Les clips de la semaine #90
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Auteur·ice : Rédaction
20/09/2020

Les clips de la semaine #90

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et il y a de quoi conclure cette semaine ensoleillée en beauté. Les clips de la semaine épisode 90, c’est maintenant !

Flohio – Unveiled

Espoir ascendant de la scène rap-punk londonienne, Flohio nous a offert la sortie la plus enflammée de la semaine. Le 15 septembre dernier, jour de son anniversaire, elle balançait Unveiled, premier extrait d’une mixtape à venir pour le 27 novembre. Et qu’on se le dise : l’Anglo-nigérienne n’est pas décidée à faire baisser la pression. Dans un clip aussi anxiogène que survolté, la rappeuse débite son flow surpuissant au cœur d’un imbroglio corporel suffocant, dans des teintes orangées ou pourpres à la chaleur inquiétante. Pas de doute, la philosophie de celle qui affirmait que le rap n’est pas fait pour être heureux continue de se confirmer sur cette dernière sortie. Rage et noirceur siègent ainsi sur cette collaboration avec les producteurs de renom Take A Daytrip pour ouvrir la voie à un projet énervé et facilement qualifiable de futur bijou. Vivement.

Fantastic Mister Zguy x Gaetan Nonchalant – Faire Tourner La Terre

Ce mois de septembre nous offre un soleil tout estival. L’occasion rêvée pour un road-trip américain entre bros. L’occasion justement de prendre place dans le cabriolet des jumeaux lo-fis Fantastic Mister Zguy et Gaetan Nonchalant. Sur la route 66 ou sous les néons de Los Angeles, le réalisateur Clément Métayer (aidé par Thomas Delaporte) nous emmène en balade sur fond vert jusque dans le ciel puis l’espace sur des accords vintages et des guitares folks. Sans se prendre la tête, les deux compères musiciens ont bel et bien l’art et la manière de Faire Tourner La Terre. Si cette dose de bonhomie vous ravit, sachez que Gaetan Nonchalant sera de passage sur la terrasse du Trabendo le 22 septembre, pour ce qui promet d’être une belle fête, toute en candeur et légèreté.

Jacob Banks – Stranger

La nouvelle voix de la soul est de retour ! Celle-là même qui nous avait tout particulièrement émus un soir d’hiver au Trianon. Petite surprise, Jacob Banks manie désormais le vocodeur pour accompagner ses mélodies à la manière d’un Bon Iver ou Kanye West. Pas de panique cependant, Stranger ne se débarrasse pas pour autant des sonorités blues et gospel qui font la signature du jeune anglais. Entre ombres et lumières, en vol ou sous l’eau, les images associent poésie et simplicité pour mieux laisser place à la l’alchimie des deux personnages. Un artiste à surveiller de près !

Tiste Cool – Beauté Future

Ambiance été indien, encore et toujours. Comme un air de fin de vacances, le french crooner Tiste Cool nous présente un clip coloré, mi-kitsch, mi-chic. En duo avec la voix d’Amélie Jorda (et le visage de Claudia Bacos), Beauté Future est le premier extrait de son prochain EP prévu pour début 2021. Des images rétros par Hugues Coudurier, des influences yéyé, et des lyrics de romantisme vain, l’univers de Tiste Cool est un condensé d’une douce mélancolie désabusée qui reste curieusement optimiste. Une mélodie entrainante pour adoucir les lendemains difficiles.

Lady Gaga – 911

On n’a pas encore vraiment eu l’occasion de vous en parler, du coup on profite de cette jolie sélection des clips de la semaine pour aborder l’incroyable Chromatica de l’excentrique Lady Gaga. Sorti en mai dernier, en plein confinement, force est de constater que le sixième album studio de la New-Yorkaise prouve qu’après plus d’une dizaine d’années dans le paysage musical, la Queen of pop n’a pas fini d’impressionner. Pour l’occasion, c’est un véritable manifeste de pop kitsch et flamboyante qu’elle nous sort avec une enfilade de bops colorés et dansants, rapidement appropriés par la communauté LGBTQI+ comme des joyaux de la pop music queer911 fait partie de cette flopée de titres chaloupants accessibles et faciles, mais qui n’en perdent pas pour autant de leur intérêt ou de leur efficacité. Signé Tarsem Singh, le visuel se dévoile être un véritable court-métrage qui, à partir de séquences aussi loufoques qu’attrayantes, traite implicitement du sujet de la santé mentale. En s’inspirant de sa propre expérience liée à un traitement antipsychotique, le clip vient faire s’opposer les rêves et la réalité jusqu’à un épilogue surprenant. On ne vous en dit pas plus !

