Deux ans après un premier album éponyme, Son Little – de son vrai nom Aaron Livingston – revient avec un second album, New Magic, qui navigue avec bonheur à travers l’histoire de la musique américaine, tout en en y apportant une spontanéité et une modernité rafraichissantes.
Le poids de l’histoire est un fait indéniable. Pour vivre dans le présent, il faut forcément avoir connaissance de l’histoire qui existe derrière soi. Celle de son pays, celle de son entourage, celle de ses origines. La musique ne déroge pas à la règle. Toute tentative de modernité ou de renouveau s’ancre à un moment ou à un autre dans le passé, dans l’histoire de ce qui a été créé auparavant. Et cet ancrage historique est encore plus important lorsqu’on parle de musique afro-américaine. Comment en effet réinventer le gospel, le blues ou même le rock’n roll sans tomber dans la redite, sans trébucher sur tout ce qui a déjà été fait ?
C’est à cet exercice délicat que s’est prêté Son Little sur son second album New Magic. Et si le bonhomme n’invente rien, il y apporte une touche de modernité bienvenue.
La grande réussite d’Aaron Livingston, à l’image de ses contemporains Raphael Saadiq et plus récemment Raury, c’est d’avoir un pied mouvant dans le passé et l’autre bien arrimé au présent. Le pied gauche ira donc puiser dans tout ce que l’histoire musicale a à offrir tandis que le pied droit ira chercher ce qu’il faut de modernité, que ce soit à travers les paroles ou dans la production.
Son Little nous propose ainsi un voyage à travers l’histoire musicale, recherchant la magie dans le passé pour la faire revivre au présent. Il puise dans tous les styles possibles : Blues, Rock, Bluegrass, Gospel, Soul… Tout passe à la moulinette du bonhomme, qui appose sa propre patte sur des styles et des rythmes intemporels.
L’exemple le plus probant de ce délicat exercice d’équilibriste revient sans doute à l’excellente ASAP et sa guitare bien grasse, qui aurait pu être produite à la fin des années 50 mais dont les paroles et le propos s’adressent directement à nos contemporains. De la même manière Bread & Butter a un style retro au possible mais la façon directe de parler de sexe la ramène directement au présent.
Les réussites, Son Little les enfile donc comme des perles sur son album. O Me O My et son rythme diabolique, la plus soul Blue Magic (Waikiki) et ses chœurs féminins absolument imparables ou encore Mad About You, portent un album qui excellent à rendre moderne des rythmes et des sons qu’on pourrait croire désuets ou passés de mode. L’album se termine avec la ballade Demon in The Dark, un peu hantée, clairement vibrante. Et lorsque les dernières notes résonnent, on se dit que le voyage de Son Little ne fait que commencer, et qu’on est prêt à l’accompagner là ou il nous emmènera la prochaine fois.
Son Little sera en concert à la Maroquinerie (Paris) le 11 décembre et au Botanique (Bruxelles) le 14 décembre.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.