| Photo : Quitterie Scipioni-Guenancia pour La Vague Parallèle
Il y a quelques semaines, on vous partageait notre checklist des artistes à ne manquer sous aucun prétexte au MaMA Music & Convention cette année. Voici venu le temps de vous en raconter les meilleurs moments en dix concerts qui furent les plus émouvants, électriques ou surprenants. De quoi vous assurer que le festival nous a offert de quoi inonder nos playlists et agendas de concerts pour les mois à venir.
Rouperou
La curiosité nous pousse à nous rendre à FGO-Barbara le mercredi midi, pour commencer en beauté avec Rouperou. Alternant chant à deux voix et longues plages instrumentales agréables, on glisse à nos voisin·es qu’on aime bien parce qu’il y a des touches de Samba de la Muerte, jusqu’à littéralement enfiler nos lunettes et reconnaître Adrien Leprêtre aux claviers. Un constat agréable qui nous permet d’apprécier encore plus le showcase et son bel envol d’intensité. C’est décidé, on garde Rouperou dans notre radar pour l’année à venir.
Chahu
On enchaîne avec notre chouchou du mois, Chahu et son ukulele mal branché. S’avançant devant un joli fond de ciel bleu, ses chansons tristes font taire en quelques secondes La Boule Noire pourtant digne d’une cantine d’école jusqu’alors. Enchaînant des titres extraits du génial Tristo Bambino sorti tout récemment et quelques pépites de ces dernières années, Chahu raconte la vie avec une poésie douce qui pose des pansements sur le cœur. Surfant sur des pointes d’humour entre les morceaux, on serait bien resté·es plus longtemps à l’écouter. On vous en reparle très vite, promis.
PAMELA
Avec trois syllabes qui couraient sur toutes les lèvres dans l’après-midi pour une prestation électrique, PAMELA nous ouvre l’appétit de la meilleure des manières. Originaires de Nantes, les trois musiciens n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Entre Sam Sprent qu’on connaissait de Von Pariahs ou encore Simon Quénéa et Pierre Cheguillaume, anciennement d’Inüit, ça déborde d’expérience scénique pour un groupe à ses débuts et c’est tant mieux. D’une énergie mordante aux titres encore inédits d’autant plus exaltants, jusqu’au showlight teinté de rouge magnétique, PAMELA pose un cadre prometteur qui ravira probablement tout autant les breton·nes aux Trans Musicales en décembre prochain.
Meltheads
On aurait dû s’en douter, il fallait attendre de mettre les pieds au Backstage By The Mill pour y trouver le meilleur concert de la journée (et sans trop vous spoiler, les meilleurs concerts de l’édition tout court). Le lieu, qui se prête à merveille au rock, punk et garage en tous genres, était finalement le théâtre parfait pour accueillir les belges de Meltheads. Avec un tel magnétisme, Sietse Willems au chant et saxophone envoûte la salle en quelques minutes, passant d’états de transe à une frénésie folle, cognant son micro dans tous les sens, le tout dans une audace teintée de sensibilité qu’on n’arrivera plus à oublier jusqu’à retrouver nos lits bien plus tard.
Nerlov
On place notre confiance dans les mains de Nerlov pour ouvrir le bal de cette deuxième journée de festival. Pari relevé haut la main, l’Angevin enflamme la Cigale en quelques minutes avec un showlight fracassant et une joie d’être sur scène communicative. Alternant caresses (Disparaître, Dégénéré) et uppercuts (Mauvaise File, Prophéties) jusqu’à prendre un bain de foule exaltant sur le génial C’est raté et finir avec la traditionnelle chenille sur le texte incroyable de Je vous aime tous, Nerlov conquit la foule et nous avec. On replonge depuis avec plaisir la tête la première dans son disque Pas si grave sorti au printemps dernier.