slowthai – feel away ft. James Blake, Mount Kimbie

L’enfant terrible du rap d’Outre-Manche n’est pas qu’un kickeur subversif et survitaminé. La preuve avec ce nouveau titre rempli de douceur et de mélancolie. Et quand on veut un titre mielleux et doux, s’associer à James Blake et Mount Kimbie n’est pas la pire des idées. Le tout donne une collaboration plus que géniale pour un des morceaux les plus personnels de slowthai. Il évoque dedans la disparition de son frère, Michael Johns, décédé alors qu’il n’était qu’un enfant. Le clip est d’ailleurs directement inspiré de cette histoire. Après nous avoir emmenés dans beaucoup d’univers différents, Tyron Frampton nous fait découvrir son for intérieur, prouvant au passage qu’il est clairement l’un des meilleurs dans le milieu pour le moment.

Sôra – Fool Me Now

Un vent de liberté souffle sur notre sélection hebdomadaire ! Avec Fool Me Now, Sôra propose une véritable injonction à l’émancipation, une invitation à briser ses chaînes et à se libérer des étaux qui nous enserrent. La petite pépite de la scène urbaine de l’Hexagone parle ouvertement de sa séparation avec l’un de ses “partenaires professionnels” en signant un clip plein d’humour et d’auto-dérision qui fleure bon le girl power. Une chouette manière de découvrir une artiste qui nous avait déjà régalé·es avec son dernier titre, Feel Beautiful, et qui sera de retour en décembre prochain avec un nouvel EP !

Romain Muller – Un Parapluie Pour Deux

C’est avec une extrême justesse et une beauté folle que Romain Muller nous prend par les sentiments dans Un Parapluie Pour deux. Le titre, plein de vérité et de douceur, narre l’histoire de deux vieux amoureux qui ne manquent jamais de prendre “un parapluie pour deux” lorsqu’il pleut. Une chanson pleine de poésie, dont le message d’amour est parfaitement illustré par un clip signé Romain Gamba. On y voit un couple amoureux, bien qu’usé par le temps, entamer une valse tendre et complice. Une chanson pleine d’humilité qui rappelle avec élégance que l’amour n’a pas d’âge.

Emmitt Fenn – Who Dat

Le producteur et chanteur américain Emmitt Fenn lâche cette semaine Who Dat, nouveau morceau prenant la forme d’une irrésistible invitation à bouger nos corps sur le dancefloor. Le clip choisit d’ailleurs de mettre le focus sur un pigeon, véritable King of Pop de la street. Le volatile, complètement animé, se déhanche au son du morceau, nous donnant la pêche et nous épatant de ses meilleurs moves. Emmitt Fenn, qui a récemment livré ses plus grandes insécurités sur son compte Instagram, produit ici un son efficace, avec une vidéo étonnante et addictive, en accord avec le morceau dont l’écoute rend l’immobilité difficile. “Who can dance better than this pigeon?” peut-on lire sur YouTube. Ce pigeon vous plongera dans un mood complètement euphorique pour votre dimanche, et c’est très bien comme ça.

Future Islands – Moonlight

Tout en douceur, la pop louvoyante de Future Islands dessine les contours effacés d’un amour aussi puissant que déchu. Les paroles et les mélodies sont aussi simples et touchantes que l’histoire chantée est universelle et absolue. Impossibilité d’exprimer ses sentiments, inutilité des mots, frustration et impuissance alors que les cœurs s’éloignent. Les images sensibles et en retenue de Will Mayer soulignent les émotions qui s’entredéchirent avec violence alors que l’enveloppe humaine reste froide. Passé et présent s’entremêlent alors que futur s’assombrit. “It’s my heart, don’t break it” chante Samuel T. Herring, aux croisements des chemins, ses incantations resteront lettre morte. Pourtant, on accepte sans hésitation l’ouverture de la boîte de Pandore et les souffrance qui s’en sont échappées. Aussi longtemps qu’elles inspireront une telle musique.

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