Les clips de la semaine #89
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Auteur·ice : Rédaction
13/09/2020

Les clips de la semaine #89

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 89, c’est maintenant !

Stormzy – Superheroes

Cette semaine, c’est au tour de Stormzy d’apporter sa dose d’empowerment à la communauté afro-descendante en clippant le titre Superheroes, issu de Heavy is the Head, sorti l’an dernier. Si le morceau n’était sans doute pas le plus mémorable de l’album, il portait néanmoins un message fort d’émancipation et de fierté à l’intention des jeunes générations noires. Un peu à l’instar du I Can de Nas. Or, récemment, le titre a pris une toute nouvelle dimension avec le décès brutal de Chadwick Boseman, l’homme derrière le masque de Black Panther. Ce dernier était devenu une icône et une inspiration auprès de la jeune génération afro-descendante, prouvant que rien n’était hors de portée. C’est donc tout naturellement que Stormzy a souhaité lui rendre hommage à l’aide de ce clip animé de très belle facture.

Audrey Nuna – damn Right

Si vous n’êtes pas encore familier·ères avec l’univers survolté de l’artiste coréo-américaine Audrey Nuna, il est grand temps d’y remédier ! Celle qui se dévoile depuis près d’un an comme l’une des nouvelles perles du hip-hop moderne, après quelques succès comme Time ou Comic Sans (partagé avec la sensation virale Jack Harlow), revient cette semaine avec un nouveau bop décoiffant. Pour damn Right, c’est sur des lignes lourdes de trap-pop que viennent se poser les punchlines grinçantes de cette parolière sans langue de bois. La topline du refrain vient élever davantage l’efficacité d’un morceau qui jouit d’une fibre mi-accessible mi-expérimentale forcément réjouissante. Le visuel fait s’enfiler les séquences aesthetic avec un souci du détail qui captive, témoignant de la conscience esthétique pointue d’une des nouvelles visionnaires de la scène rap.

Enchantée Julia – Cinéma (feat. Luidji)

Rencontrez Enchantée Julia, votre prochaine obsession soul à la française. Infusant à sa musique tant les gimmicks de la pop francophone que ceux du RnB actuel (vous sentez cette vibe Kali Uchis ?), elle balançait l’an passé Boucle, un premier EP qui dévoilait six des facettes qui composent son personnage subjuguant. Parmi ces pépites, on relevait Cinéma, la fine collaboration avec le grand Luidji (dont on vous clamait déjà tout notre amour ici). Un condensé de volupté suave et coulante, bercé par la maestria d’Oscar Emch qui troque sa néo-soul contre une finesse de production alléchante (et qui s’offre un joli caméo dans le visuel). Sur des mélodies moelleuses, Julia et Luidji se donnent alors la réplique en empruntant au jargon cinématographique toute sa poésie pour narrer l’amour, thème de prédilection des deux âmes sentimentales. Derrière la caméra, le réalisateur et photographe Lokmane fait opérer la magie vintage de ses plans en slow motion dans l’intimité des salles obscures. L’occasion aussi de relancer l’un des débats les plus capitaux de notre époque : le pop-corn, sucré ou salé ?

Omega Sapien – Serenade for Mrs.Jeon

La Corée du Sud a la cote, c’est un fait. Cette notoriété s’explique en grande partie par le succès immense et mérité de Parasite (premier film non anglophone à rafler la récompense ultime aux Oscars), ou à la hype grandissante qui entoure la K-pop, ce phénomène culturel unique et déroutant qui a propulsé le concept de boy/girlband dans la stratosphère du turfu. Et au milieu de tout ce joyeux désordre, il y a Omega Sapien. Le jeune MC, qui a récemment obtenu sa place sous les projecteurs en tant que frontman du collectif Balming Tiger (retenez bien ce nom), vient d’annoncer l’arrivée imminente d’un album solo intitulé Garlic. Le disque devrait explorer de nombreux thèmes et ambiances musicales qui nous ouvriront les portes vers une autre Corée, plus brute et alternative. Résultat des courses : un premier extrait qui fait la part belle à énormément d’influences diverses. Un morceau percutant et touchant de sincérité qui n’augure que du bon pour la suite.

Lyna – Loco

Comment ça la Belgique n’a pas son lot de pop stars charismatiques ? La sensation pop RnB Lyna vient clarifier les choses et insuffler la fraîcheur et le tonus de son univers sur son single Loco. Et comme son nom l’indique, il se passe des choses assez dingues avec ce morceau. Empruntant l’excentricité et l’extravagance de la culture hip-hop made in US, la chanteuse joue sur l’humour et le décalage en mêlant un bling-bling caricaturé au charme bocager d’un décor agricole. Quand Cardi B rencontre L’amour est dans le pré. Pleine d’assurance, la jeune pépite du Plat Pays prouve son aisance à s’emparer des rythmes les plus incandescents pour y imposer son timbre et son flow prometteurs. La suite s’annonce belle !

