvent vu errer quand on était ados, mais qui semble avoir aujourd’hui disparue.Touchés par ce personnage androgyne, les membres de Great Mountain Fire ont voulu lui rendre hommage avec ce beau single estival.

Yen Yen – FLASHBACK

FLASHBACK de Yen Yen, ou le clip aux filtres Instagram. Simple mais efficace, et définitivement ancré dans le siècle technologique et self-absorbed dans lequel nous vivons. Le clip résulte d’un travail collaboratif, des dizaines d’artistes découverts sur la toile ayant donné leur accord pour l’utilisation de filtres Instagram qu’ils ont créés. La mélancolie planante sur fond d’autotune de Yen Yen nous touche en plein cœur, alors qu’il noie son chagrin d’une relation passée, pas encore totalement cicatrisée, sous les filtres déformants du réseau social. Une première fois en français pour l’artiste 2.0. J’exfiltre le souvenir, matière composite et floue, et le traite comme je traite mes sons : agrandissant, déformant et amplifiant tous les rebonds offerts par le miroir mnémonique. Un titre tout dans la distorsion numérique, tant auditive que visuelle. Merci Cracki Records.

Bingo Club – Separated

Semaine après semaine, Bingo Club s’annonce comme l’une des découvertes les plus excitantes du moment. Après Dance Me, un premier titre qu’on avait adoré, l’étonnant collectif revient avec Separated, son nouveau clip réalisé dans l’Himalaya par Adrien Nicolay. Le titre écrit par Martin Rousselot, Neysa Barnett et Emile Larroche déroule dans une ambiance vaporeuse l’histoire de trois musicien·ne·s qui jouent pour la première fois ensemble, s’apprivoisent, apprennent à composer avec leurs inspirations et leurs aspirations respectives. Une petite merveille de douceur et de poésie qui nous permettra de patienter jusqu’à la rentrée de septembre, date à laquelle Bingo Club dévoilera son premier EP, mixé par Al Carlson (Weyes Blood, Jessica Pratt, Ariel Pink…). Rien que ça.

DeLaurentis – Nostalgie pour un kiss 

Le clip suivant explore un espace-temps tout à fait différent : on quitte ainsi les contreforts de l’Himalaya pour se lover confortablement dans le fauteuil moelleux d’une salle de cinéma. Le nouveau clip de DeLaurentis, Nostalgie pour un kiss, est une ode passionnée au baiser, dans toutes ses formes et dans tous ses états. Qu’il soit tendre ou passionné, fougueux ou délicat, la jeune artiste lui rend hommage à travers de célèbres scènes de l’histoire du cinéma, qu’on se plaît à retrouver au son de ce morceau à la sensualité sucrée. Et pour espérer voir DeLaurentis autrement que sur un écran, on vous donne rendez-vous le 16 octobre prochain à Pigalle, dans le cadre du MaMA festival.

Djakarta – Any Open Door

Un titre smooth, des rythmes qui nous élèvent et nous emportent vers un air doux, Any Open Door est le nouveau single de Djakarta. Les frères multi-instrumentistes franco-australiens nous livrent un extrait de leur futur EP Overseas à paraître à l’automne. Réalisé par Baptiste Perrin (Pépite, L’Impératrice), le clip est animé par plus de 1800 dessins peints à l’acrylique par l’artiste pour illustrer ce voyage onirique. Le résultat est sans équivoque, on se laisse porter par le subtil mélange entre les traits de peinture et la pop folk hybride mi-acoustique mi-électronique de Djakarta. Une invitation au voyage, à laisser nos pensées se promener et divaguer, prendre n’importe quel chemin et ouvrir n’importe quelle porte.

