Les clips de la semaine #87
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Auteur·ice : Rédaction
30/08/2020

Les clips de la semaine #87

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 87, c’est maintenant !

AaRON – ULTRARÊVE

Ces derniers temps, les deux larrons d’AaRON ont pris la délicieuse habitude de nous surprendre, et on doit bien reconnaître qu’ils ont récidivé cette semaine. Alors que la sortie de leur prochain album est bien partie pour constituer l’un des événements de la rentrée, Olivier et Simon nous font patienter avec un nouveau clip aussi étonnant que réussi. Côté musique, si on retrouve avec bonheur cette pop onirique et planante qui fait leur marque de fabrique, on est surtout tout excités de constater que leur passage à la langue de Molière n’est pas qu’une passade. Côté vidéo, c’est un invité de marque qui se laisse aller à une chorégraphie mêlant arts martiaux et pas de danse, en la personne de l’incroyable Jean-Claude Van Damme. De quoi patienter avant la sortie d’Anatomy of Light, le 18 septembre prochain.

Pomme – Grandiose

Si le confinement et l’époque actuelle jouent des tours au moral de la chanteuse comme elle le confie sur son compte Instagram, Pomme a néanmoins concentré son énergie ces derniers jours et dernières semaines pour construire avec l’artiste Ambivalently Yours (qui avait déjà réalisé toutes les illustrations de son dernier album Les Failles) un clip animé pour le morceau Grandiose. Une petite merveille où l’écriture de Pomme et la réalisation d’Ambivalently Yours nous apportent un conte épuré et plein de sensibilité, à l’image de la musique de la chanteuse. Ce clip vidéo nous emmène d’une manière encore différente dans Les Failles de Pomme, un monde à part entière qu’elle crée de sa propre imagination et de ses propres doutes. Pour elle comme pour nous, il nous tarde de pouvoir la revoir en concert. En attendant, elle a souhaité rendre disponible des coloriages pour faire patienter ses fans.

Nao feat. Lianne La Havas – Woman

Cela faisait longtemps que l’on attendait impatiemment le retour de Nao. Après avoir donné naissance à une petite fille au début de l’été, celle qui nous avait ravis avec son album Saturn en 2018 revient enfin nous faire entendre son nouveau projet et sa voix si particulière. Entourée de la présence non-négligeable de la géniale Lianne La Havas, name a more iconic duo for a come back. Woman célèbre et rend hommage à la nouvelle ère qui attend les femmes, et plus encore les femmes de couleur. Pour la chanteuse, il s’agit de célébrer cette nouvelle aube. Le clip, qui a dû être tourné en lockdown, a été savamment réalisé par le motion designer Luis Mejia. Les voix des deux chanteuses s’entremêlent délicieusement pour un rendu doux et chaud où leurs silhouettes apparaissent dansantes et souriantes entre des paysages graphiques créés de toutes pièces.

SEVDALIZA – Habibi

La Néerlando-iranienne est une force artistique qui ne cesse de nous surprendre. Elle signe avec Habibi ses débuts en tant que réalisatrice, et nous sert un clip d’une cinématographie sans nom. Idéal pour accompagner l’étonnant morceau Habibi, au piano tintant et à la voix digitalisée de la jeune femme. Le morceau fait partie de son nouvel album, Shabrang. Habibi est un morceau où SEVDALIZA fait la chronique de son chemin pour retrouver son propre pouvoir ainsi que se redéfinir face aux nombreuses forces en présence dans sa vie. Elle fait équipe pour la réalisation de ce clip avec Anastasia Konovalova, le duo se décrivant comme “un puissant duo féminin visionnaire qui continuera à produire des projets de marque et de passion, en plus du travail de SEVDALIZA“. On ne peut que se réjouir de découvrir les nouvelles additions de la chanteuse à son art, après les précédents singles, Lamp Lady, Oh My God et Joanna.

