Les Nuits du Bota : 62TV Records 20th Anniversary
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Auteur·ice : Nicolas Nollomont
21/05/2015

Les Nuits du Bota : 62TV Records 20th Anniversary

Le Botanique, au fond, on s’y sent un peu comme à la maison. L’ambiance y est cosy, intime, et tu y croises toujours des visages familiers au détour d’un couloir ou d’un coin de verdure. Ah, rien ne vaut la quiétude de son chez soi. Mais alors surtout lorsque l’on y fête les 20 balais d’un membre de la grande famille du rock belge.

En cette belle 6ème soirée des Nuits du Bota, encore baignée sous le soleil de fin de journée, avait en effet lieu l’anniversaire du label bruxellois 62TV Records. En tout, six signatures pêchées de leur catalogue des débuts jusqu’à aujourd’hui, se sont données rendez-vous sous les toits de la Rotonde et du Grand Salon de Concert pour célébrer dignement l’évènement.

Une soirée qui commença sous le signe du cool avec les bons vieux Alpha Whale. Fidèles à eux-mêmes, le groupe nous déroule tranquillement son set beach goth ensoleillé, frais comme une bonne bouffée d’iode. Pas de grandes folies scéniques à l’horizon non plus, mais en aurait-on de toute façon réellement besoin pour ce genre de son? Quoi qu’il en soit, nous, on se laisse porter par le doux croon du chanteur, et ça suffit amplement. Le bassiste a pour l’occasion quand même sorti son plus beau chandail (une flamboyante chemise hawaïenne couleur menthe à l’eau), les vibes sont bonnes, l’ambiance y est, et ça va bien avec le pastis.

Mais vite, vite, direction le Grand Salon pour Paon, qui ce soir-là nous aura mis les petits plats dans les grands comme dirait tante Hughette. Se tenant fièrement (on se passera de jeu de mots) au coeur de la flamboyante salle avec son jeu d’orgues et ses colonnes, le groupe s’est en plus accompagné d’une troupe de choristes afin de pousser la chansonnette sur les refrains. C’est vous dire l’atmosphère. En tout cas, ça en jette. Enchaînant les tubes (Teevee, Keep On Burning, Wake Them Up, Plastic Flower,…) et maîtrisant à la perfection l’art du mélange pop et psyché, le groupe nous réalise un sans faute et se paie un public conquis en quelques minutes.

PAON

Cerise sur le gâteau, un écran géant derrière le batteur nous bombarde d’images psychédélisantes au fil du set, histoire de bien tripper sur la performance du quatuor et sur ces choeurs chaleureux qui rappellent le You Can’t Always Get What You Want des Stones. 40 minutes de live qui se seront finalement vite écoulées. Mais qu’est ce que le temps passe vite quand on s’amuse, hein dis.

Back to the Rotonde à présent pour ce qui était prévu comme étant le grand moment de la soirée avec les flamands de Mad Dog Loose. Première signature du label, ces derniers faisait en effet leur grand retour, puisque qu’ils n’étaient plus montés sur scène depuis les années 90, presque 20 ans après la sortie de leur premier album.

Mad Dog loose

Après quelques moments un peu laborieux en début de set, les vétérans de la soirée se dérouillent doucement, et finissent par nous sortir l’ambiance qu’il nous fallait. De bonnes vieilles guitares saturées définitivement nineties nous caressent les oreilles. Les morceaux oscillent entre douceur et fureur, conduits par des chants éraillés qu’on entonne à la bonne franquette une pinte à la main en valsant. Le batteur se fait même le plaisir de nous sortir un violon aux sonorités country l’espace d’un instant. En nog een liedje spelen. Avant de s’éclipser, retour au calme pour l’ultime morceau avec le titre éponyme de leur nouvel album, Signs From The Lighthouse. Seule déception, le trip de rester assis durant tout le concert laisse quelque peu perplexe. Sinon, des come-backs de derrière les fagots comme ça, on en veut quand même bien tous les jours.

Italian Boyfrien

Changement d’atmosphère avec Italian Boyfriend et sa pop sautillante et déglinguée. Side-project de César Laloux de BRNS, qui pour l’occase s’est converti chanteur-batteur debout, ce quatuor frais comme un verre de bulle fait pétiller la salle de bonne humeur. Un peu coincé comme un Beatles des débuts, mais touchant de sincérité (« Celle-ci c’est une nouvelle. Voilà. »), le groupe sait néanmoins s’y prendre quand il s’agit de nous ancrer leurs refrains bien catchy dans le crâne. Des mélodies légères et insouciantes, renforcées par la voix féminine de la claviériste, rappellent par moments une certaine Moe Tucker sur le morceau After Hours du Velvet. Mignon tout plein.

Pause clope, et nous voilà repartis pour les catalans survoltés de Mujeres. Avec leur bon vieux garage sauce espagnole déroulé au kilomètre, nos quatres compères s’emparent de la Rotonde en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Tata Hughette en aurait eu le souffle coupé. Les titres qui filent à toute allure font secouer le plancher. Et les grandioses acrobaties du bassiste qui tente de faire tenir sa chope sur sa tête en jouant et dédicace un morceau à ses T-shirts préférés perdus lors de leur dernière visite au Bota n’en rendent le concert qu’encore plus magique. Ca bouge sec côté public et quelques bières volent par terre. Bourrés d’énergie, les barcelonais finissent par tirer leur révérence au bout de 3/4 d’heure de frénésie. Salvaje ! comme ils disent.

Mujeres

Et puis, pour terminer la fête en beauté, quoi de mieux qu’un sympathique mind fuck à la belge? En Salut c’est cool du plat pays, le duo de choc synthés/voix Spagguetta Orghasmmond (merci à eux pour ce nom sublime) aura tout donné pour mettre le point d’orgue qu’il fallait dans la joie et la déconne la plus totale. Des instrus entre électro et pop italienne ultra-kitsch, une ode à l’amour carolo « Si tu veux faire l’amour avec moi / à Charleroi ! », et une bonne dose d’humour au 1000ème degré, bref la recette parfaite du fun pour une fin de soirée éméchée avant le retour au bercail.

Ah, doux Botanique, tu nous surprendras toujours. Merci à 62TV Records et une pensée émue pour tante Hughette qui aurait tant aimé être là !

Credits Photos : Nicolas Nollomont

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