Sally – QUAND JE VEUX JE PEUX

Féminisme et Bollywood s’invitent sur le nouveau clip brûlant de Sally. Du haut de ses vingt ans, la jeune Française a de beau jour devant elle, déjà considérée comme la relève RnB made in France. Et ce n’est pas ses récentes prouesses qui nous feront croire le contraire : après un passage remarqué chez COLORS et une tournée aux côtés de l’étoile AngèleSally était parvenue à imposer en janvier dernier son premier EP PYAAR comme l’une des promesses les plus intéressantes de ce début d’année. Plutôt discrète depuis, elle revient cette semaine avec QUAND JE VEUX JE PEUX, un cri d’émancipation qui déborde d’empowerment et qui crie à la liberté des femmes. “Pourquoi faut toujours mentir en disant qu’on a un gars Laisse nous bouger tranquille avant que ça dérape” chante-t-elle, nous ramenant à ces soirées arrosées remplies de mecs vautours nauséabonds, incapables de laisser les femmes danser tranquilles. Vous l’aurez compris : quand Sally veut, Sally peut.

Peur Bleue – Gardes du cœur

Dans un mini road movie aux allures DIY – un genre en pleine expansion suite à la crise sanitaire qui a obligé les artistes à se réinventer et produire des images avec peu budget et une équipe réduite – réalisé par Mehdi Pinson et Romain Kinnoo, Peur Bleue nous emmène dans une histoire à la temporalité vaporeuse. Gardes du cœur nous invite dans leur univers décalé, intimiste, avec une scénographie érigée telle une ultime zone de confort dans un paysage dystopique. Une musique instrumentale entêtante, efficace, qui ne présage que du bon pour leur album prévu pour octobre. Ce premier single est pensé comme une pulsation sur laquelle plusieurs sentiments se croisent sans jamais se rencontrer. On a voulu y raconter aussi des recherches (ou des fuites) perdues dans le temps au milieu de rythmes métalliques entêtants. Gardes du cœur, c’est comme un écran derrière lequel on se protège des émotions qu’on n’arrive pas à énoncer.

Lubiana – Feeling Low

“When you’re feeling low, when you’re feeling down down down. Lubiana est de retour avec un clip pour son single Feeling Low. Le titre le plus dansant de son EP éponyme, diablement efficace en terme de déhanché d’épaules, a tout d’une mixture entre un hymne pop radio plein de good vibes à la Jain et une saveur ajoutée world music pleinement assumée par l’artiste. Dans le clip réalisé par Bureau Badass, Lubiana s’inspire des codes visuels et chorégraphiques qui ont fait la renommée des chanteuses pop. Ode à la vie qui peut parfois nous réserver des hauts et des bas, Feeling Low justifie d’un groove offrant un contrepoint joyeux, expliqué par la chanteuse. “J’avais envie du côté dansant et fédérateur des concerts. La culture européenne est basée sur la mélodie. En Afrique, c’est la rythmique qui est la base de tout. C’est elle que je voulais mettre en valeur.

Future Islands – For Sure

On retrouve certains groupes exactement comme on les avait quittés. Future Islands font partie de ceux-là et ils n’ont pas bougé d’un poil, pour notre plus grand bonheur. Trois ans après The Far Field, les gars de Baltimore nous lâchent For Sure, en éclaireur de leur prochain album. Sans jamais pondre dix fois la même chanson, Future Islands parvient brillamment à refaire du Future Islands à chaque coup. Et c’est précisément ça qu’on aime chez eux : une intro irrésistible, des couplets d’une force galvanisante et un refrain qui nous fait exploser. For Sure remplit tous les critères, porté comme toujours par cette basse qui file tout droit, ces synthés-signatures et la voix et les mots de Samuel T. Herring qui nous feraient croire que tout est possible (avec celle de Jenn Wasner de Wye Oak en bonus dans les chœurs). Une nouvelle virée vers des horizons nouveaux en leur compagnie, à l’image du clip qui accompagne le morceau. Deux voitures sans conducteur se poursuivent à travers un monde qui semble avoir été soufflé par une catastrophe plutôt sérieuse. Mais la nature y reprend ses droits, et ces paysages post-apocalyptiques sont baignés dans la lumière. C’est ça Future Islands : ça nous sert le cœur autant que ça le réchauffe. Que c’est bon de les retrouver.