Silly Boy Blue – Hi, It’s Me Again

La voix envoûtante de la Française Silly Boy Blue est de retour dans un nouveau titre Hi, It’s Me Again. Prémices d’un nouveau projet à paraître pour la chanteuse, Hi, It’s Me Again nous invite à plonger dans son univers résolument pop mais teinté de noir, de romantisme et de mélancolie. Ce nouveau titre est à comparer aux derniers messages non-communiqués après une relation, comme l’artiste l’explique elle-même. “L’écrire m’a permis de ne pas être l’ex folle, qui envoie des messages à trois heures du matin” confie celle qui est considérée par Madame Figaro comme la Billie Eilish française, avec son coté un peu quirky assumé. Silly Boy Blue véhicule une pop un peu triste mais salvatrice, celle que l’on aime écouter au fond de son lit, car sa voix captivante et sa plume intime savent enrober nos cœurs meurtris d’un petit voile de réconfort. Certains passages du morceau font penser à la patte d’une Taylor Swift, mais dans un registre beaucoup plus feutré et sombre. Après un morceau sublime interprété sur COLORS avec Isaac Delusion, Silly Boy Blue a le vent en poupe.

Tia Gostelow PSYCHO

Rien n’arrête Tia Gostelow dont les chansons fougueuses saturées en énergie déferlent depuis l’hémisphère Sud jusqu’à inonder nos sens. Du haut de ses vingt ans, l’une des nouvelles reines de l’indie pop australienne ravive titre après titre notre impétuosité. PSYCHO aborde la complexe et souvent insoluble question de l’influence réciproque et parfois malsaine dans les relations amoureuses. Sans prétendre apporter une solution globale, l’électrochoc puissant et survolté de la chanson semble une bonne première étape pour s’extirper d’une telle spirale chaotique. En accord avec la fureur de vivre de la chanteuse, les images de Kate O’Sullivan débordent et se cassent. Plutôt que l’humain, c’est l’imaginaire lié au stress, à l’angoisse et au conflit qui s’affole en plan rapproché. Le temps ne semble plus savoir suivre son cours et les pensées s’embrument. Tia Gostelow hésite quelques secondes, puis reprenant ses esprits assène un revers gagnant. Son excuse initiale devient attaque. L’accusateur devient psychopathe. En une tornade de 3 minutes et 52 secondes. Jamais une thérapie n’avait été aussi efficace ni réjouissante.

FKA Twigs – sad day

Ces derniers temps, quand il s’agit de FKA Twigs, il est difficile de manquer de superlatifs. Pour clipper son dernier album, Magdalene, véritable chef-d’œuvre et assurément l’une des meilleures plaquettes de 2019, elle n’a pas fait les choses à moitié. Après la beauté et de l’esthétisme de cellophane, l’hypnotisant holy terrain et le flippant home with you, la Britannique nous emmène dans une ambiance de combat d’épée sublime dans la capitale anglaise. Véritable bijou de réalisation, c’est sans doute l’un des plus beaux clips que vous verrez cette année. Derrière la caméra, on retrouve d’ailleurs l’un des meilleurs, Hiro Murai qui nous a offert This is America de Childish Gambino mais aussi d’autres tubes des années 2000, de Usher à B.o.B en passant par Earl Sweatshirt ou Gym Class Heroes.

Gaël Faye – Respire

L’actu est chargée pour Gaël Faye cette semaine. Alors que le film adaptant son livre éponyme, Petit Pays, est sorti dans les salles obscures cette semaine, le franco-rwandais a annoncé son prochain album pour le 6 novembre, intitulé Lundi Méchant. Et qui dit annonce d’album, dit nouveau clip. Respire dénonce une société stressée, remplie de personnes imbriquées dans des cases. Une société malade qui ne nous laisse justement pas le temps de respirer, de vivre. La chanson fait d’ailleurs directement écho au parcours de Gaël Faye, lui-même ayant quitté sa vie de cadre dans une grande boîte pour vivre de sa passion musicale, décision qui retentit d’ailleurs encore plus aujourd’hui avec la crise que nous vivons. Avec ce clip coloré, il vient adoucir le terne qui plane sur notre monde. 

