Les clips de la semaine #95
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Auteur·ice : Rédaction
24/10/2020

Les clips de la semaine #95

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont retenu notre attention ces derniers jours. Cette semaine, les jolies sorties prennent le pas sur les mauvaises nouvelles, et on compile votre dose de bonnes ondes pour les sept jours à venir. Les clips de la semaine épisode 95, c’est maintenant !

Arlo Parks – Green Eyes

Arlo Parks fait partie de ces bijoux que l’année 2020 a pu nous apporter de meilleur. Âgée d’à peine vingt ans, la jeune chanteuse londonienne s’est rapidement imposée dans nos playlists comme une valeur sûre. Cette semaine, elle assied encore un peu plus ce statut avec le titre Green Eyes. Cerise sur le gâteau, cette sortie permet d’annoncer l’arrivée imminente du (très attendu) premier album de la chanteuse, prévue le 29 janvier 2021.

SEIN – FIN DE SEMAINE (feat. Sirius Trema)

Lorsqu’ils racontent leurs nuits éthyliques, les deux rappeurs de SEIN le font à leur façon, avec un panache et une vista qui ne ressemblent à personne d’autre. Sur une instru planante composée par leur soin, les deux auteurs-compositeurs-interprètes invitent le rappeur Sirius Trema en featuring à partager des lendemains de fête qui déchantent : «Le réveil est dur, j’ai mal au crâne / J’ai cherché longtemps mais pas de doliprane.» Au niveau prod, ils ont confié le soin au meilleur des réalisateurs et mixeurs du genre, Nk.F (Damso, Orelsan, Angèle, PNL) de terminer le morceau. Armés de leur humour imparable, s’amusant avec un second degré malicieux, les deux comparses nous offrent un clip mouvementé en hommage nostalgique à nos matins difficiles aux senteurs d’alcool de la veille.

Oklou – I didn’t give up on you

Le mois passé, Oklou partageait sa mixtape Galore et on ne s’en est toujours pas vraiment remis·es. Un disque d’une pureté rare, invitation à explorer le monde féérique autour duquel s’articulent les différentes pièces. Synthétiseurs charmés, airs flûtés et voix modulée façon humanoïde donnent alors l’impression de mettre un pied dans un royaume mi-enchanté, mi-futuriste, construit avec finesse par la chanteuse et son acolyte Casey MQ (co-producteur de l’album). La Française, formée au conservatoire entre violoncelle et piano, parviendra à rassembler sur ce disque la technicité de la musique classique et les gimmicks avant-gardistes d’une musique électro. Clôturant l’album, I didn’t give up on you est sans doute la brèche la plus sensible de Marylou Mayniel. Hautement personnel, relatant une rupture sentimentale encore ecchymosée, le titre fluctue entre un synthé rêveur et des riffs de guitare acoustique. Un procédé qui traduit bien l’essence organique/digitale de Oklou. Le clip animé est signé Ram Han et met en scène l’avatar manga de la chanteuse dans un monde imaginaire teinté de rose avant de revenir à la réalité dans des plans délicieusement emo.

Zwangere Guy – PAPA ZG

De Koning van Brussels heet Zwangere Guy. Il nous accueille sur le balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles pour une leçon de rap en trois minutes. Et rien que ça, c’est tout un symbole. Celui de montrer que le hip-hop est au sommet à Bruxelles. Les rappeurs ne sont plus en bas de blocs, ils ont les clés de la ville. Papa ZG réunit technique et flow dans un son old school sans pause, sans refrain et sans filtre. Le genre de morceaux sur lequel il excelle (voir l’excellent Gorik pt.1). Après 1 UIT DE 1000, c’est le second extrait de son album BRUT XXL qui sortira le 30 octobre, dont la pochette fait visuellement écho à son dernier album, BRUTAAL

dirk. – Toulouse

Si vous ne connaissez pas dirk., vous allez découvrir un groupe resté bloqué dans les années 90. Les finalistes de l’édition 2016 de l’Humo’s Rock Rally, le concours musical le plus populaire en Flandre, ont toujours suivi une mouvance grunge/garage vitaminée, dans laquelle on peut retrouver des inspirations des plus grands groupes. Chez dirk., il y a du Nirvana, du Sum 41, du Blink 182… De quoi plaire à tous les 90’s kids nostalgiques de la bonne vieille époque. Ce clip, Toulouse, homonyme évident de “To Lose” vu que la musique ne parle absolument pas de la ville française, est le troisième extrait de leur prochain album, Cracks In Common Sense, qui doit sortir le 20 novembre prochain. Filmé en noir et blanc dans un format Super 8 qui donne un réel cachet à la vidéo, on y voit un homme devenant complètement fou. L’analogie d’une personne assistant à un concert de dirk., probablement.