Astral Bakers
Alors que Nerlov s’occupait d’échauffer la Cigale la veille, Astral Bakers l’apaise le lendemain à l’aide de quelques bougies et des harmonies d’une beauté soyeuse. Avec un charisme au service de la modestie, les quatre membres déroulent une setlist qu’on connaît allègrement désormais par cœur, des magnifiques Beautiful Everything et Shelter au bijou qu’est One More, on se réjouit à chaque premier accord, laissant douceur et sérénité nous envelopper tendrement jusqu’à la fin du concert.
Please
par Marthe Rousseau
On avait hâte de voir les trois amis de Please se produire sur la scène de La Cigale, pour vérifier si la flamme ressentie à l’écoute, seul·e au casque, de leurs titres addictifs se rallumerait en live au milieu d’inconnu·es. Pari tenu. Impossible de ne pas succomber à la voix claire et puissante de Dylan, debout au-dessus du clavier, qui nous donne envie de chanter avec lui Never really wanna change, de danser aux sons des claviers et des guitares, et même de tomber amoureux·se au refrain de Hard Loving. Deux titres issus de leur dernier EP Flashlight, inclassable mais qui nous semble déjà incontournable. Un spectateur a tellement aimé le show qu’il s’est invité sur le devant de la scène, chantant les paroles et levant les bras en l’air. À la fin, notre mascotte a même demandé un rappel en répétant “s’il vous plaît, s’il vous plaît“. Un petit clin d’œil au nom du groupe. Pas de retour des cinq garçons, mais un immense merci côté public, conquis.
Ralph Beaubrun
La Machine du Moulin Rouge était en ébullition pour clôturer le MaMA. Au sous-sol de la salle performait Ralph Beaubrun, un artiste qui a rapidement séduit le public au bout de quelques secondes de prestation. Puisant son inspiration dans ses racines haïtiennes, il a apporté une énergie unique et chaleureuse au festival. Ses quelques minutes passées sur scène étaient un enchaînement de surprises et d’émotions, de danse et de confessions. Ralph a invité ses danseurs pour l’accompagner sur ses titres les plus dansants. Le public était évidemment de la partie car il est impossible de ne pas se laisser emporter par le rythme irrésistible de ses morceaux comme Bora Bora ou encore Beautiful Day.
Ralph Beaubrun incarne la positivité et c’est ce qu’on a découvert ce soir-là. Même en rendant hommage à nos proches parti·es trop tôt, il a su transformer le pincement dans nos cœurs en une note d’optimisme, répétant en chœur avec le public : “Demain sera beau.”
Getdown Services
Soyez prévenu·es, en Getdown Services réside notre meilleure expérience du festival. Si nos prévisions étaient floues, on ne s’attendait certainement pas à voir débarquer de Bristol deux phénomènes à l’apparence on ne peut plus british et à l’accent délicieux, torses-nus en trois minutes chrono, chantant avec un flegme punk sur des bandes d’une efficacité incroyable. En sont témoins nos cervicales, le Backstage se transforme très vite en dance floor géant au rythme du gimmick français préféré du groupe : “Où est la discothèque ?”, ce à quoi on hurle avec plaisir : “Ici !”.
Baby’s Berserk
Et quel meilleur enchaînement que de poursuivre la fête avec les néerlandais de Baby’s Berserk ! Attention, l’apostrophe s s’invitant dans leur nom parfois au gré du temps, on vous conseille de bien chercher les deux sur votre plateforme de streaming préférée pour ne rien perdre de leur discographie exaltée. Vêtue d’une robe magnétique, Lieselot Elzinga électrise la salle en puisant dans les dernières forces du public déjà bien secoué à grands coups de cris, danse magnétique, et interprétations prodigieuses de Rum ‘n’ Kola et Piggy Piggy notamment. De quoi terminer le MaMA en grande pompe et nous assurer d’y retourner l’an prochain !
En perpétuelle recherche d’épaules solides sur lesquelles me hisser pour apercevoir la scène, je passe mes concerts à faire les chœurs depuis la foule.