“I’m not the one that you knew before” prévient la chanteuse franco-américaine. Lolo Zouaï est de retour et a envie d’autre chose. Ça tombe bien, nous aussi. Après nous avoir séduit sur son High Highs To Low Lows deux ans plus tôt, et faisant suite à un format court de trois morceaux l’an passé, l’artiste semble décidée à nous emmener vers d’autres horizons. Et à en croire cet explosif Galipette, c’est du côté de l’hyperpop qu’elle traîne son R’n’B lubrique. C’est un grand oui.
Voilà qui ne va pas arranger la comparaison systématique avec Tommy Genesis, autre prophète de la bonne parole musicale. Heureusement, Lolo Zouaï peut compter sur sa marque de fabrique “bilingual” pour se distinguer. Comme sur son tube électro-pop Moi ou son ode trap Look At Us, elle fait se confondre le français et l’anglais dans un morceau aux sonorités radicales, métalliques et distordues, qui nous rappellent l’empreinte du label PC Music (Charli XCX, Oklou, A.G. Cook) qu’il nous tardait de voir s’imprégner en francophonie.
Là où Galipette nous marque, c’est dans sa façon presque anachronique de mêler le côté chanson française léger et docile de son refrain et le chahut expérimental de ses couplets. Une collision des genres et des époques que Lolo Zouaï orchestre avec finesse pour donner vie à cette ode libidineuse aux galipettes : “Je fais des galipettes. Dans ma p’tite jupette. Ferme tes yeux, ne regarde pas. Bébé, ce n’est pas pour toi.” À en croire ce premier single de 2021, les peines de cœur de Lolo Zouaï sont loin derrière : on joue plutôt du côté hot bitchy summer, et c’est une excellente nouvelle.
Le clip, réalisé par la New-Yorkaise Amber Grace Johnson (derrière les excellents Be Honest de Jorja Smith ou Solita de Kali Uchis) offre à nos yeux une profusion de tableaux acidulés et un brin déjantés, le tout articulé autour du thème de la gymnastique : le ballet des corps, la distorsion des membres, les galipettes à droite à gauche. Avec une délicieuse dose de surréalisme, le visuel semble introduire une nouvelle ère pour Lolo Zouaï, qui dégaine un alter ego espiègle, sophistiqué et délicieusement creepy. Harley Queen meets les Jeux Olympiques.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.