Nilüfer Yanya – Crash

Attention, turbulences ! Nilüfer Yanya est de retour avec Crash, premier single tiré de son prochain EP Feeling Lucky ? qui sortira le 11 décembre chez ATO Records. Co-écrit et produit par le talentueux Nick Hakim, ce nouveau titre nous embarque dans un univers groovy rock changeant, où les riffs de guitare fuzz et la voix intense de Yanya s’unissent avec force entre agitation et accalmie. À l’écran, l’artiste incarne une hôtesse de l’air rétro à bord d’un vol mouvementé. Grattant avec énergie une belle Fender nacrée, Yanya, impassible au milieu d’un nuage de fumée et de néons déchaînés, tente de braver les perturbations aériennes, mais surtout celles de la vie !

Hoorsees – Overdry

Un petit voyage dans les années 90, ça vous dit ? Pour cela, il suffit de tendre l’oreille et d’écouter le nouveau titre de Hoorsees, cette petite bande parisienne spleenétique, qui mêle avec désinvolture sonorités grunge, garage et surf rock. La nouvelle recrue de Howlin Banana Records, Kanine Records et In Silico, annonce un nouvel album en février (on a hâte !), où l’on retrouvera avec nostalgie, des mélodies inspirées du rock 90’s de nos années lycée… Filmé façon caméscope VHS, le clip nous livre une performance inédite des quatre parisiens dans un dancing exotique déserté, où malgré une morosité ambiante, la magie du live finit par opérer !

MorMor – Don’t Cry

Si on voulait voir le verre à moitié plein, on se dirait que la crise inédite que traverse notre monde donne parfois lieu à quelques jolis moments de grâce. On n’aurait d’ailleurs pas tout à fait tort quand on voit le nouveau clip de MorMor. Avec Don’t Cry réalisé par Otto Tang, l’artiste originaire de Toronto nous fait vivre une journée sans fin telle qu’il en a vécu pendant le confinement, avec les habitants de son immeuble. Une manière de conjurer ses peurs et ses peines qui dessine en creux un joli message d’espoir et d’union : “nous ne pouvons plus prétendre que nous ne sommes pas tous dans le même bateau“.

Thaïs – Sushi Solitude

Le Canada n’a décidément pas fini de nous révéler ses trésors. Après celui de MorMor, c’est le clip de Thaïs, artiste québécoise, qui a retenu notre attention cette semaine. Sensuelle et éthérée, la vidéo de Sushi Solitude esquisse un univers empli d’une sensibilité poétique dans lequel on se laisse glisser à la faveur d’une voix à la douceur soyeuse. Une rencontre réussie avec une artiste qui vient également de dévoiler son premier EP, Paradis Artificiels, un disque qui mélange malicieusement pop et chanson française pour notre plus grand bonheur.

bumby – Feu

Cette fois, on quitte la Terre, direction l’espace. Il faut dire que bumby n’a pas son pareil pour concocter des morceaux qui mêlent influences psychédéliques et beats électroniques, pour une sensation d’évasion totale. Il récidive cette semaine avec Feu, extrait de son nouvel EP Laniakea, un mot d’origine hawaïenne qui signifie “horizon céleste immense”. On y suit le jeune homme pour une balade surréaliste en forêt, dans une vidéo réalisée par Roxanne Gaucherand qui dévoile un univers mi-féérique, mi-halluciné. Un chouette moyen de fuir la grisaille par les temps qui courent.

