Les clips du mois, c’est votre rendez-vous mensuel qui vous présente les sorties vidéo de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque mois le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ce mois-ci.
Le plus nocturne : Sheng – Tout va mal 糟透了
| Sélectionné par Charly
« C’est trop cher de voir un psy » alors pourquoi pas écraser sa tristesse en même temps que les trottoirs d’une ville la nuit accompagné·e d’une bouteille et de deux, trois ami·es ? C’est la bonne idée de Sheng qui parcourt à vélo un Shangaï qu’éclairent phares de voiture, enseignes de resto et fenêtres de building jusqu’à ce que le jour vienne taire cette poésie de lumières artificielles. Sous jogging moulant et fraiche manucure, la jeune artiste fait de la mélancolie une énième raison de consommer les heures habituelles du repos – un banger percutant qui donne envie de pousser la porte de son EP éponyme d’un bon coup de pied rageur.
Le plus corporate : FKA twigs – Drums of Death
| Sélectionné par Chloé
FKA twigs, aka le comeback qui sauve notre d’année 2024. Drums of Death est le troisième single de l’artiste en prévision d’un prochain album prévu pour janvier. Comme son nom l’indique, Drums of Death martèle avec un beat issu des mains du producteur britannique Koreless. Le set-up très corporate pourrait aux premiers abords vous faire croire qu’il s’agit d’un spinoff un peu dark the The Office. Mais détrompez vous, la seule comédie qui émane c’est vous, coinc·ée dans votre job corporate. Car Drums of Death, loin d’être un éloge à l’étiquette bureaucratique, est plutôt un manifeste pour une libération érotique. On retrouve ici notre FKA twigs en office siren prenant part à une chorégraphie hypnotisante qui fait la force du clip. De quoi nous rendre encore plus impatient·es pour EUSEXUA.
Le plus “ah ok” : Squid – Crispy Skin
| Sélectionné par Zoé
Crispy Skin, c’est le tout premier single de Cowards, deuxième album du groupe post-punk Squid dont la sortie est prévue pour début février 2025. Et quel avant goût… Le single est catchy, avec une très belle mélodie au piano rappellant Radiohead qui n’a d’égale que la surprise que génère le clip : une sorte de rêve cauchemardesque complètement surréaliste et qui ne cesse de nous prendre au dépourvu. En substance : Squid nous offre un visuel intrigant, vintage et sordide pour illustrer une chanson glauque et morbide. Vivement l’album.
Le plus “marre de tout” : spill tab – PINK LEMONADE
| Sélectionné par Arotiana
A l’image de Oatmilk, CRÈME BRÛLÉE! ou encore Cotton candy, spill tab joue habilement avec les métaphores alimentaires. PINK LEMONADE ne fait pas exception et évoque un épuisement et une lassitude presque intenables que spill tab traduit par des phrases simples mais percutantes : “I’m all out of juice / I’m dry as cake.” Le clip réalisé par Sweetiepie donne vie à ces émotions avec justesse et complète le morceau, que ce soit à travers le schéma narratif ou les expressions faciales des personnages, tout cela dans une colorimétrie agréable qui nous donne l’impression de regarder un film. Encore une fois, spill tab impose son style en transformant l’ordinaire en poésie visuelle et sonore. Comment ne pas succomber ?
Le plus libérateur : Jan Verstraeten – WOLFMAN
| Sélectionné par Joséphine
Voici une nouvelle qui nous réjouit : Jan Verstraeten est de retour et il n’a rien perdu de sa superbe. L’artiste flamand aux mille talents nourrit toujours autant sa fascination pour les monstres et c’est tant mieux. Cette fois-ci, point d’ours géant, de grandes oreilles ou de dents tranchantes, il suffit d’un corps quasi sans tête illustré d’un sac de courses froissé. Dans une chorégraphie qui laisse graduellement les codes humains derrière elle, l’interprétation de Dirk Hendrikx illustre magistralement le morceau et sa progression frénétique. Aucun doute, WOLFMAN ouvre avec fougue la porte sur l’avenir et mérite grandement ses majuscules.
Le plus jeux d’enfants : Born Idiot – Lonesome
| Sélectionné par Marthe
“We are back“. Quatre ans après leur deuxième album, les Rennais de Born Idiot reviennent avec un nouveau morceau, Lonesome, qui sent bon la fin de l’été, l’ennui le dimanche après-midi, et les courses-poursuites dans les champs. Les paroles, elles, invitent à la réconciliation après la bataille : “Time after time we keep loosing the game / Stop being arrogant and hold my hand“. À l’écran, les deux actrices peinent à baisser la garde. Elles se cherchent, se chamaillent, mais restent malgré tout inséparables.
Le plus tumultueux : Youssef Swatt’s – Turbulences
| Sélectionné par Louise
« Est-ce que j’ai vraiment sauté d’un avion pour mon clip Turbulences ? » évidemment.
Il semblerait que la créativité de Youssef Swatt’s continue à repousser toutes ses limites, puisque c’est depuis un avion perché à 4000 mètres d’altitude que le rappeur Tournaisien et son équipe de tournage se sont lancés pour le tournage de son dernier clip Turbulences. Dans un texte chargé d’intimes vérités dont lui seul a le secret, le gagnant de nouvelle école nous emporte avec lui à travers les turbulences de son ascension. Chers passagers, veuillez attacher vos ceintures, vous vous apprêtez à traverser une zone de turbulences.
Le plus pâte à modeler dystopique : ascendant vierge – Tic Tac
| Sélectionné par Philomène
“Alors on imaginait des personnages genre croisement entre une poupée Barbie et Wallace et Gromit qui échappent à un astéroïde, courent dans la forêt et se retrouvent nez à nez avec une tornade puis combattent des éclairs – N’en dites pas plus“. Tel a dû être le déroulement du brainstroming pour le clip du génial titre Tic Tac, issu du nouvel album d‘ascendant vierge, Le Plus Grand Spectacle De La Terre. Le résultat est aussi curieux que cool, façon pour le duo d’asseoir encore et toujours son imprévisibilité, tout comme la sortie, le 29 novembre dernier, d’une version instrumentale de sept morceaux de son dernier opus. Chère mère Noël, on voudrait une poupée ascendant vierge sous le sapin merci.
Le plus grandiose : Yazmin Lacey – The Feels
| Sélectionné par Caroline
Somptueux manteau bleu et ligne de basse ajustée, ou comment Yazmin Lacey parvient à nous convaincre en trois notes et trois images. The Feels n’a donc aucun défaut, c’en est presque énervant. Laissez Jungle sur le côté, le vrai groove se danse sur une moquette avec une perfusion de paillettes. C’est d’ailleurs un peu le thème de la chanson qui nous pousse à embrasser “the feels we can’t deny”. Qu’est-ce donc cette brulante envie de détendre nos omoplates et nous prélasser comme si personne ne regardait ? A la question : “Should I should I should I”, on vous répond assurément et sans gêne aucune : you must.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.