Love In Exile, incantation sacrée dans l’Eglise de Laeken
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Auteur·ice : Chloé Merckx
22/05/2023

Love In Exile, incantation sacrée dans l’Eglise de Laeken

| Photos :  Giulia Simonetti

Cette année, les Nuits du Botanique nous auront fait naviguer parmi des univers musicaux uniques et particuliers. Le spectacle Love In Exile, interprété par la chanteuse-compositrice pakistanaise Arooj Aftab ainsi que Vijay Iyer et Shahzaf Ismaily, fut un moment de pure poésie. Ce soir-là, les murs hiératiques de l’église Notre-Dame de Laeken firent résonner la musique dans les airs, et presque jusqu’aux cieux, pour un public ébloui par tant de grâce.

L’atmosphère était particulière dans l’église. Un peu comme pour aller à la messe, la foule solennelle s’entasse sans trop de bruit pour aller écouter la grande prêtresse. Lorsque la musique commence, il n’y a plus un bruit. Certain·es décident même de fermer les yeux, comme pour laisser la musique les envahir.

Mais pendant ce concert, pas de Mohabbat, pas de Last Night, le trio était là pour créer de nouvelles sonorités de toutes pièces. Les trois musiciens se sont rencontrés musicalement sur une scène new-yorkaise lors d’un concert improvisé. De cette impro est née une alchimie, que les trois ont tenté de reproduire pour leur public. Love In Exile est un cocktail de compositions spontanées élaborées en temps réel pour nous transporter le temps d’une soirée.

| Photos :  Giulia Simonetti

Il faut tout de même le dire, peu nombreux·ses étaient celles et ceux qui parvenaient à voir le tableau complet. La plupart d’entre nous se contentaient d’observer les lumières bleues et roses qui dessinaient des volutes sur la pierre blanche. L’heure était à la contemplation des sonorités apportées par l’ensemble. Entre des progressions de piano à la Sakamoto et la voix céleste de Arooj Aftab, on se sentait comme dans un univers parallèle, transporté·es par une musique qui brouille nos repères temporels. Au fur et à mesure que la lumière du jour s’estompait, l’intensité du jeu de lumière augmentait, comme la force de la voix dans cet espace sacré. À un tel spectacle s’ajoute le sentiment que l’ont vit un moment unique, car ces notes oniriques nous sont offertes pour notre seul plaisir et ne seront jamais jouées de la même manière dans le futur.

| Photos :  Giulia Simonetti

Chaque chanson durait plus de dix minutes, et entre les impros, très peu de mots, juste les applaudissements d’une foule conquise par les progressions de xylophone et de piano. Lorsque le public demande un rappel, la chanteuse nous lâche timidement : « J’étais prête à aller boire du vin et fumer une cigarette » avant de se réinstaller pour nous offrir un dernier air.

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