https://www.youtube.com/watch?v=CieigdDtmq4

Camélia Jordana – Silence

Réveil en douceur avant un café express et un bisou claqué sur la joue pour Camélia Jordana. Dans le clip de Silence, elle tient le rôle de l’épouse parfaite de Nicolas Duvauchelle. Entre le repassage d’un linge plus blanc que blanc, le ménage et la cuisine, la chanteuse se plie en quatre pour être à la fois bonne ménagère et amoureuse sexy. Mais au fil de la journée, sur une mélodie pop pourtant entraînante, son sourire forcé finit par s’effacer et elle ouvre peu à peu les yeux sur sa condition. « Silence, silence, montre moi l’exemple », la journée s’éteint quand sa conscience féministe se réveille. Camélia Jordana se promet alors des lendemains plus lumineux, et nourrit ses réflexions grâce aux lectures des géniales Mona Chollet et Victoire Tuaillon. Après le succès de Facile, Silence annonce la sortie d’un quatrième album qui aura à coup sûr de jolies choses à raconter.

FAIRE – La Gaule

Les revoilà ! Sans crier gare, les trublions de FAIRE viennent de lâcher La Gaule, titre qui annonce L’enfer, un album à paraître début 2021. Ils définissent leur musique comme de la gaule wave, une esthétique qu’on qualifierait d’à mi-chemin entre les Ramones et les Inconnus. Et certes, le trio a pour habitude de brouiller les pistes. Mais ce nouveau tube brut, sans concessions, fait pétiller l’idée qu’ils sont revenus à leurs premières amours, celles des pogos à la gloire de Marie-Louise, Anastasia, Mireille se rappelle ou autres dulcinées des caves parisiennes. Et ce n’est pas les images saccadées, saturées ou sombres, qui contrediront cette impression. Après une période punk, puis l’EP psychédélique La vie, 2021 ne saurait donc tarder pour découvrir ce nouveau FAIRE. Vous l’aurez compris, on en a déjà La Gaule.

Brioche – Au bal des crustacés

Un road trip, ça vous tente ? Un détour à la plage ? Au gré des sourires et des péripéties, profitez-en pour faire la connaissance de Brioche, ce lillois mélancolique qui vous donne rendez-vous Au bal des crustacés. Pourquoi un tel pseudo ? Peut-être tout simplement car sa musique, comme la viennoiserie, a une tendresse réconfortante qui ramène à l’enfance. Pour son tout premier clip et tout premier EP intitulé La Lumière du Matin, on salue une esthétique fraîche, maîtrisée, que ce soit dans la nostalgie heureuse des images ou la charmante simplicité des arrangements. Une escapade entre ciel et mer aux airs de rêve éveillé, de quoi allonger l’horizon jusqu’à la prochaine balade.

Nuit OceānFIRE DIVINE

Le bras engourdi par le frisson, nous grattons modestement quelques mots pour souligner la beauté de FIRE DIVINE. La moitié restera noircie, nous épions le plus juste. Il sonnera comme le cristal, aura la couleur du charbon, une odeur cardamome et la texture de la soie. Quel serait le vôtre ? Et le sien ? Entrelacs d’images et d’effets. L’intime d’une peau, livré tel un secret, derrière des courbes abstraites. Nuit Oceān se fait serviteur du désir inconscient. Il n’impose pas, il propose. Les yeux se plissent pour déceler le contenu de nos propres larmes, son alphabet s’éparpille, son murmure réconforte. “Taking care of you” “And I’m still there for you“. Apaisé·es ou tiraillé·es, Steve Mesmin nous retourne. Mystérieux, pur, élégant, doux, sensible, grand, intense, autant de qualificatifs que d’œuvres à percer dans le nouveau Nuit Oceān, né ce 23 octobre.

NiteroyAmores Nostalgia

Passionnément, à la folie, nous l’aimons cette nostalgie. Un peu, beaucoup, Niteroy nous rappelle comme le souvenir est doux. Rennais échappé des Born Idiot, Tiago Ribeiro porte aujourd’hui le nom de l’eau caché, une cité brésilienne. Vers elle, lui, son visage bambin et sa famille, nous voguons. Témoins de merveilles. Le corps sous les nuages, la tête de l’autre côté de l’Atlantique. Amores Nostalgia creuse les fossettes avant même que son groove ne morde les hanches. Ce bonbon est soleil et grenadine. Il nous manque déjà.

 

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