Princess Nokia – I Like Him

Début de cette année, la new-yorkaise sortait deux albums d’un seul coup. L’un dévoilant son bon profil, Everything Is Beautiful, et l’autre montrant la face sombre de sa personnalité, Everything Sucks. Ici, elle nous emmène tout droit dans le monde du vice et de la sexualité débridée. I Like Him la met en scène dans une sorte de Tinder en réalité virtuelle, dans une version assez trash, si l’on écoute les paroles plutôt explicites. Peu étonnant cependant, car Princess Nokia n’a jamais fait dans la dentelle par le passé. Elle le rappelle d’ailleurs dans un des autres morceaux d’Everything Sucks, “Yeah bitch I’m gross !” Il n’empêche qu’elle reste l’une des rappeuses les plus en vogue, ne cessant jamais d’innover.

Petit Prince Tendresse sur canapé

Alors que le temps se gâte en cette fin de mois d’août, Petit Prince sort un clip qui va définitivement nous donner envie de nous blottir à deux sous la couette et d’y rester un bon moment. On y suit un adorable petit couple d’extra-terrestres dans un quotidien bien huilé, fait de petites attentions, d’étranges rituels et de drôles de pratiques. Une vidéo bien perchée, réalisée par Zite et Léo, qui auront passé plus d’un mois à donner vie à ces attachantes marionnettes. Pour prolonger le voyage dans ce drôle d’univers, on vous donne rendez-vous le 4 septembre prochain pour la sortie du premier album de Petit Prince, Les plus beaux matins, avant (on l’espère) de le retrouver à Point Éphémère le 21 octobre prochain.

Oklou – god’s chariots

Coup triple pour Oklou ! Semaine après semaine, la jeune productrice continue de teaser la sortie de sa prochaine mixtape, prévue pour le 24 septembre prochain. Après les excellents unearth me, fall et galore, qui ont laissé entrevoir tout le potentiel du projet, Oklou révèle cette fois une partie plus sombre de son œuvre, dans une vidéo réalisée par Kevin Elamrani-Lince. On la découvre dans un univers tout à la fois onirique et effrayant, partagé entre une forêt à l’aura étrange et une chambre aux lourdes tentures de soie où résonne la voix si singulière de la jeune femme. Elle en ouvrira les portes le 30 septembre prochain, pour un concert annoncé au Hasard Ludique.

girl in red – rue

Retour aux sources, besoin de se reconnecter avec la nature. girl in red (Marie Ulven) nous offre une vidéo qui vacille entre trauma et libération. Cette session thérapeutique tourne au décor apocalyptique sous la direction du norvégien Niels Windfeldt qui élève la vidéo au rang de court-métrage digne de ce nom. Un style dramatique qui lui appartient : c’est sombre, c’est déchirant, à l’image de la chanson. “Yeah, I tried. To get it off my mind. To leave that all behind. Don’t wanna make it worse. I’m gonna make it work”. Une girl in red fidèle à elle-même, plus touchante encore qu’à ses débuts comme rue et midnight love nous l’ont prouvé récemment. On y sent l’urgence, l’obscurité, mais plus encore l’envie d’aller au-delà et de s’en libérer. L’artiste courant dans un bois sombre comme allégorie de cette libération à la noirceur.

Gus Dapperton – Post Humorous

Notre personnage de cartoon préféré nous présente son clip pour Post Humorous, annonçant son nouvel album Orca pour le 18 septembre prochain. L’album contiendra dix titres dont seuls First Aid et Post Humorous sont connus du public. Gus a gardé le mystère entier jusque vingt jours avant la sortie. Un mystère révélé en partie par cette vidéo. On peut y voir l’artiste dans le rôle de comédien peu connu se baladant de petites scènes en petites scènes, mais rêvant de plus. Le clip se construit de la même façon que le morceau : calme, acoustique et timide sur le début pour finir par les paillettes et des moments déjantés produits à la Gus Dapperton. Sa voix roque qui s’intensifie parfois nous ramène aux singles qui nous ont fait aimer l’artiste. Son attitude clownesque truculente marque son retour pour nous donner l’eau à la bouche avant l’album.

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