Yellow Days ft. Mac DeMarco – The Curse 

La voix rauque de Yellow Days revient sur The Curse, featuring avec le génial Mac DeMarco. Yellow Days présente son nouvel album A Day in a Yellow Beat avec ce cinquième titre. Un duo explosif qui s’offre une vidéo psychédélique en images de synthèse réalisé par Charlie Robins qui met en scène l’artiste devant un fond vert. Il interagit avec plusieurs copies de lui-même, le tout avec des effets « glitch » par-ci par-là. C’est d’ailleurs à la fin que l’alter ego de Mac DeMarco vient le rejoindre muni de sa guitare et de son sourire plein de bienveillance et de gêne. Une chanson qui groove sur un sentiment de renouveau pour Yellow Days qui essaye de prendre une  direction artistique plus fine, mais qui garde le charme qu’on lui reconnait et qui nous est cher. ‘About time I lift this curse’ selon les mots de l’artiste.

Gabriel Tur – Biscuit 

C’est l’heure du dessert ! Gabriel Tur, vous le connaissez déjà, et pour cause : on vous a présenté en avant-première deux de ses clips, Papillon Blanc et Trigolove. Aujourd’hui, c’est lui qui régale ! Le grand gaillard vient tout juste de sortir son premier EP, Papillon Blanc (dont on vous parle juste ici), et est bien déterminé à fêter ça avec une toute nouvelle vidéo, réalisée par Bastien Garcia et Célia Millat. Reprenant l’un des titres phares de son disque, le clip de Biscuit raconte l’histoire d’un amour en fin de course en filant avec humour et facétie la métaphore culinaire d’un cookie ma foi bien agité. Bon appétit !

LAFAWNDAH – Le Malentendu (feat. Lala &ce)

“Des chansons pour une pluie de cendres, des ballades pour un monde renversé.” Voilà comment Lafawndah, notre découverte coup de cœur de la semaine, décrivait son nouvel EP The Fifth Season. Faisant suite à Ancestor Boy son premier album remarqué en 2019 – l’opus est une manière pour l’artiste egypto-iranienne de cristalliser l’esprit magnétique et mystique de sa musique. Le Malentendu, sur lequel susurre l’ascendante Lala &ce, s’impose comme un manifeste de cette identité artistique brumeuse. Long de neuf minutes, le court-métrage qui accompagne le morceau est signé Caroline Poggi et Jonathan Vinel, tandem brillant de la réalisation qui épatait avec le film Jessica Forever. Une atmosphère inquiétante s’invite alors au cœur des multiples tableaux qui hantent l’œuvre, reflet fidèle d’une musique ténébreuse, étriquée, poétique et fascinante.

Petit Biscuit – Drivin Thru The Night 

Est-ce une nouvelle ère pour Petit Biscuit ? Après I Leave Again il y a quelques mois, où le jeune producteur posait sa voix (pour la première fois), il nous dévoile Drivin Thru The Night, prouvant à qui veut le voir ou l’entendre que son projet artistique est de plus en plus multidimensionnel. À vingt ans à peine, Mehdi arrive à nous proposer, déjà, un recul sur lui-même et sur son projet musical, que l’on voit grandir à l’aube de ce retour en force. Drivin Thru The Night est un clip d’une cinématographie rare, avec des plans et une palette de couleurs profondément inspirés des films rétro-futuristes. Un morceau qui aborde les questions de liberté, de solitude et de complicité retrouvée. Le travail visuel signé Jean-Charles Charavin est remarquable, et le projet est poussé si loin que le clip est accompagné d’une affiche réalisée par le photographe Jonathan Bertin. Tant visuellement que dans sa manière d’appréhender sa musique et sa voix, Petit Biscuit ne cesse de se renouveler. He is here to stay. So are we.

Yelle – J’veux un chien

C’est sans doute l’un des morceaux les plus addictifs du nouvel album de Yelle. Avec le plus de doubles messages, aussi. Yelle est de retour avec L’Ère du Verseau, dont elle parle dans nos lignes, et dote le morceau J’veux un chien d’un clip minimaliste et pur, comme l’était déjà celui de Je t’aime encore, réalisé par Loïc Prigent. Le duo Giant est à la manœuvre pour ce nouveau petit bijou plein de sens semi-cachés. Alors qu’elle ressort la tenue qu’elle porte sur tout l’imaginaire visuel de son quatrième album, la chanteuse est allongée sur un bateau blanc voguant au milieu des flots bleus, océan dans lequel se trouvent des parties nues et affriolantes d’un corps masculin, d’un ami mâle. Tout en suggestion, des plans sur des caresses frivoles ou des muscles saillants et mouillés font monter la température. Un clip que la rédaction du magazine Têtu voit volontiers comme un clin d’œil de Yelle à sa fanbase gay. On y verra surtout un clip où la chanteuse dit, montre et suggère ce qu’elle veut, comme elle l’entend. Personne ne va s’en plaindre, surtout si c’est fait avec style et panache.

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