Clara Luciani – La Baie

Dans un clip animé et ultra coloré, Clara Luciani repart sur la baie. Chevauchant un terrible engin graphé de ses initiales, elle traverse les paysages les plus futuristes avant de retrouver ses musiciens dans une mystérieuse galaxie aux chaleureuses couleurs du Sud. Les dauphins sont roses, l’air est orange, l’eau turquoise. Le cadre est idyllique. Spot idéal pour y laisser une carte postale signée du classique (mais toujours si tendre) “Bons baisers de”. Le clip de ce morceau, reprise en français du titre The Bay de Metronomy et déjà tube de l’été dernier, est réalisé par Charlie Montagut, pour qui “l’animation regarde du côté de la tradition manga, avec un twist légèrement contemplatif et une touche d’humour. L’univers graphique s’inspire de la ligne claire avec une gamme chromatique totalement imprégnée des couleurs de la Provence”. Loin de se dorer la pilule tranquillou sous le soleil rosé de la baie, Clara Luciani a annoncé qu’elle travaillait déjà sur son deuxième album et a même confirmé quelques dates de concerts pour 2021.

Absolem – Celle-ci

Un joint, un lit, une scène d’intimité : on est propulsé dans une ambiance légère et sexy dès les premières secondes. On retrouve Dee Eye à la production de Celle-ci  Absolem dévoile un rap très catchy et rythmé. Le clip est un bijou au niveau artistique : le grain des séquences lumineuses contraste avec la sobriété, l’intimité du noir et blanc, créant immédiatement une atmosphère sensuelle. Absolem a sorti en mai dernier sa mixtape Toxcity, mélangeant un rap précis, technique et des atmosphères sombres, différentes de l’ambiance dégagée par Celle-ci. Le rappeur, avec ce nouvel extrait, annonce déjà la suite de sa mixtape Toxcity.

Papooz – The Garden

Cette semaine le jardin d’Eden nous ouvre ses portes pour nous faire découvrir le nouveau single des Papooz. Tentation et sensualité sont au rendez-vous pour nous attirer vers une extase certaine. Un érotisme se dégage immédiatement à la vue du clip aux effets de Caméscope vintage. Cela appuie parfaitement le titre langoureux aux paroles suaves : « We love each other ». Une ligne de basse envoûtante, une batterie flegmatique et une guitare faisant glisser les dernières notes du morceau poussent ce troisième single de 2020, à la tête de tous. Nous espérons que cet effeuillage annonce sans pudeur un nouveau projet à venir.

Pink Noise – Coco Lime

Souvenez-vous, en avril dernier, Pink Noise défiait déjà les lois du politiquement correct avec une ode à la nudité décomplexée, faisant de Papa Belly un véritable emblème audiovisuel de la liberté tant corporelle qu’artistique. Dans la mouvance de cette volonté d’exposer et de poétiser les tensions qui nous habitent (sexuelles, charnelles, humaines, tout simplement), le mystérieux projet chapeauté par les grands esprits du collectif Kourtrajmé revient cette semaine avec Coco Lime. Un titre onirique, bercé par une voix féminine posée sur une production électro moins fiévreuse que ce que le groupe nous a habitués à entendre. Pour partager cette sortie, et comme Pink Noise vit et évolue avec son temps, c’est la plateforme IGTV qui a été choisie pour héberger le visuel. Et le maître mot de celui-ci : bisous ! Des bisous partout, déclinés en formes variées et différentes : bisous tout nu, bisous langoureux, bisous baveux, bisous lesbiens, bisous homosexuels, bisous pixelisés, bisous animés. Le tout dans une vocation simple de partager l’amour labial, l’amour passionné et bestial symbolisé par deux langues qui s’animent l’une contre l’autre. Il fait un peu chaud, non ?

 

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